Rencontré à l’Annexe du stade de la Réunification de Douala, Henri Bédimo était concentré à regarder un match de division régionale du Littoral. En vacance au Cameroun depuis jeudi, l’international camerounais a accepté d’échanger avec notre reporter. Dans ce court entretien, il dresse le bilan de sa saison à Lyon, parle de sa signature à Marseille, et décrit la façon de vivre dans la tanière des Lions Indomptables sous Hugo Broos.
Vous organisez dès ce samedi un tournoi dénommé, Youth Cup. De quoi s’agit-il concrètement ?
C’est un évènement que j’ai pensé avec certaines entreprises qui m’accompagnent. Le fait de voir que les jeunes étaient un peu abandonnés à eux-mêmes dans ce genre de compétition, j’ai décidé de m’associer à cet évènement pour pouvoir donner un coup de pouce, donner ma contribution à la jeunesse camerounaise. C’est une compétition qui sera consacrée à huit équipes des moins de 18 ans des Centres de formation que nous avons invités. Elle sera organisée autour de deux poules de quatre équipes, et les deux premières joueront la grande finale. Il y aura pas mal de lots à gagner. J’espère qu’on aura de beaux matchs avec beaucoup de buts, et des jeunes qui vont vraiment bien s’amuser ; parce que c’est le but.
L’autre actualité d’Henri Bédimo, c’est le mercato. Et d’un club olympique à un autre, vous êtes désormais Marseillais. A quand l’officialisation ?
C’est dans les tuyaux effectivement, mais pour l’instant je ne peux pas trop m’exprimer sur la question. C’est vrai que c’est d’abord le club qui doit communiquer, donc, pour le moment j’ai un droit de réserve par rapport à ça. Mais disons que c’est en bonne voie.
Entre temps on vous a annoncé du côté de la Turquie, notamment à Besiktas, où l’on a même indiqué que vous aviez signé. Comment avez-vous réagi à cette époque ?
C’est une information qui est arrivée à mes oreilles pendant que nous préparions les deux derniers matchs avec la sélection nationale, c’est-à-dire le match amical avec la France (le 30 mai, Ndlr.) et celui des éliminatoires de la CAN, contre la Mauritanie (le 03 juin, Ndlr.). C’est vrai qu’il y avait des contacts, il y avait des négociations qui étaient en cours. Mais je n’avais pas encore la tête à tout ça, parce que ma saison n’était pas encore terminée. La Turquie est une destination qui ne m’aurait pas déplu, mais en termes de projets, ma priorité c’était le championnat de France. Donc c’est une opportunité que j’ai bien analysé, j’ai pesé le pour et le contre, après il y avait d’autres opportunités en Angleterre et dans un autre club turc aussi, mais disons que mon choix était déjà fait.
Quel bilan dressez-vous de votre dernière saison sous les couleurs de l’Olympique Lyonnais ?
J’ai eu une saison mitigée. Mitigée parce qu’on a eu un début difficile, ensuite j’ai eu quelques blessures, puis des problèmes extra-sportifs. Mais sur le plan collectif elle a été réussie parce qu’on a terminé à la deuxième place. Je termine avec un bon temps de jeu, même si ç’a un petit goût amer parce que j’ai été habitué à jouer une trentaine de matchs par saison, mais bon, ce sont les aléas du sport et du métier. Il faut savoir positiver. Je savais que j’étais en fin de contrat, donc il fallait faire un choix pour l’orientation de ma carrière. Les dirigeants (de Lyon) étaient déjà au courant de mon choix avant le début de la saison, donc les choses étaient claires avec eux
Et ils ont décidé de vous mettre un peu à l’étroit justement vers la moitié de la saison, quand vous avez refusé de prolonger…
Tout le monde peut interpréter comme il veut, mais moi j’ai toujours été droit avec le club et les supporters ; j’ai toujours donné la priorité au collectif ; j’ai toujours été à la disposition du club. Ils le savent. C’est vrai que dans ma tête, le choix était déjà fait depuis.
Parlons de la sélection nationale, et notamment de la qualification pour la CAN 2017. Comment a été la fête en Mauritanie ?
Enorme. On a eu un début de tournoi qui était très compliqué, on a eu un changement d’entraîneur en cours, le groupe est jeune. Les jeunes progressent facilement et les anciens comme nous, on essaie d’apporter notre expérience et notre contribution On sait qu’au Cameroun il y a trop d’exigences à travers cette sélection, donc on fait le dos rond quand les résultats ne sont pas bons. Mais là, je pense que le groupe va gagner en maturité avec cette qualification. Vu que la CAN sera juste à côté, chez nos voisins Gabonais, on espère qu’on fera une bonne compétition et la remporter.
Y’a-t-il quelque chose de changer dans la manière de vivre au sein de la tanière des Lions Indomptables ?
La mentalité est toujours la même. C’est vrai qu’il y a beaucoup de légendes autour de l’équipe nationale, mais on a un groupe qui vit bien, qui s’entend bien, qui partage, qui se complète et qui essaie de le montrer sur le terrain. On a tous le même objectif, avec un sélectionneur qui a ramené sa touche. C’est super. J’espère juste qu’on aura une meilleure préparation, parce c’est souvent ça qui nous fait défaut.
Entretien mené par Arthur Wandji