Samuel Eto’o a couru comme un fou vers le poteau de corner pour célébrer son but. Il en avait tellement besoin qu’il poussa encore et encore un cri qui venait du plus profond de son coeur, tandis que le Nou Camp se libérait de cette tension fataliste qui tenaille toujours le supporter barcelonais. Sa course a duré à peine quelques mètres, quelques secondes, le temps qu’il a fallu à ses coéquipiers pour le rattraper, l’embrasser et célébrer le but d’une manière spéciale.
Mais cette célébration d’hier n’en n’est pas une de plus. Cette effusion, qui a pratiquement écrasé le camerounais, était la confirmation de l’obtention d’un titre dont il ne reste plus qu’à fixer la date de la célébration.
Pour cette raison, lorsque Eto’o a pu enfin se libérer de ses compagnons, il a couru vers le banc pour embrasser chaleureusement et sincèrement le docteur Gil Rodas. Ce fut là sa « spéciale dédicace » au corps médical azulgrana qui l’a aidé à surmonter le pincement du ménisque du genou droit qui a menacé de l’écarter de la dernière ligne droite de ce championnat, il y a quelques semaines, après le match au Bernabéu.
Il n’a pas voulu parler
Eto’o, toujours reconnaissant, ne cache jamais ses sentiments. Il est ainsi rentré aux vestiaires lorsque Rijkaard a décidé de le remplacer par Messi à la 87ième minute. Le camerounais ne veut pas perdre une minute, anxieux qu’il est de gagner la Liga et le Pichichi, il veut toujours jouer. Lorsqu’il a quitté le terrain fâché, il ne s’est même pas aperçu que Ten Cate, le second adjoint de Rijkaard s’était levé pour venir le féliciter. Eto’o est rentré aux vestiaires, s’est douché et de façon surprenante est rentré chez lui. Ce qui initialement pour Rijkaard était un remplacement pour que Eto’o reçoive l’ovation du public s’est transformé en une polémique qui durera toute la semaine. « C’est dommage qu’il se soit fâché. Son but a fait gagner le match. C’était le moment opportun pour faire entrer un jeune joueur comme Messi. Mais je suis sûr que Eto’o est content pour l’équipe », a déclaré Rijkaard.
Le problème est que Eto’o est anxieux par rapport au Pichichi. Les deux matchs durant lesquels il n’a pas marqué (Getafe et Málaga) ont favorisé la réaction de Forlán, qui compte déjà 20 buts, et celle de Ronaldo, qui en a 18. Etoo a marqué 23 buts, mais pour le classement du Pichichi il n’en compte que 22. Le journal Marca, qui accorde ce prix, se refuse à lui concéder le but du 1-0 que le Barça a inscrit contre Majorque au Nou Camp. Un but, pourtant que l’arbitre Teixeira Vitienes a accordé au camerounais dans son rapport officiel, mais que Marca continue d’accorder à Deco. Et vue la campagne de presse madrilène en faveur de Ronaldo, il sera très difficile qu’à ce niveau du championnat ils rectifient le tir et accordent ce but à Eto’o.
Traduit de l’espagnol par Guy Everard Mbarga