Plus que jamais prioritaire, la nomination du nouvel entraîneur sélectionneur du Cameroun pourrait intervenir dans les prochaines heures. Au menu des débats d’antichambre, la question des réseaux d’influence ne cesse de se poser. Puma pour les candidats Allemands, la coopération française pour les prétendants Gaulois pourront-ils vraiment influencer le choix de la commission mixte Fecafoot/Minsep ?
Depuis le lancement par la fédération camerounaise de football du troisième appel d’offre international à candidature pour le remplacement d’Arie Haan, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. De la lenteur des procédures en passant par la frustration affichée de certains candidats comme Joseph Antoine Bell, l’oiseau rare tarde à trouver son nid dans la tanière des lions. Après la sortie décevante de l’équipe nationale le 22 Août dernier à Oita (Japon) où elle était opposée à une équipe constituée uniquement de joueurs locaux de première et de deuxième division, le processus de nomination du nouvel entraîneur devrait connaître une accélération considérable.
Accusé de vouloir imposer Artur Jorge au MINSEP, le président de la fédération a pris son bâton de pèlerin pour entreprendre personnellement des consultations, après la selection par la commission mixte Fecafoot/Minsep de la « short list ». Pour la circonstance, Iya Mohamed a laissé de côté – sur la demande du Ministre des sports – ses anciens lieutenants (Mayebi et Atangana Mballa) accusés de marchander au plus fort ce poste fortement courtisé sur la scène internationale.
Une convoitise attisée par les réseaux Français qui auraient choisi Philippe Troussier comme fer de lance d’une nouvelle néo-colonisation sportive. S’il est considéré comme un véritable globe-trotter, ce parisien de 52 ans aux frasques médiatiques ne résidera pas au Cameroun, pourtant une des conditions décrites dans le récent appel d’offre de la Fecafoot. Capricieux et coûteux, le spectre d’Arie Haan réapparaîtra à travers lui au Cameroun. Tout le monde a en mémoire sa démission de la tête des lions de l’Atlas à seulement 3 semaines du début effectif de la dernière coupe d’Afrique des nations. « Le sorcier blanc va bientôt bouillir dans la marmite » pouvait on encore lire lors de son passage manqué à la commanderie (ndlr Olympique de Marseille). De ses passages au Maroc, en Afrique du Sud, au Nigeria voisin ou encore au Japon, on retiendra de lui son appétit royal pour l’aspect financier au détriment du jeu et de l’enjeu. Les Marocains et les Japonais l’accusent par exemple d’entretenir une cour trop grande composée d’amis dont les dépenses imputées directement sur les coûts de son employeur ont failli provoquer un soulèvement populaire. Les Marocains ne sont pas encore prêts d’oublier son staff technique, composé de 21 personnes.
La présence de Puma
Alors que l’attention est focalisée sur les dossiers du Français et de l’Allemand Otto Pfister, c’est Horst Köppel qui bénéficie du soutien de Puma. En effet, l’équipementier des lions indomptables tenterait d’imposer au Ministre des sports l’ancien international Allemand qui ne dispose malheureusement pas d’une grande expérience internationale. Hormis le fait qu’il ne parle pas Français et que son Anglais très approximatif nécessite l’intervention d’un interprète, Horst Köppel n’aura fait que trois passages éclairs en Autriche (FC Tirol Innsbruck), au Japon (Urawa Red Diamonds) et tout récemment à Abu Dhabi (Al Wahda) où il resté le temps de disputer 4 rencontres pour un bilan de 3 défaites et un match nul. Pour son opération de charme, Puma promet de prendre la moitié du salaire du technicien Allemand évalué à près de 50 millions de Franc CFA. Sans se pencher sur les objectifs cachés de l’équipementier qui n’a nullement été sollicité par les autorités en charge du dossier, il est quand même important de rappeler que Köppel ne souhaiterait pas résider au Cameroun, lui qui aimerait traîner dans ses valises 2 adjoints et un kiné qui seront entièrement aux frais de l’Etat.
Otto Pfister, très âgé (né le 24 novembre 1937 à Cologne) et soupçonné par ses anciens employeurs d’alcoolisme, est très souvent mis en cause pour ses insurmontables coups de colère. Il n’aurait pas, comme Artur Jorge le soutien de la tutelle qui recherche un homme de caractère capable de mettre sur pied une nouvelle équipe.
Jean Thissen, qui a qualifié le Gabon pour la première fois de son histoire à une phase finale de la coupe d’Afrique des nations, semble avoir bonne presse auprès d’Augustin Edjoa, soucieux d’installer rapidement le nouveau sélectionneur national avant la rencontre du 8 septembre contre la Guinée équatoriale.
Si les réseaux Français sont redoutés, on se demande alors si l’homme fort du MINSEP se laissera tenter par la filière Allemande et Puma après l’expérience malheureuse que nous a infligé Wilfried Schäfer durant son règne de sélectionneur.