Les équipes nationales du Cameroun éprouvent de plus
en plus de difficultés à trouver des équipements pour
leurs différentes participations aux compétitions
internationales. Le match Cameroun – Sénégal comptant
pour les demi-finales du tournoi de la francophonie a
permis d’étaler aux yeux du monde cette triste
réalité.
Les lampions se sont éteints samedi dernier sur le
tournoi de football de la francophonie. Après un
départ en fanfare marqué par une victoire de cinq à
zéro face aux Canadiens, les lions indomptables ont
baissé de régime pour finalement terminer le tournoi
au quatrième rang, après une interminable épreuve de
tir au but en match de classement face aux étalons
juniors du Burkina-faso.
Le Cameroun rentre donc bredouille de cette autre expédition, ce qui confirme
la mauvaise santé du football camerounais. A priori, on
pourrait dire que c’est une mauvaise performance pour
les poulains d’Aboubakar Souleymanou. Mais, lorsqu’on
connaît dans quelles conditions ces enfants ont
préparé cette compétition, il y a lieu de tirer un
coup de chapeau à Souleymanou Aboubakar et son
adjoint, Engelbert Mbarga Ondoua. Moins de 10 jours
pour préparer une compétition d’une telle envergure
donc la date était connue longtemps à l’avance. Aucune prime
olympique pour les trente joueurs ayant pris part au
stage de préparation à la KSA. Le ministre a
simplement promis 200 milles francs à chaque joueur en
cas de victoire finale. Une absence de motivation qui
était de nature à décourager les lionceaux
Camerounais. Une liste de 18 joueurs au lieu de 20
tels que requis par les règlements du tournoi.
Au-delà du résultat sportif, l’incident qui est venu ternir
l’image de marque du pays des lions indomptables est
arrivé en demi-finale contre les lions de la Teranga
version Junior. Lors d’un duel entre Jackson Eyinga
Nna, le défenseur du Tonnerre Kalara club de Yaoundé
et un joueur sénégalais, le lionceau camerounais a vu
son maillot déchiré au niveau du dossard. L’arbitre
central a ordonné au Camerounais de changer de
maillot. N’ayant pas de maillot de rechange, le banc
de touche Camerounais a eu l’idée de déshabiller un
remplaçant qui portait le dossard »12 ». Il était
donc question de coller le ‘1’ pour laisser simplement
apparaître le 2 afin que Eyenga Nna retrouve son
dossard 2. Malheureusement pour les coachs
camerounais, cette pratique pourtant ingénieuse n’a
pas trouvé l’assentiment du directeur de la rencontre.
Conséquence le Cameroun va évoluer pendant une
quinzaine de minutes en infériorité numérique. Il a
fallu l’intervention du directeur des sports du
ministère des sports et de l’Éducation physique,
Ndjana Robert pour que l’arbitre autorise Eyinga Nna à
rejoindre l’aire de jeu.
Comment comprendre que le Cameroun participe à une compétition de dix jours avec
un seul jeu de maillot ? On se rappelle déjà que lors
de la préparation à la KSA, ce phénomène était déjà
visible. Plus de huit joueurs portaient le dossard
numéro 7, autant portaient le dossard 18. Une
situation qui perturbait sérieusement les
entraînements. Lors du match amical qui a opposé les
Juniors Camerounais aux Juniors de la KSA, les
remplaçants n’avaient pas de maillots, il fallait
qu’un joueur sorte pour donner son maillot à celui qui
prendrait sa place sur le terrain. On pouvait
d’ailleurs constater que plusieurs marques se
côtoyaient, d’aucuns portaient Addidas, certains Nike
et d’autres Puma. Toutes les équipes nationales
éprouvent d’ailleurs les mêmes difficultés. Cette
situation suscite moult interrogations. Comment
comprendre que le Cameroun qui a un contrat avec un
équipementier du nom de Puma soit en train de racoler
les équipements ?
Du côté de la direction administrative au Minsep, on nous laisse entendre que depuis un an Puma n’envoie plus les équipements. Si tant est que le géant de l’équipement ne respecte plus ses engagements, c’est l’occasion de tirer toutes les conséquences, au lieu de traîner le label lion indomptable dans la boue.
À côté de toutes ces réponses officielles, des informations plus ou moins concordantes font foi d’un réseau de vente des équipements des Lions au sein même de la Fécafoot. Nous avons appris qu’avec la complicité du ministère des Sports et de l’éducation Physique (Minsep) à travers la direction administrative des équipes nationales, un cadre de la Fécafoot dont nous tairons volontairement le nom a fait de la vente des équipements des Lions son sport favori. Les prix sont de 75 000 francs pour le survêtement, 10 000 pour le maillot d’entraînement,
10 000 également pour le short.
Il est plus que temps de voir clair dans cette affaire d’équipement pour éviter à notre pays la honte comme celle observée à Niamey.
Guy Nsigué à Yaoundé