L’affaire avait fait grand bruit en novembre dernier à Douala. Un homme d’affaires camerounais avait acheté auprès de la société Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) le stade de la Cité Cicam pour y construire …un immeuble commercial. Une vraie curiosité quand on sait que ce stade servait de terrain d’entraînement pour les jeunes et les vétérans des quartiers environnants estimés à … 10.000 âmes. Devant le chantier qui poussait sur ce terrain de football, les jeunes du quartier Cité Cicam s’y sont vertement opposés. Ils l’ont aussitôt baptisé « Stade de la République » en hissant un drapeau vert-rouge-jaune sur un mat. Joseph Antoine Bell, l’emblématique gardien des Lions indomptables, avait apporté, à l’époque, son soutien aux jeunes de la Cité Cicam dans ce combat.
C’est sans doute pour cette raison que le Dr Fritz Ntone, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, après des négociations auprès de la société Cicam, propriétaire de cet espace, que le « stade de la République » revienne aux jeunes du quartier. Pour célébrer cette victoire, un match de gala a opposé dimanche dernier entre deux clubs vétérans de Douala devant un parterre d’invités au rang desquels le Dr Fritz Ntoné, Joseph Antoine Bell et plusieurs autres personnalités. Au rang des vétérans, on pouvait voir des anciens Lions indomptables tels que François Ndoumbé Léa.
Cette décision du Dr Fritz Ntoné arrive au lendemain des violences urbaines de fin février dernier où les jeunes de tout le Cameroun ont posé, à leur manière, le problème d’infrastructure : en organisant des …des rencontres de football sur les chaussées désertées par les automobilistes à cause des « villes mortes ». Plusieurs Lions indomptables en activité ont fait leurs premières armes sur le stade de la Cité-Cicam. On cite entre autres Alex Song Bilong (Arsenal), Eric Djemba Djamba (Qatar Club), Moukandjo Benjamin (Stade Rennais), George Mandjeck (Stuttgart), etc.
E.R.K.