Les commissions de relecture des textes de base de la Fécafoot et l’autre d’enquête à la Fécafoot ont remis les résultats de leurs travaux hier au ministre de la Jeunesse et des Sports (Minjes), Siegfried David Etame Massoma. La cérémonie de remise solennelle s’est déroulée dans la salle de conférences de ce département ministériel en présence des différents membres desdites commissions. En ce qui concerne la relecture des textes, plusieurs amendements ont été apportés aux textes initiaux.
Pour ce qui est du secrétariat général il faudra selon le président de cette commission, le pharmacien Omer Nguewa, que ce soit un » organe permanent qui remplacerait d’une façon ou d’une autre ce qui existe à l’heure actuelle comme bureau exécutif. Avec ceci que ce seront des gens engagés avec des contrats. Cela correspond mieux à ce qui est fait à la Fifa « .
A propos de la composition de l’assemblée générale, la Commission recommande de ramener les effectifs de 169 à 104 membres, les 30 membres du conseil d’administration n’ayant plus voix au chapitre en assemblée générale. Elle souhaite aussi que toutes les ligues provinciales ne soient plus représentées de manière égale (10 délégués par province). Quant aux compétitions nationales, Omer Nguewa et les siens suggèrent que le championnat national revienne à l’ancienne formule et que les compétitions provinciales soient plus dynamiques. Le statut de la fédération, le choix des dirigeants ont aussi fait l’objet d’autres » propositions concrètes » qu’ont fait les membres de la commission de relecture des textes de base de la Fécafoot.
Même si bien de personnes estiment que les membres de cette commission ont travaillé avec calculs. On l’affirme mezza vocce, certains ont des ambitions bien connues. » Pourquoi s’imaginer que les gens de la commission ont effectué un travail intéressé , s’offusque alors Omer Nguewa ? Nous avons travaillé dans un esprit de sérénité. Pensez-vous que quelqu’un dans cette commission ait pu nous influencer au point d’élaborer des textes adaptés à sa pensée ? C’est pas sérieux. Nous avons fait des textes sans tenir compte de là où ils viennent d’une part, mais également sans tenir compte de qui va les appliquer. personnes n’a eu à nous influencer. Nous n’avons reçu des instructions de nulle part, ni de la présidence, ni du ministère de la Jeunesse et des Sports « .
Tension
N’empêche que la commission ad-hoc mise sur pied par le bureau exécutif de la Fécafoot ne pense pas ainsi. Si l’on s’en tient à certaines indiscrétions, celui-ci désapprouve (entièrement) le travail de la » commission Nguewa Omer « . Les membres du bureau exécutif sont d’ailleurs venus le notifier au Minjes en remettant leur copie hier matin. Et dans la soirée, lors de la cérémonie solennelle, ni Iya Mohamed, ni Jean René Atangana Mballa ou encore l’un des vices-présidents n’étaient visibles au Minjes. A l’exception du désormais marginal, Robert Penné(Au cours de’ l’épisode des maillots avec la Fifa, il a marqué contre son camp) assis aux côtés des membres de la commission de relecture qu’il quittera plus tard en toute discrétion. De même, les membres du bureau exécutif de la Fécafoot semblent s’être passés le mot : motus et bouche cousue à propos des amendements de la commission ad-hoc. Un silence qui traduit bien le climat qui prévaut et qui augure d’une tension future entre la Fécafoot la tutelle. Même Omer Nguewa affirme que sa commission s’est inspirée pour ce travail des textes de la Fédération française de football et de ceux de la Fifa (Fédération internationale de football association).
De cette cérémonie solennelle, s’il y avait une copie que l’on attendait, c’est à coup sûr celle de la commission d’enquête à la Fécafoot Celle, volumineuse (près de 100 pages) de la commission de relecture se retrouvant dans les journaux depuis un certain temps. Mais même après 60 jours, le président de la commission Christophe Ngack Mahop se montre très peu disert quant au rapport de son travail. Que contient-il ? Qu’est-ce qui a été découvert ?… Autant de questions qui restent en suspens. Tout ce que ce dernier a pu révéler aura été qu’avant toute chose, la commission d’enquête s’est appesantie sur l’examen rigoureux de la légalité de l’intervention de l’état dans les affaires d’une association privée, la Fécafoot. Elle s’est attelée alors à travailler sur la base des recommandations qui lui avaient été faites le 17 mai 2004, au moment de la création de la commission d’enquête. A savoir : recenser, répertorier et contrôler la gestion de la régularité des retombées matérielles et financières de la participation des équipes nationales de football aux diverses compétitions internationales, relire les convention de sponsoring (revoir les contrats liant la Fécafoot à Puma, Orange, Pmuc et à la Sabc) et des droits de retransmission audiovisuelle, des rencontres de football des différentes catégories de l’équipe nationale et de la gestion de la publicité dans les stades; établir les responsabilités à l’issue de cette enquête, examiner toutes les questions techniques ayant trait au mode opérationnel et aux procédures portant sur la synergie des relations entre la Fécafoot et la Fédération internationale de football association (Fifa) d’une part, la Fécafoot et la Confédération africaine de football (Caf) d’autre part.
Les commissions de relecture des textes de base de la Fécafoot et celle d’enquête dans cette association nationale avaient été mise sur pied à la suite de la décision de la Fifa du 23 avril dernier de retirer six points au Cameroun lors des éliminatoires jumelées Can/ Coupe du monde de 2006 pour avoir arborer lors de dernière Can, en Tunisie, un maillot non conforme à la loi 4 des Lois du Jeux, avant de revenir plus tard sur sa décision. Sanction sportive qui était assortie d’une amende financière de plus de 80 millions de F Cfa, elle, maintenue. Désormais, les regards sont tournés vers Zurich. Les membres du bureau exécutif de la Féacfoot se rendront dans les prochains jours au siège de la Fifa pour présenter le résultat de la réflexion de la commission Omer Nguewa et les amendements de sa commission ad-hoc.
Par Bertille M. Bikoun, Mutations