(Chateauroux)Tout était en place pour une victoire de l’équipe camerounaise. La fête du football africain qui s’est déroulée hier dans la ville de retraite de l’ancien capitaine des Lions, François Omam-Biyik devait être la rentrée d’une belle équipe.
Dans le stade Gaston Petit de Châteauroux où ont pris place environ 3000 personnes, acquis en grande majorité à l’équipe camerounaise, les Lions ont déçu les attentes face à de valeureux ivoiriens. L’ambiance leur était pourtant favorable, car outre le public, le speaker du stade, en énonçant les palmarès respectifs des deux équipes avait choisi son camp, répétant que c’était un honneur de recevoir l’équipe nationale du Cameroun.
Les hymnes nationaux et les compositions d’équipes confirmaient cette impression d’ensemble, Rigobert SONG, Marc Vivien FOE et Samuel ETO’O étant les joueurs qui recueillaient le plus de suffrages.
Le début du match inversa rapidement le rapport des forces en présence. Les deux équipes évoluaient dans un schéma quasi-identique : un 4-4-2 avec une défense à plat et deux milieux excentrés, postes qu’occupaient Geremi et le jeune Idrissou qui faisait ses débuts. La défense n’offrait aucune surprise, si ce n’est la non titularisation de Bill TCHATO et l’attaque était menée par JOB et ETO’O. Mais les ivoiriens entraient mieux dans le match, essayant de jouer, tandis que les camerounais procédaient par de longs ballons qui ne trouvaient pas preneur.
La domination ivoirienne était néanmoins seulement territoriale au cours du 1er quart d’heure marqué par des frappes ivoirienne de Akalé et camerounaise de Djemba sans grand danger pour les gardiens.
Il fallut attendre la 26e minute pour voir les Lions enfin dangereux : sur un corner de Geremi, Foe place une tête qui trouve la transversale de Gnanhouan, le gardien ivoirien. Le Cameroun présenta alors dix minutes de bonne facture conclues par une occasion immanquable gâchée par Idrissou qui ne semblait pas trouver ses marques dans cette équipe (frappe non cadrée à 5 mètres des buts alors que la défense ivoirienne était hors de position).
Comme un symbole, sur l’engagement, Drogba hérite du ballon sur le côté droit, se joue de la défense camerounaise mal placée et centre pour Guel surpris de se retrouver seul au premier poteau. Sa frappe limpide bat Boukar 1-0.
Le fameux premier but marqué, l’équipe ivoirienne attend désormais les camerounais, qui multiplient les longues balles que les défenseurs adverses n’ont aucun mal à intercepter, et à la 45e minute, suite à un contre ivoirien, qui prend à revers la défense camerounaise, le néo-niçois Dié prend de vitesse Njanka et adresse un centre pour la reprise victorieuse de Drogba. 2-0.
Les spectateurs et le speaker du stade assistent, alors, médusés à la rentrée aux vestiaires des deux équipes sur un score défavorable aux Lions.
La 2e mi-temps est marquée par les entrées d’Olembé, Bella, Emana et Kameni aux places de Idrissou, Job, Njanka et Boukar. Cet apport de sang neuf dynamise un peu les Lions qui écartent davantage le jeu, mais les Eléphants de Côte d’Ivoire exploitent au mieux les espaces que leur offrent les camerounais qui veulent égaliser. Ils touchent ainsi deux fois les montants camerounais par Drogba (poteau, 51e) et Kalou (transversale, 60e).
Les actions camerounaises, sont toutefois plus tranchantes, à défaut d’être décisives et viennent souvent du côté droit où la fougue d’Emana emballe quelque peu le match. La suite est surtout marquée par les différents changements, jusqu’à la 82e minute où à la suite d’une faute d’Atouba sur Ba , l’arbitre siffle un penalty pour l’équipe ivoirienne. Transformé par Kalou qui bat Kameni pourtant parti du bon côté. 3-0.
La fin du match est dure pour les joueurs camerounais, d’autant qu’en face d’eux, ils ont des adversaires que le score transcende. Et la conclusion est sans appel : Dans, la jungle, terrible jungle, le Lion est mort hier soir…
Les équipes:
Cameroun : Alioum (Kameni, 46e) -Wome (Atouba, 71e), Song (Tchato, 81e) Mettomo, N’Janka (Emana, 46e) – Idrissou (Olembe, 46e), Djemba, Foe (Doumbe) , Geremi – Job (Bella,46e), Eto’o (N’Gouiffe 85e).
Côte d’Ivoire : Gnanhoua puis Yobeoha- Toure, Coulibaly, C.Domoraud puis Zozo, Doba – Guel puis Diabté, Zokora, Die puis G.Domoraud , Akale puis Diallo – Kalou, Drogba puis Ba.
De notre envoyé spécial
Hervé Kouamouo