L’entraîneur principal de coton sport de Garoua, le Sénégalais Lamine Ndiaye avec la modestie qu’on lui connaît dédie ce deuxième sacre d’affilé de son équipe à ses joueurs. Mais pour lui la prochaine finale de la coupe du Cameroun où son équipe est engagée reste une occasion de laver l’affront devant un adversaire qui a battu coton à deux reprises.
L’équipe que vous entraînez vient de gagner le championnat, déjà quel commentaire ?
Je dirais d’abord bravo aux joueurs, car nous avons passé une saison très difficile et surtout trop longue, ils se sont accrochés dès le départ. Vous savez, la formule de ce championnat était très compliquée à gérer parce que normalement un championnat récompense la régularité, mais voir à la fin de la première phase remettre le compteur à zéro çà voulait simplement dire que n’importe qui pouvait sortir champion. Malgré tout on s’est accroché, je pense que les garçons ont fait du bon boulot pour remporter ce titre amplement mérité.
Toutefois, ça n’a pas été facile, c’est après la victoire sur le Racing que tout se dessine ?
Disons qu’on avait quatorze matchs à faire, il est vrai qu’on a perdu deux contrairement à la première phase où nous n’avons pas connu de défaites. Ça coïncidait avec la période où l’effectif était très réduit surtout à des postes ou on n’avait pas de remplaçant et on sortait des déplacements assez longs. Ça n’enlève rien à la victoire de l’Union de Douala sur nous ; ceci dit, ce fut très difficile.
Avec les départs en cascade de vos joueurs, comment vous avez géré cette situation ?
Difficilement parce que se sont des choses aux quelles on ne s’y attend pas, la plupart sont partis en catimini et on s’est retrouvé avec un effectif très réduit. Il a fallu s’adapter, travailler deux fois plus, motiver davantage les garçons qui voulaient remporter ce titre malgré tout. Voilà ils ont été récompensés ; je pense qu’ils ont le mérite.
Certains pensent que depuis le départ de Mathurin Kameni vous avez un véritable problème de gardien ?
Vous savez, les gens racontent ce qu’ils veulent. Si Kameni se lève un beau matin et part sans que personne ne le chasse c’est son problème, car je ne pense pas qu’il a eu des problèmes ni avec ses entraîneurs encore moins avec ses dirigeants. Le garçon qui le remplace le fait fort bien et pour le moment on est satisfait de ce qu’il fait.
Si Kameni, qui est toujours sous contrat avec coton, revenait à la maison ?
On n’en est pas là… les absents ont tord. Pour l’instant, nous avons trois gardiens en compétition ; on va faire confiance à ces garçons, car on ne parle pas de ceux qu’on ne voit pas.
Dans l’immédiat, c’est la coupe du Cameroun contre une équipe qui vous a battu en aller et retour ?
À croire qu’ils ont la formule pour nous battre. En tout cas, vous savez la coupe c’est une autre paire de manches ; on a à cœur de faire une bonne finale.
La saison 2004 s’achève avec le titre de champion pour la deuxième fois consécutive. Pour vous c’est une consécration ?
Vous savez dans tous les pays du monde quand on est champion, l’année d’après on a souvent des problèmes. Certains nous prédisaient une saison difficile, ça l’a été, mais les garçons se sont accrochés. Ils voulaient absolument réussir quelque chose de bien, malheureusement la finale de la Caf nous a échappé de très peu. Maintenant le championnat est bouclé, il reste la coupe et on va essayer de faire aussi bien que l’année dernière.
Quelle est l’équipe qui durant le championnat vous a paru difficile à manœuvrer ?
Je pense que le Racing malgré tout méritait autant que nous de remporter le titre. Leur parcours tout au long de la saison était formidable. Racing a été l’une des équipes la plus régulière de ce championnat et j’en profite pour dire bravo à son entraîneur (Jules Nyongha).
Selon vous où est-ce que coton se sent le plus à l’aise, à domicile où à l’extérieur ?
Dans le football moderne aujourd’hui c’est encore difficile même de s’imposer à domicile parce que lorsque les équipes arrivent, elles jouent recroquevillées derrière. Ils refusent de jouer et on a de moins en moins d’espace pour trouver la faille. Nous avons bâti une équipe pour s’imposer partout.
Quel sera le visage de votre équipe l’année prochaine ?
Vous savez qu’on cherche toujours à s’améliorer. Pour aller titiller les meilleurs en Afrique, il faut avoir un groupe étoffé. Chaque saison nous sert de baromètre pour améliorer notre équipe. Après la finale de la coupe du Cameroun, on va se pencher sur le recrutement.
Qui est Lamine Ndiaye ?
C’est un Sénégalais qui a fait une carrière de footballeur au Sénégal et en France et qui a porté la robe de l’entraîneur il ya bientôt une dizaine d’années.
Vous vous sentez bien à Garoua ?
Bien sûr, si ce n’était pas le cas j’aurais fait mes valises et repartir où je suis venu.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé, nsigue@camfoot.com