1995 est l’année de Mister Georges. En individuel, il remporte avec Emmanuel Amunike son deuxième titre de meilleur joueur Africain CAF (Confédération Africaine de Football), la recommence suprême de meilleur joueur de l’année FIFA (Fédération Internationale de Football Association), le onze d’or et le quarantième ballon d’or France Football.
En équipe, l’enfant terrible des rues de Monrovia est vainqueur de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France avec le PSG. Dix ans plus tard, c’est au tour du Camerounais Samuel Eto’o fils de monter les hautes marches d’un podium mondial. Retour sur une histoire de génie.
Que de recompenses…
1995, Georges Weah a 29 ans. L’age de la raison et de la maturité dans le football. Rien ne l’arrête. Il ravage tout sur son passage. Terrorise les défenses et enchaîne but après but. Son palmarès en dit long. L’ancien sociétaire du Tonnerre de Yaoundé vient de conquérir le cœur de la planète football. C’est l’année de la consécration au niveau européen. Sa capacité à pouvoir changer le cour d’une rencontre et sa technique individuelle l’amènent dans la foulée sur les traces de Van Basten au Milan AC. Avec toutes ces récompenses individuelles, Mister Georges est à ce jour le seul footballeur qui a gagné autant de titres individuels une même année et reste également le premier joueur africain à remporter le Ballon d’or.
Il n’a que 24 ans et est déjà deux fois ballon d’or Africain CAF. Il est le plus jeune joueur dans l’histoire du football à avoir participé à une phase finale de la Coupe du monde. Il est deux fois champions d’Afrique, deuxième de la Coupe des confédérations 2003 et médaillé d’or des jeux olympiques de Sydney. Dans le championnat espagnol, de 2003 à aujourd’hui, il compte déjà 54 réalisations en 84 rencontres disputées. Avec sa nomination dans le trio final postulant pour le titre de meilleur footballeur de la planète, Samuel Etoo fils, puisqu’il s’agit de lui, tutoie une autre dimension du football mondial : celle des Dieux.
Ressemblances ?
Parti des rues de Monrovia, Georges Weah est l’image du parfait footballeur. Comme lui, le « 9 » (comme aiment bien l’appeler ses proches) n’est pas de cette race sortie de la très sérieuse pépinière de l’Ajax d’Amsterdam ou du FC Barcelone. L’enfant terrible de New Bell est l’expression et la manifestation totale du génie à l’État pur.
Ils n’ont pas oublié leur origine. Comme il le dit lui même (ndlr Etoo) quand il marque un but au Nou camp, il a envie de courir jusqu’au Cameroun le célébrer avec son peuple.
Son surnom « Mister George » en dit long sur la classe et sur la générosité de sa personnalité. Il est engagé depuis longtemps pour des causes humanitaires en Afrique. Forçant l’admiration des grands comme Nelson Mandela qui l’a surnommé « la fierté de l’Afrique ».
George Weah est impliqué dans les activités de l’UNICEF depuis 1994. Organisme qu’il a aidé dans le rayonnement de ses campagnes de vaccination au Liberia. Il soutient également l’UNICEF dans sa lutte contre le VIH/SIDA ainsi que de nombreux projets dans d’autres pays du tiers monde. Il construit un hôpital et financera pendant longtemps l’équipe nationale de football de son pays.
Sa générosité lui a valu le surnom de Western Union. Eto’o est de ceux qui ne calculent pas quand il faut aider ou s’engager dans l’humanitaire.
Aux cotés de Hristo Stoichkov, ex avant-centre du Barça des années quatre-vingt-dix et actuel sélectionneur de la Bulgarie, le goleador Camerounais s’est engagé dans une campagne de lutte contre l’Alzheimer et d’autres maladies du cerveau organisées par l’Unicef. Ils ont déjà tous les deux le bracelet de solidarité de la « Marato » organisé par la télévision de la Catalogne qui cette année récolte des fonds.
Contre le racisme, l’UEFA veut enrouler Eto’o fils dans une grande campagne qui réunira les stars du ballon rond en début février prochain. On l’a vu également le 11 Decembre dernier à l’institut Guttman entouré de 300 enfants handicapés pour la cérémonie de l’arbre de Noël.
Franc parlé ?
Dans la fin des années 90, alors qu’il était encore sociétaire du Milan AC, Weah disait à qui voulait l’entendre « Je suis réaliste, le Liberia ne se qualifiera sans doute jamais pour la Coupe du Monde. Je ne participerai jamais à la plus grande fête du football. Mais nous nous sommes qualifiés pour la Coupe d’Afrique des Nations et nous sommes confiants. Et je peux encore gagner quelques trophées avec le Milan AC. Je suis heureux ».
Alors qu’il est sans cesse victime des attaques ciblées des sportifs Français comme récemment avec le quootidien l’Équipe, Eto’o a fait savoir dans une conférence de presse donnée au Nou Camp vendredi dernier « Les journalistes de ‘L’Equipe’ ne me votent pas parce que je ne leur lèche pas le c… »
La victoire de l’Afrique
Quelque soit le rang occupé par le « 9 » le 19 Decembre prochain lors du Gala FIFA 2005 récompensant le meilleur joueur de la planète, l’Afrique aura encore triomphée par la voix d’un de ses génies. Camfoot vous donne rendez-vous lundi prochain à Zurich au cœur des institutions de la Fédération Internationale de Football Association.