La décision à controverse de la présidence de la
République, renvoyant à l’ultérieur l’élection à la
fédération camerounaise de football pourrait porter un
coup sérieux sur le championnat de football de
première division qui doit, en principe, entamer une
autre phase ce dimanche.
Il y a donc péril en la demeure Fécafoot. Le ministre
d’Etat secrétaire général à la présidence de la
République, Son Excellence Jean Marie Atangana Mebara
a rendu public un communiqué, à la suite du limogeage
par décret présidentiel du Dr Bidoung Mpkwatt de ses
fonctions de ministre de la Jeunesse et des sports, à
cause de cette « injuste » sanction de la Fifa à
l’encontre du Cameroun.
Il ordonne « l’envoi d’une commission d’enquête à la
Fécafoot ainsi qu’une relecture rapide des statuts de
cette association, préalable à de nouvelles élections
», qui auront lieu quand ? En réalité, rien n’est dit
sur la date de ces « nouvelles élections ».
Le communiqué est venu tout simplement chasser tous
les délégués et invités venus des provinces qui
avaient déjà pris place à Yaoundé pour l’occasion. Ces
derniers, avant de quitter la capitale pour certains,
ont d’ailleurs rédigé un mémorandum destiné à la
présidence de la République, dans lequel, ils
n’auraient pas manqué de dire leur courroux. Pour une
assemblée élective qu’ils auraient pu forcer la tenue,
sans que ses conclusions ne souffrent d’aucune
illégalité par la Fifa, à en croire certains.
Beaucoup ont donc rejoint leur base, espérant que «
les instructions seront vite mises en exécution et
que, d’ici peu, on va reconvoquer l’assemblée générale
pour mettre en place les organes de la Fécafoot.
Puisque, estime Constant Mbougang, le secrétaire
général adjoint de l’association des clubs de première
division (Acpd), « La Fécafoot ne saurait fonctionner
sans tous ses organes ».
Haute tension et inquiètude de Roger Milla
En attendant, la tension est montée d’un cran, avec
cette information judiciaire qui aurait été mise en
branle autour de l’ex Minjes Bidoung Mpkwatt et de
certains responsables de la Fécafoot à qui on aurait
même retiré les passeports, de peur qu’ils n’émigrent. Des spéculations démenties par les membres du bureau actuel de la Fecafoot.
Beaucoup ne voit en cette enquête, une de plus, –
puisqu’une mission du Contrôle supérieur de l’état
avait déjà séjourné à La Fécafoot et avait rendu ses
résultats plutôt satisfaisants en janvier dernier – qu’une manouvre pour mettre, le « nordiste » Iya Mohammed hors de la Fécafoot. Ceci au profit des candidats Jean-Baptiste Nguini Effa et Vincent Onana; le premier cité serait d’ailleurs cousin de M Atangana Mebara, sécrétaire général à la présidence de la république. Arme tribale ? L’ambassadeur itinérant Roger Milla, s’en est offusqué dans Le Messager de lundi dernier : « Ce n’est pas normal que les gens utilisent les arguments tribaux comme arguments de campagne dans une élection. Le communiqué du ministre d’Etat
secrétaire général à la présidence de la République
reportant les élections à la Fécafoot risque de nous
plonger dans une nouvelle crise avec la Fifa qui
n’aime pas l’ingérence de l’Etat dans le
fonctionnement des fédérations nationales de football
».
Dans tous les cas, cet autre intrusion de l’état dans
les affaires de la Fifa à travers son membre va porter
un coup sur la saison footbalistique au Cameroun. Le
championnat de D1, programmé pour entamer sa phase retour dimanche prochain, pourrait être ajourné, en attendant que les choses soient mises au clair. Ceux qui dirigent maintenant n’ont plus de plus la responsabilité pour dire quoi que ce soit, leur mandat étant arrivé à terme !
Dans les ligues provinciales également, certains
bureaux exécutifs ont pris la décision d’arrêter le championnat de D2. Ici et là, on s’est lancé déjà,
par « solidarité pour Iya Mohammed, menacé moralement
par l’Etat ». A l’Ouest, les pourparlers d’ouverture
de saison se poursuivent normalement, en attendant le
15 mai, jour-J de lancement officiel du championnat de D2, si rien n’est fait au sommet.
Kisito NGALAMOU à Bafoussam