Une fois de plus, et peut être une fois de trop, les Lions Indomptables se sont fait rattraper au score par une équipe irlandaise moyenne et sans véritable artisan.
Tout comme lors du match amical contre l’Angleterre a Kobé le 26 mai, les Lions ont été les premiers à marquer, mais l’adversaire est toujours parvenu à remonter à la marque. Ce match nul de un but partout semble perpétuer une tendance à ne pas savoir maintenir une avance dans les matchs déterminants. C’était déjà le cas en 1990 en quart de finale contre l’Angleterre de Gary Lineker, en 1994 contre la Suède de Dahlin, et en 1998 contre l’Autriche de Polster.
Il est évident que les lions souffrent d’un mal qui transcende différentes générations de joueurs: la discipline.
En ce 1er juin, les camerounais évoluaient contre des irlandais au moral et aux capacités offensives diminuées par l’absence de leur maître à jouer Roy keane. C’est donc sans surprise que les Lions ont jouit de la possession du ballon pendant la première mi-temps. Le jeu au milieu du terrain camerounais était animé par Foé, Lauren, Gérémi, Womé et dans une moindre mesure, Olembé, lequel n’a jamais pu solutionner l’embouteillage du flanc droit irlandais.
L’implication de ce dernier dans le développement du jeu camerounais tant dans le répli défensif que dans l’offensive a été somme toute une confirmation de son inconstance et de sa performance en dent de scie. La complicité habituelle de Lauren et Gérémi sur le flanc droit n’a jamais été évidente compte tenu du manque d’imagination désarmant qui suivait chacun de leur jeu en une-deux.
Plus surprenant en deuxième mi-temps, les Lions se sont retrouvés très souvent à court physiquement alors que les irlandais, galvanisés par la surperbe frappe de Holland, parcouraient librement les espaces désertes par les paires Womé-Olembé et surtout Gérémi-Lauren. Robbie Keane malgré sa taille moyenne réussissait à orienter de la tête, 2 ballons dangereux en direction d’Alioum Boukar.
En défense, Tchato demeure concentré dans la surface et son marquage efficace nous évite la catastrophe a la 62ième minute alors qu’il parvient a subtiliser le ballon des pieds de Staunton qui se préparait à faire feu sur Boukar.
Kalla et Song ont été poreux à plusieurs occasions. Leur relance était plus laborieuse qu’imprécise compte tenu de l’incohérence du jeu des milieux recupérateurs camerounais Lauren , Foe et la quasi-absence d’Olembé.
En attaque, après avoir piaffé d’impatience pour marquer le premier but, Eto’o a fortement deçu par la pauvreté des ses tirs croises et ses accélerations qui l’éloignaient inutilement de l’axe du gardien. Muselés par la charnière centrale irlandaise, Mboma et Eto’o semblaient bien seuls et hors d’atteinte pour les centres de Womé et Gérémi. L’entrée de Suffo a la place de Mboma n’a pas resolu le problème de cette attaque camerounaise statique et somme toute terne.
Schaefer s’est montré incapable de reconfigurer sa formation en cours de deuxieme mi-temps pour palier au changement de vapeur et de momentum après l’égalisation irlandaise. Même l’effacement complet d’Olembé lui a totalemment échappé.
Les Lions sauront-ils se relever de ce faux pas lamentable et aller chercher une deuxième place derrière une Allemagne désormais très prolifique. Pour le faire, les Lions devront battre l’Arabie Saoudite et être un meilleur opposant que l’Eire contre l’Allemagne. Le staff camerounais devrait être plus acteur que spectateur du jeu.
Schaefer et ses adjoints n’ont pas semblé inquiet de la tournure des évènements. Ceux ci sont payés pour avoir une vision panoramique du jeu et c’est leur travail de crier et communiquer aux joueurs des instructions aux joueurs qui semblent perdus sur le terrain. Plus determinant, il est grand temps pour ce staff d’apprendre aux Lions à contenir cette euphorie destructrice et cette torpeur qui les envahit apres un but. Il faut esperer que la quietude des collines de Niigata aidera les Lions et leur staff à méditer sur les leçons de ce match et le chemin qui reste a parcourir pour gagner le ticket du deuxime tour.