DOUALA, 08 Fév – Comme de coutume, monsieur Daniel Lavoisier DJEMBA a suivi la rencontre des lions indomptables du Cameroun avec ses enfants. Parmi les téléspectateurs invités, se trouvait notre reporter…
Avant le démarrage de cette rencontre épique entre le Cameroun et le Nigeria, personne n’aurait présagé la défaite des camerounais. Même au sein de la famille du lion indomptable ERIC DJEMBA DJEMBA, l’optimisme habitait le père de ce jeune footballeur qui évolue à Manchester United. Monsieur Djemba Daniel Lavoisier, retraité depuis plus d’une dizaine d’années vit au quartier omnisport lieu dit « carrefour trois morts ». C’est dans sa modeste villa qu’il nous reçoit. Cathy, Jacques et les autres enfants sont dans leur chambre assez concentrés devant le petit écran. Le chef de famille qui tout au long du déroulement de la rencontre, ne cessera de tarir d’éloges et de critiques à l’endroit des joueurs camerounais. Lorsqu’à la 42ème minute, Eto’o Fils inscrit le but, c’est l’effervescence qui envahie la maison. La grande soeur de Djemba nommée Cathy affirme: « je vous ai dit que Eto’o doit marquer aujourd’hui ».
Juste avant la mi-temps, le père du lion indomptable malgré la courte avance n’était pas satisfait de la prestation de l’équipe camerounaise. Chrétien de son état, il remit tout entre les mains de Dieu. Prière vaine car quelques poignées de secondes avant la pause, Jay-Jay Okocha remettait les deux équipes à égalité, d’un coup franc superbement exécuté. Après l’égalisation nigériane, le silence brisait les éclats de voix et l’on assistait dès lors à une sorte tension dans la maison: le suspens était total…
Malheureusement ce que l’on redoutait le plus arriva à 72ème minute par Utaka qui marqua un but « chanceux » et plein d’opportunisme. Le reste de la rencontre fut suivi dans une atmosphère d’espoir et de désarroi. Au coup de sifflet final, c’était le désespoir du père Djemba: « nous devrions arriver au moins en demi-finale. Les lions n’ont pas jouer comme on attendait ». Des paroles qui témoignent la peine de la famille qui espérait visiblement meilleur sort aux Lions Indomptables.
Le regard est tourné vers l’équipe espoir dont Éric Djemba est le capitaine, avec un rendez-vous le 22 février à Yaoundé pour le match de poule contre la Côte d’Ivoire, en vu des JO d’Athènes.
Et l’ambiance dans les quartiers…
Le rêve des camerounais n’a pas été une réalité ce dimanche après-midi dans le cadre de la rencontre des 1/4 de finale de la CAN 2004; match qui a opposé le roi de la forêt équatoriale aux rapaces du nigeria. C’est un spectacle inhabituel que nous a présenté la ville de Douala. Dans les différentes artères de la capitale économique, la déception et la désolation se lisent sur le visage des camerounais.
Paul ce jeune habitant du quartier Bépanda n’est pas surpris par la sortie prématurée du Cameroun: « Cette CAN n’était pas la notre; le Nigeria a perdu trois fois contre nous en finale. Ils étaient plus déterminés à laver l’affront à cette occasion ». Tel n’était pas l’avis de monsieur Antoine infirmier un hôpital de la ville; celui-ci pointe un doigt accusateur sur le choix tactique de l’entraîneur Winfried Schaefer. « Je ne comprends pas pourquoi cet entraîneur ne peut pas modifier son système de jeu. Il a utilisé les mêmes joueurs tout au long de la compétition. Pourtant ce ne sont pas les talents qui manquent… »
Le quartier Camp Yabassi, lieu par excellence où se trouve une forte concentration de nigérians à Douala, affiche plutôt un climat de tension. On a assisté à plusieurs affrontements entre nigérians et camerounais, soldés par des blessures et des arrestations. Ces « Biafrais « comme on les appelle au Cameroun, se sont calfeutrés dans leur domicile pour célébrer leur victoire. Une jeune dame nigériane a malheureusement été molestée par la foule en furie parce qu’elle arborait le maillot aux couleurs de son pays le Nigeria.
Plus loin, Peter un commerçant de pièces d’automobiles subissait des intimidations de quelques camerounais qui lui intimaient de retourner dans son pays. En ce moment, la situation semble être maîtrisée avec le cordon de sécurité déployé par le GMI (Groupement mobile d’intervention) qui sillonne les points sensibles de la ville de Douala.
Le label Lions Indomptables et ses belles victoires a par le passé toujours été une belle récupération politique. Cette défaite des lions suscite donc déjà des polémiques au sein de l’opinion publique, les Lions étant souvent cités en exemple par le président de la république lorsqu’il s’adresse à la jeunesse. En cette veille de la fête de la jeunesse au Cameroun, on est bien curieux de savoir quel message le chef de l’état adressera mardi soir à cette jeunesse camerounaise encore sous le choc?
D. Ekoulé à Douala