La fédération camerounaise de football devait connaître son nouvel homme fort samedi dernier. Toutefois, les différents délégués qui ont fait le déplacement de la capitale Yaoundé, ont été surpris par le limogeage du patron de la jeunesse et des sports suivi du renvoi de l’assemblée générale élective de l’instance qui gère le ballon rond au pays de Roger Milla. Ceci par un communiqué dont la teneur « … a prescrit l’envoi d’une commission d’enquête à la Fécafoot ainsi qu’une relecture rapide des statuts de cette association, préalable à de nouvelles élections ».
En réalité, après le coup de tonnerre de la FIFA, tout ou presque laissait présager un renvoi de l’assemblée élective de la fédération camerounaise de football. Cependant, ce qui, de prime abord surprend dans le communiqué c’est sa valeur litigieuse.
Que va faire la commission d’enquête et la politique à la fédé ?
Les maillots UniQT ayant motivé le retrait de 6 points et imposé la non moins lourde enveloppe de 80 millions de francs CFA aux Lions, aurait-il profité à certains occupants du bateau de Mohammed Iya?
La FIFA permettra t-elle au gouvernement camerounais de gérer une histoire qui est de son ressort? Voilà autant de questions qui préoccupent le commun des mortels. Une chose est certaine, l’intervention d’un état dans les affaires d’une fédération affiliée n’a jamais été du goût de la FIFA, qui l’a toujours sanctionné.
Avons-nous besoin de cet autre imbroglio, au moment de où nous devons faire appel devant la même instance? Quelle crédibilité aura le président sortant de la Fecafoot au moment de se présenter à Zurich devant Blatter pour défendre la cause camerounaise? En tout cas, d’ici à ce que l’enquête soit achevée et que des têtes tombent, cette situation rappelle le litige ayant opposé l’équipe Maha Daher (ancien président de la Fecafoot), le ministère de tutelle (pour ne pas pointer le gouvernement camerounais) et la FIFA un peu avant l’arrivé de Vincent Onana aux affaires d’une part et d’autre part le contentieux ayant jeté dans la geôle de Kondengui le prédecesseur de Iya Mohammed.
S’il est vrai que le renouvellement des conseils exécutifs de la fédé en province créditait Iya Mohammed avec la reconduction d’anciens présidents de ligues provinciales dans 7 provinces sur les dix que compte le Cameroun, l’État vient de prolonger les manœuvres électorales. A qui profitera le renvoi?
D’ores et déjà, on fait état d’achat de certains journalistes sportifs pour que « echos soient faits sur la candidature de X ou de Y ».
Les milliards de francs ammassés par le bureau actuel semble attiser toutes les convoitises.
Ce renvoi permettrait-il stratégiquement au gouvernement de mûrir son candidat? Tout porte à le croire, si tant est que certains se sont présentés comme des candidats de la présidence.
En attendant que ces élections aient effectivement lieu, Iya Mohammed qui annonçait la clarté de sa gestion n’a plus qu’à bien se tenir.
Bakary Bilamo à Ngaoundéré