« Je suis venu vous présenter l’entraîneur Arie Haan qui est revenu au Cameroun depuis la mi-décembre. Il travaille pour une équipe camerounaise conquérante ». C’est par cette phrase que l’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas au Cameroun, Norbert Braakhuis, a situé l’objet de sa visite d’hier, 17 janvier 2007 au ministre des Sports et de l’Education Physique.
On se souvient que en décembre dernier, Augustin Edjoa avait saisi le diplomate pour voir plus claire dans la « longue absence [du sélectionneur des Lions] qui s’apparent(ait) à une rupture de contrat » et qui avait suscité « beaucoup de spéculations ».
Arie Haan avait quitté le Cameroun au lendemain du match Cameroun-Guinée Equatoriale du 7 octobre 2006. Et Norbert Braakhuis de préciser : « Il n’était peut-être pas au Cameroun, mais il n’est pas resté sans travailler pour le Cameroun « . Cela, contrairement à ce que les responsables de la fédération ont raconté à la presse. « J’ai toujours informé la Fécafoot de l’endroit où je me trouvais et de ce que je faisais », affirme Arie Haan.
D’après certaines indiscrétions, c’est le diplomate hollandais qui aurait demandé une audience au ministre des Sports, question de faire le point sur la situation de son compatriote vis-à-vis de la sélection nationale seniors, de son employeur et pour taire les nombreuses informations qui ont circulé sur l’absence prolongée de Arie Haan du Cameroun. « Je ne suis pas membre de la fédération. Je ne suis pas membre du gouvernement. Je ne suis qu’un fervent supporter du football, et des Lions indomptables. Je suis interpellé [par la situation de Arie Haan] parce que je suis Hollandais, tout comme lui », a précisé le diplomate au ministre des Sports, dans un échange sans protocole et au cours duquel chacun a pu dire ce qu’il avait sur le coeur.
Programme
C’est ainsi que Augustin Edjoa a, au préalable, rappelé au sélectionneur des Lions indomptables qu’il avait une tutelle administrative, l’Etat du Cameroun représenté par son ministère des Sports, et technique, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). A ce titre, et tel que le stipule le contrat liant Arie Haan au Cameroun, ce dernier doit rendre compte de toutes ses activités à ces deux entités. Une méthode de travail nouvelle pour le technicien, qui a promis de respecter « cette nouvelle approche ». D’après le Hollandais (et c’est ainsi qu’il dit avoir travailler où il est passé), « Je ne dis pas avant. Je fais et j’informe ».
Le patron des Sports du Cameroun a saisi la balle au rebond pour prescrire à l’entraîneur » d’aviser [sa] tutelle avant tout déplacement » et de faire personnellement part de son programme de travail, notamment en ce qui concerne le programme des Lions au cours de la prochaine période Fifa (période harmonisée par la Fédération internationale de football association et au cours de laquelle les sélections sont autorisées à se regrouper), prévue le 7 février prochain.
Arie Haan dit avoir prévu un regroupement de 4 jours à Créteil (France) avec les joueurs professionnels. Lequel regroupement pourrait être ponctué par un match contre la Côte d’Ivoire. Mais rien n’est encore ficelé. L’entraîneur dit être en pourparlers avec son homologue de la Côte d’Ivoire. Un sparring patners comme les aiment les Camerounais. « Nous voulons des adversaires sérieux « , a aussitôt dit le ministre, qui a reprécisé à Arie Haan ce que l’on attend de lui, à savoir : « qualifier le Cameroun pour la prochaine Can et le Mondial » sud-africain, tel que contenu dans son contrat ; et de restaurer « la discipline au sein de la sélection nationale ». Arie Haan y devra inclure les joueurs locaux, même si le sélectionneur soutient que pour l’instant, ce ne saurait être évident car l’équipe nationale a besoin de joueurs compétitifs. Toutefois, le Hollandais promet de superviser « les joueurs locaux lorsque le championnat national va débuter ». Si bien sûr il réside au Cameroun. Puisqu’il continue de réclamer un logement à son employeur.
Bertille M. Bikoun