Une équipe d’entrepreneurs japonais effectuent depuis quelque temps des missions d’inspections au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo, dans l’optique de refaire la vieille bâtisse. Si tout se passe bien les travaux débuteront en Juin 2006 pour s’achever en fin 2007.
Voici dix mois que le stade Ahmadou Ahidjo est fermé pour les rencontres du championnat, seuls les Lions indomptables ont continué à livrer leur rencontre des éliminatoires de la coupe du monde de 2006, dans cette arène construite en 72 pour accueillir les matchs de la huitième coupe d ‘Afrique des nations disputés sur le sol camerounais. Le ministre Mbarga Mboa avait brandit l’argument de la détérioration de la pelouse pour renvoyer les matchs du championnat au stade militaire de Ngoa Ekellé. Après le dernier match des Lions le 8 octobre dernier contre le onze Egyptien, on croyait alors que le patron des sports allait lever la décision qui fermait le stade aux rencontres du championnat, d’autant plus que les Lions n’allaient plus se produire à Mfandena jusqu’en début d’année 2007. Que non, Mbarga Mboa lors de la réunion d’évaluation du fameux match contre l’Égypte annonçait plutôt l’arrivée prochaine des Japonais qui se proposaient de refaire le stade.
Depuis quelque temps, cette arrivée est effective. Ce lundi, on a bien aperçu une mission Japonaise à Mfandena. Calepin et appareil photo numérique en main, ils ont inspecté le stade, ne ratant aucune occasion de prendre les images. Les trois stades annexes, les vestiaires, les gradins, la loge présidentielle, la pelouse… tous les recoins du stade ont été visités en présence du gardien des lieux, le directeur du stade, Bella Eves. Cette mission qui est passée hier au stade Omnisports était en réalité la deuxième en l’espace d’une semaine. La première était conduite par son excellence Masaki Kunieda, ambassadeur du Japon au Cameroun. Toutes ses missions effectuées par les entrepreneurs de la JICA (Japanese International Corporation Agency), une Ong japonaise vont certainement déboucher sur une réfection complète de ce ‘’vieux » stade. Monsieur Tsanzé, directeur des études de la programmation et de la coopération au ministère des sports et de l’éducation physique est l’œil et les oreilles du ministère dans ce projet. Aperçu aux côtés de la mission japonaise, il dit n’avoir aucune inquiétude quand à l’aboutissement de ce projet. Il faut dire que les négociations entre l’Ong japonaise et le ministère des sports remontent à l’époque du ministre Etamé Massoma. Les contacts étaient déjà très avancés, malheureusement son départ du ministère avait mis fin aux démarches. Philippe Mbarga Mboa vient donc de renouer les files du dialogue avec la JICA et on peut enfin caresser le rêve de revoir ce stade retrouver son visage d’antan. Les Japonais entendent mener toutes les études avant de s’engager, c’est pourquoi ils ont jusqu’en Mai 2006 pour déposer les rapports de leur étude.
Dans les travaux que les Japonais entendent faire, le ministère des Sports a a priori donné ses priorités, il s’agit de la réfection de la pelouse, du panneau électronique et des pylônes. Mais tout ce monde est bien conscient qu’il en faudra plus pour rendre le stade plus fonctionnel : piste d’athlétisme, agrandissement de la tribune d’honneur, loges corporatives et des médias, structure des gradins, parking… la liste est longue. Une fois le rapport d’étude validé par les deux parties à savoir, le ministère des Sports et le gouvernement Japonais, qui financera les travaux, la phase d’exécution pourra enfin commencer. Les Japonais entendent mettre un accent sur le stade annexe numéro 1 où ils entendent construire une tribune de cinq mille places. Il faut signaler que ce n’est pas la première fois qu’on parle réfection dans ce stade. En 1998, le ministre Joseph Owona avait débloqué la rondelette somme de cent millions de francs pour refaire la pelouse, cinq ans plutard, c’est-à-dire en 2003, c’était au tour de Bidoung Mkpatt de débloquer la même somme pour la même pelouse. La dernière réfection remonte au début de la phase retour des éliminatoires Couplées Can / mondial 2006, la FIFA avait contraint le Cameroun à effectuer quelques travaux qui consistaient à délimiter les places assises, refaire les vestiaires et aménager les toilettes des gradins.
Même s’il est normal de refaire le stade Ahmadou Ahidjo pour lui donner un visage plus chatoyant, il est inconcevable que le Cameroun ne songe pas sérieusement à la construction d’un autre stade digne de sa réputation. Et pourquoi pas redonner à la ville de Douala, véritable grenier du football camerounais (3 millions d’habitants), un zeste d’espoir et de plaisir à ses innombrables jeunes et futurs Lions. De Mbappé Lépé à Éto’o, en passant par Milla, Nkono, Bell, Mboma, Songo’o… n’ont-ils pas tous commencé à taper dans le ballon dans la ville populaire au bord du Wouri et de l’océan Atlantique ? Où de nos jours, les jeunes n’ont pour spectacles de références que de piètres matchs de championnat dans un stade la Réunification « fossilisant ». On n’ose s’étonner de la rareté des talents purs, à l’image de leurs aînés.
Guy Nsigué à Yaoundé