Winfried Schäfer nous expliquait le matin du match que certains entraîneurs se plaignent de ne pas avoir assez de bons éléments, lui ne va donc pas être gêné d’avoir sous la main en ce moment, plusieurs éléments de valeur et surtout en pleine forme. Cet embarras positif l’a amené à aligner trois attaquants de métier en terrain adverse : Eto’o, Job et Tum, qui tous carburent dans leurs clubs respectifs en ce début de saison européenne.
Dans les buts, il a créé la surprise en titularisant Idriss Carlos Kameni. « Il a repris la compétition dans un championnat relevé, et je me souviens qu’il avait été l’homme du match contre la Libye », soutenait le coach des Lions indomptables. Nous jouons en Egypte, dans la même région d’Afrique, s’est-il dit. Le nouveau gardien de Espanyol de Barcelone a fait ce qu’il pouvait, mais le sélectionneur l’a encore mis inutilement en difficulté. Trois sauvetages de maître, mais une mauvaise appréciation de la trajectoire du ballon sur le premier but, et un manque de réaction sur le troisième.
Mais, la faute n’était certainement pas à Kameni, mais à cet entêté de Winfried Schäfer qui a brûlé les petits acquis du match contre la Côte d’Ivoire. Souleymanou avait été irréprochable, pourquoi le remplacer au match suivant ? Feutchiné avait fait une belle rentrée sur le flanc droit, pourquoi ne l’avoir pas mis en confiance d’entrée ? L’audace du coach des Lions a été d’aligner trois avant-centres de métier, dans un système 4-3-3 dans lequel son groupe n’a jamais évolué. Il a peut-être vu Samuel Eto’o faire des merveilles à l’aile gauche lors de la 1ère journée de la Liga espagnole, mais le Barça avait trois gros récupérateurs au milieu. Hier, il était demandé au toujours modeste (en sélection) Mbami de jouer à la fois numéro 6 devant la défense et d’orienter le jeu. Les couloirs étaient morts, Atouba et Njitap, les passeurs de la dernière sortie, ayant joué en dessous de leurs possibilités, obligés qu’ils étaient de se balader sur toute la longueur du milieu du terrain, à la recherche des ballons.
Samuel Eto’o
La défense n’était pas non plus au mieux. L’axe central Song-Mettomo s’est montré parfois hésitant, et Doumbe-Perrier a souffert le martyre avec le remuant Amr Zaki. Tous les trois buts égyptiens sont d’ailleurs venus de son flanc droit. Que dire de la star de l’équipe Samuel Eto’o ? Le néo barcelonais a marqué son but traditionnel, mais la disposition tactique bancale de l’équipe ne lui a pas permis de mieux s’exprimer. Sans ballon à l’aile gauche, il était souvent obligé d evenir les chercher très loin au milieu. Or, la défense égyptienne était haute, compacte et physique. Tum et job, les deux autres attaquants camerounais peuvent en témoigner. Au total, encore un match insipide des Lions indomptables, qui ont perdu leur beau jeu depuis des lustres. Après deux victoires poussives contre le bénin et la Côte d’Ivoire, les voici rattrapés dans leurs approximations. Et comme leur entraîneur se refuse à comprendre ces choses…
Les Echos
–Tardelli
Le sélectionneur italien des Pharaons, Marco Tardelli, était le seul à minimiser la force de frappe des Lions indomptables. Lui qui n’a cessé de déclarer depuis début juin : « J’ai plus à craindre de la Côte d’Ivoire que du Cameroun ; la récupération de six points par le Cameroun nous donnera plus de motivation pour l’affronter ». Les supporters et la presse n’étaient nullement de cet avis, soulignant que le Cameroun a toujours été une « Strong Team ».
–Eto’o Fils
Le nouvel attaquant du Fc Barcelone était évidemment le plus courtisé des Lions au Caire. Il nous a néanmoins répondu qu’il ne parle pas à la presse, sous-entendu la presse camerounaise, sans autre explication. Puisqu’un journaliste catalan, de Mundo Deportivo, a été spécialement commis par son journal pour réaliser un reportage sur le voyage d’Eto’o au Caire avec sa sélection nationale. Le même joueur s’est du reste prêté volontiers à une interview du magazine de la Confédération africaine de football, Caf News.
Stades
Chaque club de football en Egypte possède son propre stade. Les Lions indomptables ont évolué hier dimanche sur la pelouse du club de l’entreprise de travaux publics Arab Contractors. La raison, c’est que le stade national du Caire, le plus grand de la ville et qui appartient à l’Etat, est en ce moment en réfection.
La fédération égyptienne avait donc le choix entre les stades privés des trois grands clubs de la capitale : Al Alhy, Zamalek et Arab Contractors.
Couverture
Contrairement au match joué en Libye en juin, et plus récemment aux Jeux olympiques d’Athènes, la presse camerounaise avait une petite délégation d’envoyés spéciaux au Caire à l’occasion du match Egypte-Cameroun. La Crtv avait le plus gros contingent, avec six envoyés spéciaux : deux techniciens et quatre journalistes. Mutations et Cameron Tribune étaient représentés chacun par un journaliste.
E.G.S au Caire