Le menu du Dimanche: Eto’o contre Drogba

La troisième journée des éliminatoires jumelées Can/Coupe du monde 2006 qui débute dans la poule 3 le Vendredi 03 Juillet à Khartoum (Soudan) par la rencontre opposant la Lybie aux Faucons du Soudan sera décisif pour la suite de la compétition.

En effet, l’issue de la rencontre de Yaounde qui opposera les Éléphants de la Côte d’Ivoire (6 points) aux Lions Indomptables du Cameroun (4 points) donnera un avantage psychologique à la formation qui viendra à bout de l’autre. Si la bande à Winnie Schafer reste la principale favorite, les résultats de la deuxième journée qui ont permis un resserement général dans le haut du tableau remettent en question la véritable force de frappe des Lions Indomptables.

Les Lions font ils encore peur ?

C’est la question que se posent les nombreux supporters de l’équipe nationale du Cameroun. Après la débâcle de Tunisie et les deux premières rencontres comptant pour les éliminatoires jumelées Can/Coupe du monde, les coéquipiers de Rigobert Song ne rassurent pas. Ce qui laisse alors la porte ouverte aux nombreuses critiques quant aux choix tactiques de l’entraîneur, la motivation des joueurs et la gestion calamiteuse du seul patrimoine national qui procure encore du plaisir aux camerounais. Ce flou artistique qui a pour dénominateur commun l’administration et la gestion des équipes nationales est susceptible de semer le doute même dans l’esprit du plus fanatique des supporters des quadruples champions d’Afrique. Et pourtant, le Cameroun continu de faire peur. A en croire nos confrères ivoiriens, « la défense » des Éléphants est aussi imperméable qu’une passoire malgré la présence des joueurs comme Touré Kolo Habib (Arsenal) et Méité Abdoulaye (O. Marseille). Notre attaque menée par Samuel Eto’o, devra exploiter cette lacune. Chose certaine, les Lions font autant peur à leurs supporters qu’aux Ivoiriens.

Et si les Lions perdaient contre la Côte d’Ivoire ?

Ce schéma encore inimaginable il y a six mois est pourtant d’actualité. La fébrilité affichée par l’équipe de Schäfer ne laisse aucun observateur averti indifférent. Devrons-nous nous préparer à une telle éventualité?

Si les lions perdaient contre la Côte d’Ivoire, assisterons nous à la fin d’un règne sans partage d’une équipe qui ne doit son succès qu’au surpassement (sacrifice) de ses joueurs dotés d’un esprit de patriotisme sans égal ? Assisterons-nous enfin à la chute de ces barons qui distillent et rependent l’à peu près dans les équipes nationales ?

Si les lions perdaient contre la Côte d’Ivoire, l’actuel patron du MINJES apportera t-il une véritable révolution aux chemins médiocres tracés par ses prédécesseurs ?

A qui l’avantage psychologique ?

A priori, l’équipe nationale du Cameroun qui depuis près de 16 ans est restée invaincu au Stade Omnisport de Yaoundé reste en pôle position devant un public qui viendra lui donner toute la bénédiction nécessaire à la victoire. Gonflés par l’exploit réalisé en Égypte face aux pharaons, les coéquipiers de Dindane Aruna (sacré meilleure joueur dans le championnat Belge) essayerons de briser ce signe indien qui pourra leur donner un sérieux avantage au décompte final. A dire donc que nous assisterons à un second duel Eto’o – Drogba, le premier ayant coiffé le second dans la course au ballon d’or Africain 2003.

Si on se fie aux statistiques, depuis 1996 en neuf rencontres, les ivoiriens ont remportés 6 affrontements contre le Cameroun, incluant les 6 victoires en matchs amicaux en six rencontres.

Cameroun – Côte d’Ivoire

Au regard des rivalités qui existent entre les différents joueurs, la rencontre de contre la Cote d’Ivoire sera intéressante à plus d’un titre. Eto’o contre Drogba : tel est le véritable menu de dimanche prochain.

Stephen Sunou, sunou@camfoot.com