Demain les observateurs du football camerounais auront les oreilles tendues et les yeux rivés vers les collines du Mont Fébé où va se tenir l’assemblée générale de la Fédération camerounaise de football. Ces assisses sont très attendues.
Elles se déroulent sous l’instance des pouvoirs publics, qui, compte tenu des derniers remous qu’a connus la Fécafoot pendant la dernière intersaison, souhaitent voir revenir un climat de sérénité dans le football camerounais. Ainsi à la suite de la récente concertation entre le ministère des Sports et de l’Education physique et la Fécafoot sous les auspices du Premier ministre, chef du gouvernement, l’instance qui dirige le football a pris l’engagement de remettre de l’ordre dans ses affaires. Cela passait par la mise à l’écart de certains acteurs qui, semaient d’après une bonne partie de l’opinion, trouble et confusion dans le football camerounais.
La semaine écoulée, le directeur général de la Fédération camerounaise de football, Jean Lambert Nang a ainsi été remercié. Mais l’ex-DG n’est pas tombé seul. Dans sa chute, il entraîne également de nombreux cadres des services administratifs et financiers de la Fécafoot principalement. Mais le » nettoyage » prévu impliquait aussi quelques » pontes » élus de la fédération, qui, sentant la terre se dérober sous leurs pieds se sont engagés depuis lors dans une véritable bataille pour la survie. Dans l’œil du cyclone se trouvent, David Mayebi, Jean René Atangana Mballa, Luc Assamba, Rolland Amougou Etogo, Charles Emedec et Etienne Tamo, des acteurs de premier rang de la maison de Tsinga. Tout ce beau monde aurait été mis en l’index dans les conclusions de la concertation Minsep-Fécafoot-Services du PM. Toutefois, à défaut de les mettre complètement sur la touche, il était question de limiter leur champ d’action.
La ligue du Centre aux abois
C’est cet état de choses qui suscite à nouveau aujourd’hui des remous à la Fécafoot. L’union sacrée proclamée il y a quelques mois du côté de Tsinga s’est lézardée. En ce moment, de nombreuses personnes incriminées refusent de payer pour les fautes commises par d’autres. C’est en tout cas, le sentiment général qui se dégage au sein de la ligue provinciale du Centre dont de nombreux membres sont visés. Mercredi, une réunion de concertation de la ligue s’est ainsi tenue à Yaoundé pour préparer l’assemblée générale de demain. Les délégués du Centre ont, au terme de leur rencontre, adressé un mémorandum aux plus hautes autorités du pays. Dans ce mémorandum, la ligue du Centre dénonce l’acharnement qui semble s’abattre sur ses membres. Davantage, elle relève que ses membres n’ont rien avoir dans les affaires (le scandale des interpoules principalement) qui mettent en péril la Fécafoot et qui ont amené le gouvernement à convoquer des assisses à l’Immeuble étoile. En conséquence, les délégués du Centre demandent qu’une enquête approfondie soit diligentée dans les meilleurs délais pour établir les responsabilités, et sanctionner les vrais coupables. Globalement, les délégués du Centre se désolidarisent de toutes les décisions prises par la Fécafoot au cours des derniers mois.
Par ailleurs, des murmures mécontents proviennent également de la ligue de l’Ouest qui a également quelques membres dans le collimateur de Iya Mohammed. Du reste, le patron de la Fécafoot semble décidé à faire le ménage, conformément (laisse-t-il entendre) aux instructions du gouvernement. Mais ses » amis » ne l’entendent pas de cette oreille et déclarent que le président de la Fécafoot a le beau rôle. Ils le soupçonnent désormais publiquement de prendre prétexte des recommandations du gouvernement pour régler quelques comptes et consolider son règne. En tout cas, le climat est aujourd’hui assez détestable à Tsinga. Délation, intrigues et menaces de toutes sortes ont la cote. Dans ces conditions, l’assemblée générale de demain promet d’être tout simplement électrique.
Simon Pierre ETOUNDI