Depuis l’élimination des Lions indomptables en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations en Tunisie par le Nigeria, la palabre ne s’était pas encore tenue. On se souvient que sur son site, le capitaine Rigobert SONG annonçait : »on s’expliquera à la CRTV », en réponse aux accusations de Pierre WOMÉ d’avant la CAN 2004. Dimanche donc, une autre explication a eu lieu, mais sans les joueurs, les « accusés ». Vu à la Télé…
Un proverbe bien de chez nous stipule: « on ne peut souffrir de l’amertume de la kola alors que dans sa poche, on a du sel ». A ce propos, l’abcès qui ne cessait de gonfler sur l’élimination des Lions indomptables a été légèrement effleuré. Sur un plateau engorgé de responsables de la fédération camerounaise de football, de ceux du ministère de tutelle à savoir celui de la jeunesse et des sports, couronné des encadreurs menés par Winnie Schäfer en personne, l’élimination a été revisitée.
Durant une heure, il a été question de ressortir la responsabilité des uns et des autres dans cette débâcle. On entendra alors le coach Schäfer exprimer sa volonté de bâtir un football camerounais à la base, en présentant même aux téléspectateurs son plan de travail, un peu comme un directeur technique l’aurait fait.
Interpellé sur son choix technique et tactique durant cette CAN, le sélectionneur national prend l’exemple du Brésil et de son style de jeu. Fuyait-il la question? Tout porte à le croire puisque quelques secondes après, l’intéressé se versera dans une comparaison entre Oliver Khan, le portier allemand et Kameni… Il est toujours difficile à suivre la logique du blond allemand dans son langage approximatif. Ainsi pour le résumer, tous ceux qui ont joué dans cette CAN avaient leur place. Cependant, la discipline n’était pas au rendez-vous. À cela, il faut ajouter, la tension vécue avant la rencontre contre le Nigeria.
D’autre part, une chose ayant milité en faveur de l’élimination des lions est leur réputation qui de ce fait, a entraîné l’encombrement du site d’hébergement des quatriples champions d’Afrique. Ajoutant du sel à ses propos, M. Ndzana Robert, Directeur des sports au MINJES expliquera que le Mali ayant remplacé les Lions dans le même hôtel était moins encombré que les nôtres.
FECAFOOT – MINJES, le match s’est joué sur le plateau : la Fédé accuse!
Entre les communiqués et les bureaux, on ressentait un certain bouillonnement. En effet, dans table ronde, il ne fallait pas avoir des lunettes pour le percevoir. Le SG de la Fecafoot accuse le ministère qui, pour des raisons inavouées a gonflé l’effectif des personnes en mission. C’était en réponse à la question qui présentait la délégation de la Fecafoot comme « pléthorique ». Monsieur Mukete, le SG adjoint de cette fédération revient à la charge. Pour lui, il y a eu bataille de leadership. Ce qui ni boosté le moral, ni amené la sérénité dans le groupe.
INDISCIPLINE, cette vague qui noie les lions?
Parlant d’indiscipline, J.R. Atangana Mballa, SG de la FECAFOOT, fait mention des joueurs qui se sentent indispensables au point d’être en pleine conversation avec leurs amis ou des membres de leur famille alors même qu’il faut se concentrer pour une rencontre ou une phase d’auto critique.
DES LEÇONS DANS CE DEBAT ?
S’il est vrai qu’une heure n’aura en rien permis d’éponger tous les maux qui minent notre équipe nationale, quelques leçons non négligeables ont été tirées par les participants.
– Pour Pierre Mbarga, entraîneur des gardiens de but, les goalkeepers ont du pain sur la planche.
– André Nguidjol responsable adjoint de la fameuse « cellule provisoire administrative… » : « Désormais la tanière des lions ne sera plus un lieu public permettant l’intrusion des étrangers.»
– J.R. Atangana Mballa, parlant de la tenue des joueurs, dit: « On pourrait tomber sous le coup de la loi 4 de la FIFA … ce n’est pas aux joueurs de choisir leur maillots». Et ajoute que « les Lions ne sont pas des cobayes ».
– W. Schäfer: « Nous avons beaucoup à faire pour discipliner les joueurs. »
– Mukete Ndoki: « Quand les joueurs acceptent de venir à l’équipe nationale, ils doivent le faire par patriotisme ».
En tout état de cause, les joueurs ont été lapidés. Normal, puisque aucun d’eux n’était présent lors de cette palabre à la camerounaise.
Malheureusement tout ceci sent du « réchauffé », comme ce fut le cas après la débâcle du mondial asiatique en 2002. Il y avait à cette époque trois joueurs bâillonnés, représentant leurs coéquipiers lors d’une table ronde, pour ne pas dire « une mise en scène » orchestrée par son excellentissime Bidoung Mkpatt, ministre de la jeunesse et des sports. Il fallait y retenir: Le Mea-culpa des joueurs…
La partie est pour ce faire loin d’être terminée.
Bakary Bilamo