La tripartite instruite par l’instance faîtière du football mondial le 5 novembre dernier n’a pas finalement débouché sur les résultats attendus. La FIFA a renvoyé les deux parties à aller accorder leur violon sur les points encore en litige. Dans le cas contraire, la maison mère du football mondial sera contrainte d’imposer la conduite à tenir. Une situation regrettable qui n’honore pas le pays des quadruples champions d’Afrique.
Le Cameroun, pays des Lions indomptables, 5 participations en coupe du monde, 4 coupes d’Afrique des nations dans son escarcelle, une finale de la coupe des confédérations, plusieurs autres lauriers remportés en Afrique et même dans le monde dont une médaille d’or olympique, le pays qui a vu naître sur ses terres l’un des plus grands footballeurs de l’histoire en la personne de Roger Milla, a t-elle besoin de cette autre humiliation après la fameuse histoire des maillots « UniQT » ?
Au moment où les sélections nationales battent de l’aile, où les Lions indomptables n’ont plus leur destin en main quant à la qualification de la coupe du monde 2006 qui se jouera dans le pays de notre « ami » Winfrield Schäfer, alors que le championnat national n’attire plus grand monde, l’énergie semble être malheureusement utilisée pour s’entre-déchirer. Cela s’est vérifié le 05 novembre dernier à Zurich, où la FIFA par l’entremise de Monsieur Champagne a été obligée de renvoyer les frères ennemis à venir s’entendre, et ceci, pendant 3 semaines. Est-ce possible d’unir des personnes qui se regardent en chiens de faïence? Est-ce qu’au nom du football camerounais, ils vont enfin s’entendre pour que ne plane plus sur nos têtes l’épée de Damoclès de la FIFA? Ces amis d’hier devenus ennemis aujourd’hui pour quelques articles des statuts et règlement de la Fécafoot vont-ils pouvoir taire leur divergence en faisant quelques concessions?
À la Fédération internationale de football association, on a tout de même manifesté l’envie de tirer au clair cette affaire camerouno-camerounaise. C’est pourquoi le président de la FIFA Sepp Blatter a tenu à ouvrir personnellement les débats avant de céder la direction à Mr Champagne.
A titre de rappel, les deux délégations camerounaises étaient constituées, pour les émissaires du Minjes de Omer Nguewa, Joseph Antoine Bell et Adolphe Minkoa She, tous de la commission de relecture des testes de la Fécafoot auxquels ont été joints deux cadres du ministère des Sports, notamment le directeur des Sports Robert Ndjana et le chef de la cellule juridique Ebénézer Muloké. Du côté de la Fécafoot, on notait la présence de Iya Mohammed, Jean René Atangana Mballa, Antoine Depadoue Essomba Eyenga, Pierre Batamack et Me Ebodé.
Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour :
– la relecture des textes de la fecafoot
– la gestion des Lions indomptables
– les élections à la fédération camerounaise de football.
Concernant la relecture, même si les deux parties reconnaissent être arrivé à des consensus notamment au sujet la nomination d’un secrétaire, il est tout de même loisible de constater que sur certains points plane un gros nuage notamment sur le mode de scrutin à la fédération camerounaise de football. Pour la commission Nguewa Omer il est question d’un scrutin uninominal, car en procédant par un scrutin de liste comme c’est le cas en ce moment on noie les compétences. En face la fecafoot défend mordicus le scrutin de liste qui a l’avantage selon eux de mettre en place une équipe soudée capable de regarder dans la même direction pour faire avancer le football camerounais. Face à ce grand mur d’incompréhension, Monsieur Champagne aurait proposé qu’un pont soit trouvé entre les deux modes d’élections afin que chaque partie y trouve son compte.
Pour ce qui est de la gestion des équipes nationales, la Fécafoot a manifesté son désir de contrôler le fonctionnement des Lions indomptables, en s’impliquant dorénavant dans le choix des entraîneurs, comme cela se passe d’ailleurs dans d’autres pays où les sélections nationales sont véritablement gérées par la fédération. Ce désir de la bande à Iya Mohammed n’a malheureusement pas trouvé l’assentiment de l’équipe à Omer Nguewa qui pensent qu’en laissant les lions aux mains de la fédération, on court le risque de ne pas prendre part à certaines compétitions faute de moyens financiers. Mr Nguewa a renchéri que l’autonomie a un prix à payer qui est celui de financer toutes les sorties des équipes nationales. Il ne pense pas que la Fécafoot soit en mesure de relever un tel défi d’où l’implication sans cesse de l’État. Cette situation jette définitivement un froid dans les relations entre le ministère de la Jeunesse et des sports et la Fécafoot. « Les rapports entre la fédération ont été meilleurs que par le passé. C’est suite à la convention que nous avons signé avec le Minjes et qui est en application depuis lors que nous n’avons pas eu de problèmes avec le Minjes, mais je crois tout de même qu’il y a un environnement qui n’est pas favorable, qui est fait de suspicions » déclarait l’inamovible secrétaire général de la Fécafoot Jean René Atangana Mballa.
Le dernier point à l’ordre du jour ce 05 novembre était les élections à la Fécafoot et à ce niveau les deux parties n’ont pas pu accorder leurs violons. Pour Jean René Atangana Mballa il est question de poursuivre le processus électoral en cours à la Fécafoot par l’organisation de l’assemblée générale nationale élective qui avait été bloquée, en tenant compte de tous les résultats des ligues départementales et provinciales du pays, d’autant plus qu’aucun grief n’avait été soulevé. Pour Omer Nguewa, il est question de recommencer tout le processus.
En trois semaines, peut-on réussir à trouver un terrain d’entente entre les deux parties ? C’est le défi que doivent relever les camerounais sinon la FIFA sera obligée de sévir.
Guy Nsigué à Yaoundé, nsigue@camfoot.com