Le chef-lieu de la Menoua, fief de l’Aigle royal de Dschang abrite, depuis le samedi 9 juillet, la 8ème édition des jeux universitaires. La flamme olympique y a été allumée, à l’occasion de la cérémonie solennelle d’ouverture, présidée par le ministère de tutelle, conjointement avec son homologue des Sports et de l’éducation physique, Philippe Mbarga Mboa.
Un match de football a couronné la fin des cérémonies du premier jour, lequel a vu, sur une aire de jeu approximative du Campus ‘A’ de l’université hôte de l’évènement, la victoire de celle-ci sur sa consoeur de Yaoundé II (Soa) sur le score de 4 buts à 2. Comme les autres rencontres de football qui vont agrémenter ces Universiades, la rencontre a été dirigée par des officiels de D1…
« Je déclare ouverts les 8èmes jeux universitaires ». Ainsi, l’honneur est revenu au professeur Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup) de lancer les joutes sportives sur le campus de l’université de Dschang (UDs), une des 6 universités d’État du triangle national, située dans le département de la Menoua, province de l’Ouest.
Le Minesup a déclamé ses mots devant une foule immense d’étudiants, d’enseignants, d’autorités administratives, traditionnelles, politiques et universitaires, et de curieux qui, en dépit de la météo défavorable, a honoré le rendez-vous du stade de football du campus ‘A’ de l’UDs. Le ministre de la Jeunesse Adoum Garoua était, également, de la partie.
Avaient précédé l’orateur en chef à l’ambon, le maire de la Commune urbaine Dschang, Etienne Sonkin, le recteur de l’université accueillante, Jean-Louis Ndongmo, et le vice-chancellor de l’université de Buéa, Dr Dorothy Njeuma, en sa qualité de présidente de la fédération nationale du Sport universitaire (Fenasu), organisatrice principale de ces universiades. Toutes ces personnalités ont encouragé et, se sont félicités de la tenue – enfin – de ces jeux universitaires ( Jeux-U), reportés par deux fois.
Après quoi, le public a assisté à un déploiement sur le stade des filles et garçons d’honneur de l’université d’accueil, bondée des couleurs de l’entreprise Mtn. En groupes représentatifs des universités et institutions privées de l’enseignement supérieur en compétitions à Dschang, et dans une parade semblable à celle du jour de la finale de la coupe du Cameroun de football, les acteurs ont esquissé des danses des différentes régions du pays, interpellé le public sur les ravages du Sida, entre autres. Le drapeau olympique a été dressé par la suite. Il s’est éteint, vite dans la soirée.
Le défilé des différentes délégations a mis en exergue les divers pans et richesses du patrimoine culturel de notre pays, du nord au sud, de l’est à l’ouest. L’université de Ngaoundéré a été remarquable, avec ses pancartes interpellant au fair-play: le maître-mot à appliquer durant « ces rencontres de la fraternité et de la bravoure », selon Jacques Fame Ndongo.
Historique
Ces jeux ont été initiés en1998 par le Minesup d’alors, et actuel SG à la présidence de la République, Atangana Mebara. Cette année-là, 632 participants dont 580 athlètes, des 6 universités d’État, y avaient pris part, du 24 au 31 mars.
Depuis lors, ce nombre est allé crescendo. 857 athlètes de 8 institutions universitaires publiques et privées assistaient à la deuxième édition à Ngoa Ekelle en 1999. Du 8 au 15 avril 2000 à Buéa à la 3ème édition, il y a eu une institution de plus. L’on a même atteint le cap de plus de 1000 athlètes en 2001 avec 12 institutions, voire 14 du 17 au 24 mars 2002 à l’université de Douala.
Ce nombre va, cependant, revenir à 12 en 2003 et 2004 à Yaoundé I et Soa respectivement, avant de chuter cette année à Dschang, avec seulement 11 institutions publiques et privées de l’Enseignement supérieur, dont l’université catholique d’Afrique centrale (Ucac).
Malgré tout, les objectifs sont restés les mêmes : intensifier et pérenniser la pratique du sport dans les institutions d’Enseignement supérieur, promouvoir et renforcer la solidarité interuniversitaire, alimenter le vivier sportif national, préparer les échéances sportives nationales et internationales, doter progressivement les universités d’infrastructures sportives adéquates.
Le résultat de l’improvisation
Depuis samedi dernier donc, ce sont plus de 1200 athlètes qui se bataillent dans plusieurs disciplines sportives, à savoir le football, le basket-ball, le handball, l’athlétisme, etc. Mais, ce sont les compétiteurs en athlétisme qui sont logés à mauvais enseigne. Depuis l’ouverture des jeux, ils n’ont pu compétir, à cause des infrastructures impraticables.
Les finales des 800 mètres devaient se tenir lors de la pause du match de football. Elles ne sont tenues malheureusement. Le stade de football qui accueillait la cérémonie d’ouverture ne dispose pas de piste viabilisée. Un échec prévisible, puisque, les travaux de construction du « stade olympique » au campus ‘B’, où étaient prévues les festivités d’ouverture, ne sont pas toujours terminés.
Jusqu’à lundi après-midi, les officiels étaient en train de voir comment déporter les compétitions de cette discipline au stade omnisports de Bafoussam, ou alors au Cenajes de Dschang, où la piste d’athlétisme n’est pas cependant de bonne qualité.
L’option pour la deuxième proposition a été finalement adoptée, la première étant plus onéreuse. Et, ce mardi 12 juillet, les compétitions d’athlétisme ont été lancées.
Par exemple, l’athlète Alain Nyounai de Yaoundé I était attendu aux 100 mètres. Iil a réussi son coup, en devançant tous ses adversaires pour se positionner, une fois de plus, sur la première marche du podium. Sans battre son record cependant.
Mais, l’étudiant du recteur Beban Chumbow n’a pas manqué d’accuser la qualité un peu trop ensablée de la piste, quoiqu’il ait pu la dompter avec ses 75 kilogrammes.
De bonnes nouvelles sont venues de l’atelier lancer de disque, en dépit de l’imperfection de la surface de compétition. Chez les dames, Marthe Ayangma de Yaoundé I a battu son propre record, en jetant le disque sur une longueur de 43.33 mètres. Un peu plus que les 40.46 mètres qu’elle avait effectués à la 7ème édition de ces universiades.
Chez les messieurs, son partenaire de Yaoundé I a gravi la première marche du podium, avec 43.53 mètres de lancer. Soit, un peu plus que son record propre de 43.50 détenu jusqu’alors. Il est suivi de Nguadia de l’université de Dschang (38.41 mètres) et David Eone de Yaoundé I (37.94).
Revenant sur les conséquences du report des compétitions d’athlétisme, les encadreurs de ce atelier expliquent que « les dames ont mieux géré le report que les garçons ». Ces derniers se sont montrés, sur le terrain, crispés et lourds.
Yaoundé I survole les jeux…
Des matches de football agrémentent bien ces jeux-U. Contraints au partage de points par les gars de l’Institut siantou supérieur, les cop’s de Ngaoundéré, qui ont quelques joueurs de D1 dans les rangs, à l’instar du capitaine Bayiha, sont venus à bout de l’Ecole nationale des travaux publics, 2-1.
La première médaille d’or de ces 8èmes universiades a été décernée, à l’équipe dames de Yaoundé I, qui a gagné la finale de lawn-tennis devant l’université de Dschang. Et jusqu’à ce mardi 12 juillet, ce sont les cop’s de l’un,iversité de Ngoa Ekelle qui continuent e chapeauter ces 8èmes universiades.
Ils arrivent en tête des médailles avec, dans leur cagnotte déjà, 21 médailles, dont 10 en Or, 2 d’argent et 9 de bronze. Ils sont suivis par l’université de Yaoundé Ii à Soa, 13 médailles, soit 5 or et autant de bronze et 3 argent. L’université hôte des jeux arrive en 3ème position avec 16 médailles, dont 2 en or, 6 argent et 8 bronze.
Les jeux se poursuivent. La cérémonie de clôture est annoncée pour le 16 juillet.
Kisito NGALAMOU à Dschang