Dimanche dernier, les Lions espoirs avaient la qualification pour Athènes au bout de la godasse. A priori, la République démocratique du Congo, bon dernier du groupe B avec zéro point, n’en menait pas large face au Cameroun, qui jusqu’alors n’avait concédé des points qu’à la Côte d’ivoire (match nul 1-1 à Abidjan).
De plus, les Congolais ont fait le déplacement de Yaoundé sans leurs joueurs expatriés, au contraire des Camerounais qui comptaient dans leur rang huit professionnels sur le onze d’entrée. Dans ces conditions, tous les ingrédients étaient réunis pour un triomphe camerounais. Du moins le pensait-on. Quatre vingt dix minutes plus tard, on a du se rendre à la triste évidence que, le Cameroun n’avait pas toujours son ticket pour Athènes. Les Simba, sans pression, sans complexe et avec un zeste de panache ont réussi à perturber les Olympiques camerounais et à leur imposer un match nul, sur leurs propres installations. Au delà du résultat, qui n’a rien de catastrophique en soi, la prestation des Espoirs camerounais a tout de même de quoi inquiéter. Face aux Simba qui n’avaient plus rien à gagner dans la compétition, le jeu camerounais est apparu désordonné et manquant de liant entre les différents compartiments. Physiquement, les Camerounais n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes. Les joueurs ont manqué de manière inexplicable, d’agressivité et de volonté.
Le 28 mars prochain à Bamako, les Lions Espoirs devront montrer un meilleur visage s’ils veulent aller défendre leur titre de champion olympique à Athènes. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Bidoung Mkpatt, au cours de la traditionnelle rencontre d’après match n’a pas manqué de le rappeler aux acteurs. » Il n’est pas question de vous blâmer pour le résultat face au Congo. Notre devoir est plutôt de vous mettre face à vos responsabilités « . Et le staff technique des Lions Espoirs aurait pu se sentir visé, tant certains choix tactiques ont surpris plus d’un observateur dimanche. Alors que l’équipe camerounaise peinait visiblement, le coach Jean Paul Akono, n’a pas su remobiliser ses troupes, ni réajuster sa stratégie. En attaque, il a continué pendant longtemps à faire confiance au jeune Serges Ngal, visiblement très peu inspiré. A contrario, Emmanuel Effa dont le jeu de tête a souvent permis de libérer des espaces en première manche a rapidement regagné le banc de touche, alors qu’il pouvait encore servir son équipe. Le plus surprenant, est la titularisation de Thimotée Atouba au poste d’arrière gauche au détriment de l’habituel titulaire Sébastien Ndzana Kana. Le joueur du FC Bâle, Atouba, dont la technique et l’expérience ne sont plus à démontrer, aurait en effet été plus utile à son équipe, en évoluant plus haut. Au contraire, il a été confiné à des tâches défensives, qu’il a eu beaucoup de mal à remplir.
A la décharge de Jean Paul Akono, il faudrait tout de même relever l’absence d’au moins quatre éléments de son onze entrant habituel. Il s’agit de Essola Tchamba, Marcus Mokaké, Daniel Wansi et Angbwa Ossomeyang tous retenus par leur club. Dans le même ordre d’idées, on peut déplorer l’arrivée aux compte-gouttes des joueurs professionnels, ce qui n’a pas visiblement permis d’asseoir l’homogénéité du groupe. Le staff administratif de l’équipe nationale a du reste promis de remédier à cette situation. Pour sa part, le sélectionneur des Lions espoirs, conscient de la mauvaise prestation de son équipe, n’en est pas moins optimiste pour le match de Bamako. » Nous allons nous qualifier » a-t-il déclaré. Et c’est à cette promesse que les supporters camerounais s’accrochent.
Simon Pierre ETOUNDI, CT.