Sensé être fermé depuis le début du mois d’avril dernier à cause des travaux de réfection, le stade municipal de Bafoussam, devenu une pièce de musée, continu à abriter les matches du championnat de football première division. Une insécurité permanente plane au quotidien sur la tête des centaines de spectateurs qui s’y rendent.
En juin 2006, une forte tornade avait abîmé ces installations sportives ; notamment ce qui tenait encore lieu de tribune principale avec au passage une bonne partie de la toiture emportée. Une situation qui s’est aggravée par la suite. Mais bien auparavant, le stade de Bamendzi était privé de sa main courante. Ce qui laisse au quotidien joueurs, officiels et entraîneurs à la merci des humeurs des spectateurs.
Après plusieurs correspondances adressées au ministère des sports et de l’éducation physique par Josué Mouiche, le directeur du stade, et le délégué provincial du Minesep pour l’Ouest, une ligne budgétaire de 20 millions a été dégagée pour le début des travaux de réfection. Avec priorité à la tribune et à la main courante.
Jusqu’en début avril, Maurice Nana Saleng Ngogang, délégué provincial du Minesep laissait toujours entendre que «comme j’ai déjà eu à le dire, le stade municipal de Bafoussam sera refait dans les jours à venir. L’enveloppe qui nous été octroyée ne peut pas nous permettre de réaliser tout ce que nous voulions faire. Nous avons demandé aux services compétents de sortir le devis exact des travaux.» Un mois après, les jours à venir ne sont toujours pas arrivés.
Dans les 20 millions débloqués, 10 millions devraient être destinés à la main courante et 6 millions à la tribune. «Dans les 20 millions que nous avons reçus, il y a des taxes que l’Etat prélève. Et le taux est de 19 à 21%. Il faut donc sortir ces taxes des 20 millions pour avoir le montant net à utiliser pour la réfection du stade», mentionne Maurice Nana Saleng qui dit suivre les formalités administratives.
A cause de l’annonce de la fermeture imminente du stade pour travaux, Fovu de Baham et Sable de Batié ont depuis quelques journées élu domicile au stade municipal de Foumbot. Lieu retenu par leurs dirigeants pour la suite du 48e championnat D1 en cours. Curieusement, c’est l’Aigle royal de la Menoua qui, à la grande surprise générale, a installé son quartier général au stade municipal de Bafoussam. Le temps d’attendre la fin des travaux d’aménagement de l’aire de jeu du stade du Cenajes qui a également bénéficié du Minesep d’une dotation financière en vue des travaux.
Au jour d’aujourd’hui, médusé, le public sportif de Bafoussam, longtemps berné par rapport aux travaux de finition du fameux stade omnisports, ne cesse de s’interroger sur la direction prise par les 20 millions débloqués. Surtout qu’ils étaient déjà insuffisants pour les travaux en perspective dans ce stade. «Avec le crédit qui nous a été accordé, nous allons essayer de faire l’essentiel. Mais l’année prochaine on demandera encore un autre crédit pour continuer. L’essentiel pour nous aujourd’hui c’est la main courante qui fait défaut ; et ensuite la tribune qui a été endommagée le 12 juin 2006. Il y a aussi l’aire de jeu, le parking et les toilettes. La priorité pour le moment c’est la tribune et la main courante», confiait Maurice Nana Saleng.
Personne, même pas ce dernier, n’ose actuellement lever le petit doigt pour dire où est passée l’enveloppe et encore moins la date exacte du début des travaux. Certaines personnes averties ne sont pas loin de penser à une sorte de cafouillage. Elles fondent leur inquiétude sur un cas similaire qui a eu lieu il y a de cela deux ans. Il s’agit d’une somme de 25 millions débloquée, et qui est restée sans trace jusqu’ici, par la Fécafoot pour l’achat du siège de la ligue provinciale de football.
Francis Kamga à Bafoussam