La semaine dernière, le processus de recrutement d’un nouveau directeur général en remplacement de Patrick Precheur a pris un coup d’accélération avec l’audition des quatorze candidats encore en lice. Malgré les incohérences dénoncées au cours des auditions, trois dossiers ont, selon certaines indiscrétions, retenu l’attention du cabinet chargé du recrutement du deuxième directeur général de la Fecafoot.
Comme convenu lors de la réunion du bureau directeur mardi dernier au siège de la Fédération Camerounaise de football à Tsinga, la Fecafoot aura un nouveau directeur général. Il faut dire qu’avant cette rencontre entre l’homme fort de Tsinga et ses collègues du bureau directeur, certains membres de ce bureau étaient en colère quant à la manière dont cet appel à candidature a été lancé par Iya Mohammed. Pour eux, c’était totalement contre l’esprit de l’assemblée générale du 11 mars dernier, au cours de laquelle le président de la Fecafoot avait rassuré ses pairs de ce que le choix du DG se fera après qu’ils aient donné leur avis sur le profil de l’oiseau rare. Mais comme toujours, Iya a su convaincre les dix membres de son bureau et le nouveau Dg sera finalement recruté selon l’appel à candidature lancé voici trois semaines. Toutefois, il a rassuré ses pairs que la dernière décision leur reviendra puisque trois dossiers seront retenus et le choix définitif reviendra au comité exécutif, dont ils sont tous membres.
Plus de cent vingt-sept (127) candidatures enregistrées pour succéder au français Precheur. Le cabinet français réquisitionné pour le choix du Dg a dans un premier temps retenu quarante-trois (43) dossiers et puis finalement quatorze (14). Parmi les candidats retenus, certains sont venus d’Europe. Deux groupes de sept ont été formés pour les tests écrits et surtout les auditions. Le premier groupe qui est passé mardi dernier a vu à l’épreuve des personnalités comme Jean Lambert Nang, journaliste à La CRTV et ancien patron des sports à la télévision nationale, actuellement en disgrâce au niveau de l’entreprise dirigée par Ahmadou Vamoulké. Ama Pierre, en service à la présidence de la république est passé lui aussi dans le premier groupe mardi dernier. Ce dernier qu’on dit futur retraité, compte énormément sur cette candidature pour assurer sa retraite. Dans le deuxième groupe de mercredi dernier, on retrouvait Daniel Jean Pierre Djemba Elemva, le candidat le plus médiatique. Dikoumé, ancien directeur des sports au ministère des sports était lui aussi en course dans ce deuxième groupe. Richard Akoa, ancien président de Prévoyance Fc, une équipe qui a disparu aujourd’hui, était aussi dans ce groupe. Hilaire Noundjio, ancien patron d’une radio privée de la capitale et plus jeune candidat, Song Philippe faisaient partie du deuxième groupe.
Pour écouter les candidats, c’est la salle 105 de l’hôtel des Députés à Yaoundé qui a été choisie. Les candidats retenus ont été contactés et auditionnés par un certain Philippe venu de France. C’est ainsi qu’ils se sont présentés à cet hôtel situé en plein centre-ville de Yaoundé. Devant l’insistance des candidats à savoir à qui ils avaient à faire, le français d’une quarantaine d’années qu’accompagnait un jeune Camerounais, s’est contenté de dire qu’il s’appelle Philippe, qu’il venait de France. Le Camerounais qui l’assistait d’une vingtaine d’année venait de Douala. Philippe qui dit être responsable d’un cabinet de recrutement a refusé de donner le nom de ce cabinet et même de décliner son identité complète. Le français affirme que c’est des consignes qu’il a reçues de la Fecafoot. D’après quelques candidats que nous avons rencontrés, Philippe ne connaissait rien à la réalité Camerounaise. Ceci s’est d’ailleurs vérifié lors des tests proposés par le français aux candidats. Des six tests écrits soumis à l’attention des candidats, aucun n’avait trait au football ou encore sur sa gestion. Aucun test sur la connaissance en informatique, encore moins sur le bilinguisme. La plupart portaient sur des sujets totalement ignorés par les candidats retenus. Par exemple, le premier test faisait allusion à un bateau qui chavirait et on demandait aux candidats de trouver la solution idoine. Philippe reconnaîtra d’ailleurs que c’est un test qui a été proposé pour le recrutement dans la marine américaine. Dans un autre exercice, on a décrit la vie d’un auteur Français et on demandait aux candidats de classer par ordre, les éléments de la biographie. En plus de poser des questions qui n’ont rien à voir avec la réalité, nos informateurs nous apprennent que les questions ont été mal formulées. Philippe, répondant aux postulants à la direction générale de la Fecafoot, a dit avoir volontairement voulu exclure les questions qui ont trait au football parce qu’il savait que tous étaient préparés sur le sujet. Une pratique courante en occident pour le recrutement de cadres supérieurs. En plus de ces questions inadaptées, les candidats ont tous décrié les conditions dans lesquelles se sont déroulés ces entretiens. La salle 105 qui les a accueillis était non seulement exiguë, mais n’était pas climatisée. De 7h 30 à 18h30h, les candidats habillés pour la circonstance en costume cravate, ont failli suffoquer. Pas de pause café. « C’est comme si on était à un recrutement militaire », s’est écrié un candidat. Concernant les salaires, les postulants venus d’Europe ont été surpris que le revenu mensuel du Dg ne dépasse la barre de deux millions. Le fait que le poste soit occupé auparavant par un français a fait rêver beaucoup de nos compatriotes.
Selon certaines indiscrétions, trois candidats ont retenu l’attention du français Philippe. Il s’agit de Jean Lambert Nang, Hilaire Noundjio et Ama Pierre. Reste maintenant aux responsables de la Fecafoot à soumettre effectivement ces trois noms aux membres du comité exécutif pour le choix définitif du nouveau DG.
Guy Nsigué à Yaoundé