Hugo Broos a eu droit à presque tout, lors de ses échanges avec la presse ce mercredi à Franceville, veille de la demi-finale de cette 31e CAN qui va opposer le Cameroun qu’il entraîne, au Ghana.
Comment aborder un match contre une équipe du Ghana qui a disputé les six dernières demi-finales de la CAN ?
Le match s’annonce très difficile. Quand on voit les prestations du Ghana lors de ces dernières années, on se rend compte que c’est une équipe qui est habituée à jouer les demi-finales et même les finales de Coupe d’Afrique. En plus, ce que j’ai vu ces dernières semaines en termes de vidéos du Ghana me pousse à reconnaitre que c’est une équipe qui va être difficile à manœuvrer, qui a un style différent de celui du Sénégal. Il faudra vite trouver les failles de cette équipe demain. Vous savez, beaucoup ne croyaient pas au Cameroun, avant le début de cette compétition. Mais au fil des rencontres, la confiance est née, les joueurs ont gagné en expérience et c’est ainsi que nous avons pu battre le Sénégal qui avait une très belle équipe.
Face au Sénégal le Cameroun a plus défendu qu’attaquer. Est-ce que ça va être la même chose contre le Ghana ?
Je ne fais jamais de déclaration sur ce que je compte faire à un match. Ce qui est vrai, c’est que j’espère qu’on ne va pas vivre une autre séance de tirs au but. Si on se qualifie aux penalties face au Ghana je serai content c’est clair, mais d’un autre côté, j’espère que nous allons concrétiser nos occasions. Parce que dans chaque match on a eu des occasions, mais peu de fois on a marqué.
Est-ce que le climat est plus détendu avec les journalistes camerounais ?
Quand j’ai publié ma liste de 23 au Cameroun, j’ai demandé à la presse de respecter mes choix, de ne pas les commenter, mais de juger les résultats à la fin de la compétition. Je leur ai demandé de me faire confiance. Pas plus. Je trouvais qu’avant, les journalistes camerounais n’étaient jamais contents après chaque match que je jouais. C’est un peu un défaut ; au Cameroun, on est très impatient. Vous gagnez 4 matchs, tout le monde est content, et vous perdez le cinquième, on casse tout. J’ai demandé à la presse de changer ça, et je dois être honnête : les journalistes camerounais ont changé ; ils sont plus patients ; ils respectent mes choix. J’espère que ça va rester comme ça, durant les prochains mois. Entre moi et la presse, je pense que les relations sont meilleures qu’avant.
Comment avez-vous géré les transferts de certains de vos joueurs qui ont signé en Europe hier ?
C’est évident que l’intérêt des clubs européens pour les joueurs camerounais augmente, lorsqu’on voit comment l’équipe s’est comportée jusqu’à ces demi-finales. Je sais que certains joueurs ont des contacts avec des équipes, et ça devrait les motiver encore plus en ce sens qu’ils auront envie de prouver davantage qu’ils ont les qualités. J’ai senti depuis le début que la CAN est vraiment une grande vitrine pour les joueurs africains. Pour les locaux, c’est pour faire le voyage vers l’Europe et pour les professionnels, c’est l’occasion de trouver de meilleurs clubs.
Recueillis par Arthur Wandji, à Franceville