« La finale de la XXVe édition de la CAN entre l’Egypte et la Côte d’Ivoire a été âprement disputée et pleine de suspense. Les deux équipes se connaissaient très bien, d’où la rude confrontation tactique sur la pelouse. Chacune a cherché à contourner l’autre sans véritable réponse tactique à l’organisation adverse.
Que ce soit par des couloirs latéraux, par l’axe central ou des variations de jeu : attaque placée, attaque à pic ou contre-attaque. L’adversaire en face comprenait vite les intentions de l’autre. Tout y était : prouesses athlétiques et techniques, bonne séquence tactique, bonne maîtrise collective, mais à la finition, de rares occasions et une manque de lucidité qui s’explique du fait de l’enjeu de la rencontre. Didier Drogba, par exemple, a eu une balle de but qu’il a mal exploitée.
Le capitaine égyptien, malgré le penalty manqué, a bien orchestré le jeu de son équipe au milieu de terrain. Face à lui, il y avait un certain Yaya Touré, travailleur et accrocheur. La victoire de l’Egypte sur un coup de dé aurait tout aussi pu revenir à la Côte d’Ivoire. Avec tout ce que nous avons vécu au cours de cette CAN, l’Afrique pourra tutoyer, dans quelques années, les grandes nations de football. C’est également une interpellation pour les Camerounais : nous devons nous remettre au travail.
En 1972, après notre échec à la CAN organisée à domicile, le ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque avait procédé à une révolution. On avait pratiquement tout chamboulé tant au niveau de l’organisation des équipes nationales que celle du championnat, des relations entre les pouvoirs publics et la Fécéfoot. Les Résultats ne se sont pas faits ressentir immédiatement. Le Cameroun a même été suspendu de toutes les compétitions internationales entre 1972 et 1974. Le ministre avait proposé un grand toilettage pour un nouveau départ qui a porté par la suite ses fruits jusqu’à ce jour. Bref, le football camerounais a aujourd’hui besoin d’un électrochoc pour repartir sur de nouvelles bases. »
Propos recueillis par Louis MATEA, Cameroon-tribune