Samuel Eto’o a passé sa dernière nuit en Égypte à regarder la télé -un acte pour le moins masochiste, étant donné que les images des quarts de finale de la CAN passaient en boucle – (…) et surtout l’oreille collée au téléphone. À peine avait-il quitté le Stade Militaire du Caire -aux environs de 22 heures- et profitant du long trajet jusqu’à l’hôtel, il passa un coup de fil à un contact à Air France pour qu’il lui trouve le premier vol partant de la capitale de l’Egypte à destination de Paris.
Une heure plus tard, le barcelonais recevait la confirmation de sa réservation pour un vol dont le départ était prévu à 6 h 30 du matin. Eto’o donna son accord pour ce vol. À minuit, il informait l’entraîneur Artur Jorge qu’il quittait le groupe pour se rendre à Paris. Quatre de ses coéquipiers de la sélection camerounaise -Douala, Olembe, Ateba et Kome- profitèrent de la demande de Samuel pour emprunter le même vol.
Il quittait donc l’hôtel Hilton Pyramids à cinq heures du matin. Sa dernière nuit fut très agitée. L’attaquant camerounais était exténué -“Je suis en miettes, j’ai mal partout”, disait-il à un de ses amis- après 120 minutes de match et il reçut telle une véritable bénédiction la session de massage administrée par Jordi Vallbuena, le physiothérapeute du Barça qui l’accompagnait durant le tournoi.
C’est sûr, la Coupe d’Afrique n’a pas été une expérience gratifiante pour Samuel. Tout d’abord, pour un gagneur comme lui, quitter la compétition en quarts de finale est toujours un coup dur, mais surtout parce qu’il a réalisé des efforts supplémentaire qui pour un autre footballeur se seraient avérés excessifs : entraînements journaliers de plus de deux heures, quatre matches intenses, des quarts de finales terribles avec prolongation incluse et des voyages de plus de cinq heures. Des obstacles à coup sûr insurmontables pour n’importe quel être humain, mais le blaugrana est un vrai dur
Lorsque Eto’o a embarqué dans l’Airbus 330 de Air France, c’était avec l’intention de dormir dans son siège en ‘business class’, mais les séquelles du match l’en ont empêché. Durant les cinq heures de vol, l’attaquant a passé son temps à lire quelques revues, regarder un film, jouer à des jeux vidéo et faire une petit somme. Il a atterri à l’aéroport Charles de Gaulle dans les douze heures du matin, très fatigué et avec une seule idée en tête, celle de dormir un bon coup.
Samuel a appelé Rijkaard pour lui dire qu’il était déjà à Paris et qu’il était disposé à aider l’équipe contre l’Atlético de Madrid. Cependant, il le disait cette fois sans trop y croire, conscient qu’il n’était même pas à cinquante pour cent de sa forme.
Ce n’était pas le cas lorsqu’il avait rencontré l’entraîneur avant son départ en Égypte pour jouer la CAN. Il avait alors suggéré à l’entraîneur la possibilité de rentrer à Barcelone si le Barça rencontrait le Réal en demi-finale de la Coupe du roi. Le hollandais lui avait demandé de ne pas se préoccuper et de se concentrer avec sa sélection.
Cette fois-ci, Rijkaard, a bien compris que Eto’o n’était pas prêt pour reprendre et lui a conseillé de prendre du repos.
Eto’o s’est donc rendu à son domicile dans la capitale française. Il envisage de rentrer ce lundi à Barcelone, même si imprévisible comme il est, il n’est pas à écarter qu’il ait pris un vol dimanche soir après le match du Barça contre l’Atlético Madrid.
Traduit de l’Espagnol, Guy Everard Mbarga – Camfoot.com