« Gagner en Afrique avec l’Afrique ». C’est le slogan phare dans la perspective de la coupe du monde 2010 que l’Afrique du sud va accueillir. Pour ce faire, la Fédération internationale de football association (Fifa) a décidé de se tenir aux côtés du continent africain.
Pour permettre au football continental de se mettre au niveau de l’élite mondiale, la Fifa s’engage à apporter un soutien conséquent à l’ensemble des fédérations sportives nationales africaines. Cet appui a, pour objectif, la professionnalisation du football africain. Grosso modo, l’action de l’instance en charge du football mondial se décline en huit initiatives qui permettront au football continental d’améliorer sa condition actuelle. Concrètement, l’Afrique va bénéficier d’un appui matériel et technique. Parmi les actions à mener sur le continent, il y a l’installation d’une pelouse artificielle dans chaque pays, un programme de soutien aux championnats nationaux, la formation des cadres, l’amélioration de la médecine sportive, les festivités des 50 ans de la Confédération africaine de football, l’organisation d’un Mondial des moins de 17 ans et des moins de 20 ans en 2009, l’incitation des pays qualifiés à venir se préparer en Afrique, et une médiatisation conséquente du Mondial à travers le continent.
Le deuxième volet du programme d’aide de la FIFA à l’Afrique porte sur la valorisation du rôle social du football sur le continent. Dans ce sens, l’initiative » Alliance du football pour un monde meilleur « , à travers les différents contrats que la FIFA va signer avec divers partenaires économiques et politiques, devrait permettre à l’Afrique de bénéficier des retombées économiques du football. Au demeurant, le rôle social du football est relevé par tous. Ainsi, Thabo Mbeki, le président sud-africain, hôte du Mondial 2010, a récemment déclaré que » la coupe du monde de la Fifa 2010 sera un hommage aux efforts que mènent non seulement l’Afrique du Sud, mais aussi toute l’Afrique pour se remettre de plusieurs siècles de difficultés. Au-delà des problèmes que nous connaissons, le football est source d’inspiration pour surmonter ces obstacles. »
Toujours est-il qu’en l’état actuel de la gestion du football dans la plupart des pays africains, on s’interroge sur l’impact réel de l’appui de la Fifa. Il semble évident que l’engagement des autorités politiques des différents pays soit un élément essentiel pour la réussite d’une vaste opération de développement. Mais les divergences récurrentes entre les pouvoirs publics et les associations nationales- que la Fifa protège outrageusement- sont de nature à susciter le doute. Le même que les nombreuses indélicatesses de gestion des dirigeants des associations nationales dans de nombreux pays africains ne disposent pas à l’optimisme. Quoi qu’il en soit, on peut se féliciter de l’initiative de la Fifa dont les actions, réalisées même partiellement, seraient déjà une avancée significative vers le développement du football africain.
Simon Pierre ETOUNDI