Comme promis, la FIFA a fait dans la sobriété pour l’entrée en jeu de équipes. Dans un stade à moitié plein, il n’y a pas eu de manifestation intempestive avant le match. Les camerounais, en blanc pour l’occasion et les Bleus, adversaires d’un soir rentrent sur la pelouse à 20h45, juste après la fanfare.
Les deux capitaines tiennent un poster de Foé. Les présentations des équipes sont sobres. L’équipe du Cameroun choisit de poser debout pour la photo officielle, et ce, pour permettre à Marco d’être à leurs côtés.
Une minute de silence est demandée par le speaker. On entend alors les bruits à l’extérieur du Stade, tant ce dernier et calme. Le équipes se sont alors unies au centre du terrain et se donnent l’accolade. Elles resteront ainsi jusqu’aux hymnes.
Le match peut commencer, les camerounais donnant le coup d’envoi. Comme pour dédouaner ce tournoi, le temps est bon pour jouer. Finies les canicules de ces 10 derniers jours. Le spectacle s’en ressent, le jeu est alerte, les équipes en veulent. Il n’y a pas de round d’observation. Dès la première minute, Cissé réchauffe les gants de Kameni. Les français dominent territorialement sans pour autant être dangereux. Il faut attendre la fin du premier quart d’heure pour voir un tir cadré de Henry (16e).
Le deuxième quart d’heure sera plus enlevé. A la 21e minute, suite à un débordement côté gauche de Henry, Cissé devance Song. Sa tête rase le cadre. Les camerounais, qui ont frôlé la correctionnelle ont l’occasion d’inquiéter les français, mais tergiversent et permettent à la défense française de se dégager (23e). Sur le contre, Lizarazu trouve Henry. Celui-ci arrêté, et ne trouvant pas de partenaire démarqué, frappe dans les bras de Kameni.
Cette action marque la fin de la domination française et la montée en puissance des Lions. Idrissou devance Barthez ur un centre de Geremi, mais sa tête passe largement au dessus. Le côté droit de l’attaque camerounaise va alors être le plus dangereux : ur un centre de Geremi, Ndiefi met le portier français à contribution d’une reprise en extension (36e). Sept minutes plus tard, Ndiefi, qui avait décroché centre pour Idrissou qui bute sur Barthez. Le public gronde, le portier français aussi, le joueur camerounais était hors jeu.
Les camerounais sont mieux physiquement que leurs adversaires et dominent la fin de la mi-temps, mais regagnent le vestiaire sur un score nul et vierge.
La deuxième mi-temps commence sur une opposition de style. A la vivacité de joueurs français, les camerounais répondent par la puissance. Comme en première mi-temps, il n’y a pas de round d’observation. Comme en première mi-temps, les Bleus rentrent mieux dans le match. Mais de la même manière, ils ont du mal à s’approcher des buts de Kameni. Il faut attendre la 52e minute pour voir Gallas frapper des 25 mètres. L’action la plus dangereuse survient 4 minutes plus tard : suite à un débordement de Giuly côté droit, Cissé se heurte à Kameni, mais il peut glisser le ballon à Henry, qui manque le but vide.
Le jeu s’équilibre, les équipes se répondent l’une après l’autre. Mezague rate la cage française, Henry attrape le petit filet après un bon contrôle enchaîné.
A la 67e minute, sous un tonnerre d’applaudissements, Eto’o fait son entrée ur la pelouse à la place de Ndiefi. Trois minutes plus tard, il se signale en manquant la cage abandonnée par Barthez suite à un centre de Atouba. Dans la minute suivante, Mbami tente un lob astucieux. Le portier français dévie en corner.
Les divers changements donnent du contenu à un match dont les acteurs commencent à baisser logiquement le pied. On assiste tout de même à un reprise de volée de Giuly, qui passe de peu à côté (77e). Une accélération de Henry fait passer un frisson dans la défense camerounaise durant les arrêts de jeu.
Les équipes se quittent néanmoins sur un score logique de 0 à 0.
La prolongation marque l’entrée en jeu de Emana en lieu et place de Mezague. La volonté de marquer le but en or et la fatigue des joueurs rendent le match attrayant. Le ballon est plus souvent prêt des buts. Sur un contre, Eto’o « oublie » un coéquipier pour s’offrir une action individuelle.
Sur un centre de Thuram, Song est court. Henry prolonge le ballon et bat Kameni. Le public du Stade de France manifeste sa joie et son soulagement. On est à la 96e minute et le Cameroun vient d’encaisser le premier but en or de son histoire. Les Lions sont battus sur le seul but encaissé durant les dix derniers jours.
Cameroun : Kameni-Perrier, Song, Mettomo, Atouba- Djemba, Mbami, Geremi, Mezague (Emana 91e), Idrissou- Ndiefi (Eto’o 67e)
France : Barthez- Sagnol (Thuram 76e), Gallas, Desailly, Lizarazu-Dacourt (Kapo 90e), Pedretti, Giuly, Wiltord (Pirès 65e)-Henry, Cissé
Avertissements : Dacourt (44e), Mbami (89e).
Hervé Kouamouo