L’entraîneur adjoint de l’équipe nationale du Cameroun pourrait quitter le staff technique dans les prochains jours. Accusé d’entretenir un climat hostile entre le Ministère et la Fecafoot, l’ancien coach de Dynamo de Douala serait une des principales cibles de la commission de six membres crée par le président de la fédération Camerounaise de football et présidée dernièrement par l’ambassadeur Itinérant Roger Milla.
Rien ne sera plus comme avant. La fédération camerounaise de football a décidé de prendre désormais le taureau par les cornes. En cause, la sortie médiatique du Minsep (Dimanche Midi à La CRTV le 17 Février 2008) après la dernière coupe d’Afrique des nations. La réaction d’Iya Mohammed ne s’est fait pas attendre. Le président de la fecafoot n’a pas mâché ses mots en dénonçant un système de dépenses organisées par le ministère et qui n’a pour but que d’enrichir certaines personnes par le biais des surfacturations. Quand on sait surtout que cette institution qui reverse de l’argent à l’Etat et ne cesse de clamer fort qu’elle est en mesure de prendre en charge les lions indomptables du Cameroun et payer un entraîneur si besoin se présente, il y a de quoi entrevoir des jours sombres entre le Minsep et la fecafoot.
Pour ne plus céder aux multiples caprices de la tutelle, la fecafoot par la voix de son président a mis sur pied une commission composée de 6 personnes et avec à sa tête l’ex international Camerounais Roger Milla. Il était question pour l’ambassadeur itinérant, Dominique Wansi (chef du département technique et de développement à la Fecafoot), Manga Onguene (responsable du bureau Fifa au Cameroun), Jules Frédéric Nyongha (ancien sélectionneur national), Martin Ndtoungou Mpile (entraîneur de l’équipe nationale espoir) et Michel Kaham (directeur du centre de formation de la Kadji Sport Academy à Douala et membre de la commission de football jeune à la Fecafoot) de proposer à la Fecafoot une politique technique susceptible de permettre une préparation optimale les rencontres qualificatives couplées Can/Coupe du monde 2010. Il était également question, argument à l’appui, d’envisager la proposition d’un collège d’entraîneurs pour remplacer Gweha Ikouam fils aux cotés de Otto Pfister. Un ensemble de sujétions transmisent conjointement depuis quelques jours au ministre des Sports, au Premier ministre et à la présidence de la République.
Il est régulièrement reproché – dans les médias du Cameroun, dans les radios en particulier – à l’ancien coach de Dynamo de Douala d’avoir marchandé des places de joueurs à la dernière coupe d’Afrique des nations. Des pratiques mafieuses qui se passaient selon les médias locaux sous le dos du technicien Allemand puisque d’après les mêmes sources, le troisième gardien de l’équipe nationale n’aurait pas reçu la totalité de sa prime. L’acquisition de la licence d’exploitation d’une station service (vente de carburant et autres produits dérivés du pétrole ndlr) à Yaoundé de 94 millions de franc CFA et l’achat d’un Grand Cherokee (4×4 Jeep) après l’expédition Ghanéenne est venue jeter le doute sur son enrichissement rapide.
Arrivé aux affaires grâce à ses relations étroites avec Augustin Edjoa, Gweha Ikouam avait déjà été fustigé par la fédération pour avoir négocié le stage d’avant CAN qui devait se dérouler au Kenya. En effet, sans l’avis de Tsinga qui représente l’organe technique du football Camerounais, l’entraîneur national adjoint s’était rendu à Nairobi où il avait négocié et le stage des lions, et les deux matchs amicaux prévus pour l’occasion ainsi que les droits télé de retransmission de ces rencontres. Une désaffection qu’on retrouvera quelques temps plus tard à Vigo (Espagne) où, il est de nouveau reproché à Gweha d’avoir essayé de saboter le match amical contre la sélection de Galice, en demandant à certains joueurs de ne pas venir et en refusant « sciemment » de transmettre fidèlement la bonne information à son supérieur Otto Pfister qui, visiblement, n’était pas au courant des manœuvres de son adjoint. Une situation qui a d’ailleurs failli créer un conflit « gratuit » entre le technicien Allemand et la fédération Camerounaise de football.
Pour le remplacer, deux noms sont souvent revenus au devant de la scène. Il s’agit de Pierre Njili Ndengué (instructeur FIFA) et de Martin Ndtougou Mpilé (entraîneur des lions espoirs) qui devraient seconder Otto Pfister pour les deux prochaines années ; du moins jusqu’à la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.