Cela fait plus d’une semaine que le ministre des
sports et l’éducation physique a pris la décision de
réouvrir la cuvette de Mfandena aux rencontres du
championnat national de première division. Pendant que
les amoureux du ballon rond se réjouissent de cette
décision du ministre, le personnel en service dans ce
stade continuent de lorgner du côté du ministère des
sports espérant que le patron des lieux prendra une
autre décision, celle relative à l’apurement de leur
cinq mois d’arriéré de salaire.
»Je ne suis même à même de parler à mon épouse parce qu’incapable de survenir aux petits besoins de la maison », nous confiait un employé de ce stade qui a requis
l’anonymat de peur de représailles. Ils sont une
quinzaine d’hommes et femmes qui travaillent jours et
nuits pour sauver ce qui reste de ce stade construit
en 1972 pour accueillir la huitième édition de la
coupe d’Afrique des nations. Le salaire de ces jeunes
camerounais pleins de volonté oscille entre 25 et 30
mille francs CFA par mois. Dans l’organigramme du
ministère des sports et de l’Éducation physique, le
stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé est placé
sous le contrôle de la direction des affaires générales
que pilote, le DAG, Joseph Pierre Noungui, ancien
arbitre de football. Le directeur du stade est chargé
sur place de veiller à la bonne marche des
installations.
Depuis cinq mois donc, les employés de
ce stade n’ont plus connu la joie des périodes de
salaires. Malgré cette défaillance de leur employeur,
ils ont continué à travailler avec dévouement et amour
pour leur boulot. Ceux qui ont fait le déplacement du
stade Ahmadou Ahidjo dimanche dernier à l’occasion du
match de la cinquième journée du championnat national,
qui a opposé Impôts de Yaoundé à Canon de la même
ville, ont eu l’occasion de voir dans quel état de
propreté se trouvait la cuvette de Mfandena.
Même les recettes générées par les derniers matchs des Lions indomptables dans ce stade n’ont pas permis de payer
ces jeunes citoyens, qui ont continué malgré tout à faire leur travail. On se souvient que le match
Cameroun-Egypte comptant pour la dernière journée des
éliminatoires couplées Can / mondial 2006, avait
permis de collecter 80 millions de francs CFA. Comment
comprendre que lors du partage de cet argent qu’on
ait oublié ceux-là même qui ont oeuvré pour sa collecte?
Pire encore, le ministère des Sports dans le partage
de ce pactole n’a même pas songé à reverser au stade,
les frais d’entretien comme le prévoir la grille de
répartition des recettes de stade. La location des
stades annexes Omnisports aux associations sportives
et aux clubs pour leurs entraînements, produit aussi
assez d’argent. On se demande sérieusement
aujourd’hui à quoi servent ces revenus qui prennent quotidiennement la
direction du ministère des Sports. Les
»pauvres » employés du stade Omnisports de Yaoundé
n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Celui qui ose
lever le petit doigt pour revendiquer son salaire est
menacé de renvoi.
Devant cette situation, il convient
d’implorer l’humanisme des cadres du ministère, qui
certainement ne peuvent travailler sans
salaire, même pour un seul mois. Ce à quoi il faut ajouter les avantages de toutes sortes et la quête aux ‘’missions juteuses ».
Guy NSIGUÉ à Yaoundé