Autant pour les camerounais que pour les Ivoiriens, les deux équipes nationales ont tout pour réussir leur pari. Si les Eléphants sont sur un sans faute à l’issue des deux premières journées avec surtout un hold-up à Alexandrie, cela ne voudrait pas dire que cette équipe est parfaite. Loin s’en faut.
Les garçons d’Henri Michel gagnent mais manquent de tranchant dans le jeu. En ces deux journées des éliminatoires, rarement, ils ont accéléré. Ils ont même remonté lentement le ballon. C’était plus grave lors de la première journée à domicile. Les Eléphants ont mal alterné le jeu long et court. Les enchaînements se sont fait difficilement. D’ailleurs le reconnaît Henri Michel lui-même: « Tout n’est pas parfait ». Les deux matches des Eléphants ont laissé des frayeurs, surtout au niveau de la défense et du milieu. C’était aussi le cas pour les Lions.
Lors du premier match à domicile, la Côte d’Ivoire avait gagné sans convaincre. Les observateurs avertis s’en étaient pris aux choix d’Henri Michel. Le sélectionneur des Eléphants a eu le toupet de chambouler la disposition des joueurs sur le terrain. Un gros pied de nez pour tous ceux qui avaient parié de voir leur équipe jouer dans son registre de prédilection: les couloirs. L’ancien technicien des Bleus et des Lions Indomptables en 94 a commencé son match avec un seul homme de couloir, Guel Tchiressoa. Positionnant Kalou dans le dos de Drogba et Aruna, en attaquant de soutien. Maestro, a eu les clés de milieu récupérateur devant la défense. A la grande surprise, il avait réduit le joueur de Nice Dié Serges a un rôle « flou » de meneur reculé. Il a eu un grand mal à se rapprocher de ses attaquants et leur donner des balles consommables. En panne de vitesse, il n’a non plus été percutant sur le flanc. Dié n’a pas cherché les dédoublements avec Boka. Ni enclencher des une-deux avec Aruna, Drogba ou Kalou pour leur servir de fixation. Pis encore, Blaise Kouassi, placardé en défenseur latéral droit n’a pas pu apporter le soutien souhaité. Kalou pour sa part n’a pu satisfaire les attentes de tout le public du stade Houphouët-Boigny. Attaquant de soutien, le joueur d’Auxerre n’a nullement utilisé sa capacité de porteur de balles et son efficacité dans le jeu sans ballon.
Au deuxième match, à Alexandrie, Schäfer l’a dit, l’Egypte méritait de gagner le match, mais il a manqué à Mido et les siens du réalisme. Les Ivoiriens ayant montré une perméabilité sur le flanc droit de la défense, où Henri Michel à déjà essayé avec moins de bonheur, Kouassi Blaise et Olivier Tebily. De même pour Cyril Domoraud qui n’est toujours pas rassurant dans l’axe. Comme Mettomo chez les Lions. On parle alors d’un grand chambardement dans le onze des Eléphants. Sur ce, le sélectionneur ivoirien possède un effectif de qualité (sur le banc de touche). Il essayera certainement Méité à droite, et faire confiance à la paire Kolo – Lezou, ou Kolo – Zoro dans l’axe. Au milieu, on parle du duo Gyapi – Demel, ajoutée à Kalou et à Maestro pour former le quatuor du milieu. Afin de museler le milieu des Lions Indomptables « blessés » qui se montreront très volontaires devant leur public. C’est dire si tout le peuple ivoirien attend le miracle d’un Henri Michel pas du tout serein tout comme Schäfer. Il avoue par ailleurs n’avoir pas encore mis sur pied son onze majeur. Espérons que le Cameroun saura profiter de ce tâtonnent pour désillusionner ceux qui se voient déjà en Allemagne au détriment des Lions indomptables.
C’est dire si les Eléphants ont difficilement entamé les éliminatoires couplées Can et Mondial 2006. Car, depuis le match contre les Libyens, les Eléphants qui ont un jeu essentiellement basé sur les couloirs n’en ont pas fait bon usage. Titularisé dans un rôle de défenseur droit, Kouassi Blaise le sociétaire de Guingamp s’est contenté de défendre. Sans plus. Il n’avait jamais proposé de solution offensive pour créer le surnombre. Sur plusieurs actions d’attaque des visiteurs Libyens, il a été absent. Arthur Boka, son pendant à gauche, a simplement laissé entrevoir de belles promesses. Sa technique pure et sa vitesse auraient pu permettre à Drogba et Aruna de se régaler. Le jeu de couloir du club « des Eléphants avait vraiment manqué de flamme, et c’était aussi dû à un Akalé Kangah qui n’avait pas trouver de solution. Le gaucher Auxerrois s’était plutôt montré très possessif à l’instar d’un certain Atouba. N’ayant pas la lucidité et le coup d’œil vif pour faire jouer en première intention quand Aruna ou Drogba plongeaient.
Lorsqu’on ajoute à cela la méforme de Drogba, on peut dire que contrairement aux résultats les Eléphants n’ont rien d’une foudre de guerre. Depuis lors, Drogba a montré qu’il est grand buteur en inscrivant deux buts dont un sur penalty contre la Libye. Mais jusque-là l’attaquant vedette de l’équipe nationale Ivoirienne n’est pas au meilleur de sa forme. Il a même perdu depuis le début de ces éliminatoires sa diabolique adresse. Le meilleur joueur du championnat de France a réussi l’exploit de sortir perdant de deux face à face avec le portier Libyen. Plusieurs fois il s’est marché sur les lacets. Le penalty réussi n’avait pas pu illuminer une prestation bien médiocre sur le plan individuel et collectif. Peut-être pour sa venue à Yaoundé où il devra dans un défi à distance de goléador avec Eto’o, il se montrera à son meilleur niveau au Cameroun, la défense camerounaise est avertie…
M. Njog