Peu de temps après que Samuel Eto’o ait mis les pieds sur la terre qui l’a vu naître, le Cameroun, nous l’avons joint au téléphone. “Je suis en voiture, mon frère et je ne sais pas si j’aurai le réseau longtemps”, nous prévenait-il.
En fait, le camerounais vit à un rythme frénétique. Sept heures auparavant, il avait quitté Paris, savourant encore la dernière victoire face au Celta, dont il fut le grand acteur.
Il avait à peine dormi, « j’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil après un match« , indiquait le camerounais. Son départ à 7h30 du matin de Paris sur un vol Air France était peut-être la meilleure solution pour l’attaquant. Avec deux valises pleines de cadeaux, Samuel Eto’o arrivait à Yaoundé, la capitale, aux environs de 18 heures ce mercredi soir.
Le pichichi de la Liga retournait dans le pays qui l’a vu naître avec le sens du devoir bien accompli. Récemment proclamé troisième meilleur joueur 2005 pour le FIFA World Player, leader esseulé dans le classement des buteurs avec 17 buts en 17 matches et favori pour un troisième trophée consécutif du Ballon d’Or africain. « En fait, tout se passe à merveille pour moi. Je ne peux pas me plaindre. Je suis l’homme le plus heureux au monde, car mes buts aident le Barça à gagner les matches« , répondait Samuel, tout en conduisant son imposant Hummer noir en direction de Douala, la ville dans laquelle se trouve la majeure partie de sa famille et de ses amis.
Lorsque nous l’avons informé qu’après ses deux derniers buts il était devenu le quatrième meileur attaquant de l’histoire du Barça en Championnat, étant donné que seuls César, Martín et Krankl avaient de meilleurs chiffres que lui lors de la dix septième journée, le camerounais y croyait à peine: « Qu’est ce que tu dis? C’est incroyable. Je suis sur un nuage. Mais ce qui est clair pour moi, c’est que tout ce que je fais au Barça, c’est grâce à mes coéquipiers. Un attaquant n’est rien si personne ne lui donne des passes décisives. J’ai la chance d’être avec les meilleurs. Ils m’ont rendu plus grand« .
Une des choses qu’a apprise Samuel tout au long de sa première année à Barcelone est qu’on ne doit pas être obsédé par le but… « La saison passée j’ai commis une grave erreur lors des deux dernières journées. Je voulais marquer à tout prix, rien d’autre n’avait plus d’importance. La liga était gagnée et je voulais le ‘pichichi’. Je me suis trompé. Mais je sais maintenant que si je joue pour l’équipe, les buts viennent tous seuls, de façon naturelle« .
Et les faits confirment ses dires. En ce début de saison, il a inscrit la bagatelle de 17 buts en 17 matches, avec une moyenne époustouflante de un but par match. « Je me divertis en jouant au football. C’est ce qui importe le plus. Et je le vis en grand sous les couleurs du Barça et en jouant avec des cracks comme Deco, Ronaldinho, Messi ou Puyol« , soulignait l’attaquant, qui n’est pas disposé à descendre du train de la victoire. « Quand tu prends l’habitude de gagner, tu ne veux pas t’arrêter. Nous allons lutter pour continuer à engranger. Nous avons en ce moment 13 matches victorieux de suite, et pourquoi pas 20? Il faut toujours aspirer à faire plus, assumer de nouveaux défis et c’est ce que nous faisons au Barça« .
Samuel Eto’o résuma ainsi de façon simple ses sentiments : « J’espère simplement continuer de profiter autant du football comme je le fais en ce moment. Gagner 13 matches consécutifs, c’est historique, mais je demande à Dieu de nous donner la force pour continuer à écrire l’histoire. Et je suis convaincu que le meilleur est à venir« .
Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga