L’entraîneur national des lions A’ que nous avons rencontré à Akono, nous situe sur l’état d’avancement des préparatifs de cette coupe de la Cemac, qui démarre le mars prochain à Malabo. Le technicien planche également sur les chances de son groupe dans ce tournoi dominé par le Cameroun lors des deux dernières éditions.
Après quelques jours de stage ici à Akono, quel regard jetez vous sur cette première partie de votre préparation ?
Je vous remercie, tout se passe bien, au niveau de la nutrition les gars sont bien nourris, au niveau du logement tout se passe aussi bien, chaque jour le père Roger Betia est avec nous pour répondre à nos différentes préoccupations. Maintenant sur le plan technique, nous avons commencé depuis mardi, et nous travaillons dans de très bonnes conditions, nous avons joué notre premier match amical contre Arsenal de Yaoundé et gagné par quatre buts à zéro. Le second match s’est joué vendredi contre Ouragan et nous avons également remporté par cinq buts à un. Nous mettons un accent particulier sur la cohésion de l’équipe parce que nous avons presque des nouveaux joueurs ici, comme vous le savez nous n’avons pas fait appel à certains africains, c’est-à-dire à notre équipe type et il y’a donc un problème de cohésion qui se pose, mais je pense que petit à petit cette cohésion est en train d’être mise sur pied. A présent, puisque certains présidents de clubs sont en train de réclamer certains joueurs, nous les avons libérés après l’entraînement de ce matin. Ils reviennent dimanche soir et nous allons continuer notre travail pour mieux préparer notre compétition.
Comment se passe la journée de l’équipe nationale A’ ici à Akono ?
Nous avons un programme de travail journalier, chaque matin à 7h, il y’a réveil, à 7h 30 on prend le petit déjeuner, et à 9h nous sommes sur le terrain pour l’entraînement de la matinée et généralement le soir à 16h nous sommes à l’entraînement. Entre temps à 12h30, nous mangeons, ensuite ils doivent dormir parce que le rythme de travail est très élevé et il faut qu’ils récupèrent suffisamment. Il est strictement interdit aux joueurs de sortir de l’enceinte, sauf sur demande. Etre « accompagné » est également interdit, parce que nous sommes dans un milieu confessionnel religieux.
Pas de séances vidéo jusqu’ici ?
Il n’y en a pas parce que nous n’avons pas assez de cassettes vidéos.
Les Lions Indomptables sont mieux lotis. En venant ici à Akono, ne sentez vous pas une certaine frustration ?
Je vous remercie pour cette question, pour nous c’est notre milieu de victoire, Akono est un milieu calme, serein, il y’a de l’air pur, l’essentiel c’est qu’on se mette au travail et que les joueurs soient soumis au travail. Comme je vous l’ai dit, le père Betia Roger s’occupe de nous, nous avons aussi le Commandant Atangana qui s’occupe de notre sécurité, il nous rend visite continuellement, donc nous n’avons pas de problème, sachez que les équipes nationales ne se valent pas, il y’a des grandes équipes, il y’a des secondes, nous acceptons notre position.
Quels sont les critères qui ont guidé le choix de ces joueurs ?
Les critères sont simples, nous regardons le championnat, nous sommes à la quatrième journée, mon collègue s’est chargé de voir les matchs à Yaoundé, et moi étant à Bamboutos, j’ai suivi les matchs de l’ouest, je suis même allé voir le match Coton- Fédéral à Foumban. A l’issu de tout cela, nous avons essayé de voir ceux qui sortent du lot. Il faut savoir que c’est une liste qui n’est pas totalement nouvelle, parce que nous avons un listing de soixante joueurs depuis l’an dernier, donc il y’a beaucoup de joueurs qui étaient dans ma liste qui n’ont pas pu renouveler dans les clubs. Nous avons également fait recours au coach de l’équipe nationale junior, monsieur Aboubakar qui nous a proposé quelques joueurs juniors avec qui il était à la coupe de la francophonie. C’est donc l’ensemble de tous ces regards qui nous a permis de convoquer les trente joueurs que vous connaissez.
Au départ trente joueurs, maintenant on parle de trente un ?
Trente un, parce que le gardien Ebog nous a suivi, on ne savait pas dans quelle équipe il jouait cette année, on n’a pas pu joindre le coach de la Foudre, heureusement qu’il nous a suivi, et ne pouvait pas le laisser, on n’avait que deux gardiens.
Si on revenait sur le plan technique, sur quels aspects vous travaillez concrètement ?
Je vous est dit qu’on travaille la cohésion, çà veut dire qu’il faut faire des jeux réduits pour travailler la cohésion. La cohésion, c’est comment l’équipe doit jouer, il faut que les joueurs se comprennent. Donc nous travaillons, comment récupérer le ballon en défense, comment conserver ce ballon en déplacement dans le camp adverse, et comment finir devant les buts adverses.
Sur trente un joueur, vous retenez vingt deux, c’est dire que les autres n’ont pas convaincu en deux jours ?
C’est une sélection, il faut toujours appeler une pléthore de joueurs, après deux jours, c’est bien possible qu’on retienne vingt-deux joueurs, nous avons même demandé trente cinq joueurs, comme le délai pour envoyer la liste était fixé au 24 février, nous étions obligé d’alléger pour travailler avec les vingt deux qui pourrait faire partir du voyage.
Le Cameroun est détenteur du trophée, quelles sont les chances de notre pays dans ce tournoi ?
Les chances du Cameroun reste intactes, parce que nous sommes les détenteurs du trophée, d’autres doivent travailler en fonction de nos performances, si non, nous sommes tous conscients du fait que nous devons prendre cette coupe pour la troisième fois, et qu’il faut mettre les bouchées doubles pour que les gens comprennent qu’effectivement que nous devons conserver ce beau trophée, c’est donc dans cette optique que nous travaillons depuis cinq jours.
Est-ce que le fait que les Lions seniors rencontrent la Guinée Equatoriale pour le compte des éliminatoires de la Can 2008, ne constitue pas une pression supplémentaire pour vous qui allez croiser ce pays lors de ce tournoi de la Cemac?
Nous jouerons contre la Guinée, il n’y a pas de pression supplémentaire, nous savons que la Guinée se prépare depuis un bon bout de temps, parce que ce sont eux qui abritent ce tournoi, mais comme je vous l’ai dit, nous voulons imprimer un rythme et que les autres marchent en fonction de nous, c’est à quoi nous nous attelons depuis un bon bout de temps
Vous avez pris des nouvelles de vos adversaires (Gabon et République Centrafricaine) ?
Absolument pas, aucune nouvelle.
Ce n’est pas un risque d’aller ainsi dans l’inconnu ?
C’est un risque, mais nous sommes les détenteurs, c’est eux qui doivent se préparer en fonction de nous, nous nous allons faire notre travail, nous allons prendre nos matchs comme ils viennent et avec beaucoup de sérieux et prudence, parce que nous savons que les autres ne vont pas accepter que le Cameroun remporte pour la troisième fois le trophée, c’est pour cela que nous parlons beaucoup à nos joueurs.
L’équipe A’ c’est l’anti-chambre de l’équipe fanion, vous pensez que les joueurs que vous avez aujourd’hui peuvent relever le défi au niveau des lions seniors?
Pourquoi pas, ils sont bien à mesure, tout n’est qu’un problème d’entraînement et de préparation. Si au cours de l’année, on peut avoir deux à trois regroupements pour leur donner toujours quelque chose de plus, je pense qu’ils seraient de très bons joueurs. Le malheur pour nous c’est qu’on se réunit une fois lorsqu’il y a cette compétition et c’est très difficile quelques fois de réunir ces joueurs, c’est pourquoi nous faisons un effort de beaucoup causer avec les joueurs pour imprimer un rythme.
Quels sont les éléments sur qui vous comptez pour faire la différence à Malabo ?
Actuellement nous comptons sur notre groupe, parce que au niveau de la défense, on a quelques joueurs d’expérience comme Bayebeck, Banaken, Eric Kwekeu qui est au goal, nous avons Bayemi qui a déjà fait ce tournoi. Au niveau du milieu de terrain nous avons des jeunes joueurs comme : Moukoko, Firina, Ngomo qui évolue cette année dans Impôts de Yaoundé, ce sont des gars assez forts qui peuvent nous donner satisfaction. En attaque, nous avons des joueurs comme Ndzié qui va vite, sur les flancs nous avons Momo qui est assez vif, à gauche nous avons un joueur comme Noufor de la KSA, les avants centres sont de Fovu et Epie de Fédéral qui est un gars assez combatif et présent devant les buts. Sinon c’est un groupe et nous comptons sur ce groupe et non sur un individu.
Chaque année, vous êtes à recommencer, est-ce que ce n’est pas finalement difficile d’entraîner cette équipe A’ ?
C’est très difficile, mais je vous dis que le seul problème que nous avons eu cette année, c’est que notre compétition coïncide avec les coupes africaines de clubs, et c’est çà qui nous crée un peu de problème, parce que on avait déjà une très bonne équipe et les joueurs n’avaient pas de problèmes de papiers, malheureusement il y’a eu cette coïncidence et nous avons été obligé de faire une seconde liste.
Sur votre liste, on retrouve plusieurs joueurs de Fovu de Baham, est-ce à dire que cette équipe qui ne se retrouve pas en tête du championnat à pourtant autant de bons joueurs ?
Effectivement il y a un problème de papiers qui se pose à ce niveau, parce qu’il faut appeler les joueurs qui ont les papiers, c’est-à-dire un passeport et une licence. Fovu aussi est un club qui a joué l’Uniffac qui est une compétition sous-régionale, et qui a entrainé que Fovu a fait le tour de ces pays de la sous région. Nous misons sur leur expérience sur ce plan là: c’est pour cela que nous avions fait de notre ossature cette équipe de Fovu.
Quel est ce problème de papiers qui revient toujours dans vos propos ?
Les papiers c’est au niveau des joueurs, les joueurs qui ont toujours tendance à faire le malin, ils ont leur licence et qui ont un âge différent de l’âge qui se trouve sur le passeport, donc de temps en temps il faut s’assurer que ce genre de problème ne se pose pas.
Finalement au niveau de ce tournoi de la Cemac, on joue avec quel document, le passeport ou la licence en club ?
Au cours du tournoi, on vérifie deux papiers: il faut avoir une licence en club de l’année en cours plus le passeport, il faut donc une concordance entre les deux documents au niveau de l’âge et qu’on sache que c’est la même personne.
Un dernier mot ?
Le ballon est rond et le terrain est plat, on ne peut pas prévoir le résultat d’un match de football avant, certes nous partons avec un esprit assez haut, nous savons que nous allons défendre notre trophée et prendre pour la troisième fois.
Bonne chance
Propos recueillis par Guy Nsigué à Akono