» Que je gagne ce soir ou pas, quand je monterais sur le podium, je penserais à ma maman qui se levait à trois ou quatre heures du matin pour aller acheter du poisson et le revendre pour nous nourrir ». Propos tenus par Samuel Eto’o fils ce lundi 19 Decembre lors de l’ultime conference de presse tenue au Bernhard Theater de Zurich.
Longue et pleine d’enrichissement, la conférence de presse tenue dans les locaux du Bernhard Theater de Zurich a permis de faire parler autour d’une même table ce que la planète compte de meilleur dans le domaine du football. Modérée par Markus Siegler devant un parterre de 100 journalistes et photographes, cette conférence a été un véritable succès sur le plan médiatique. Avant les interventions du goléador camerounais Samuel ETO’O Fils, de Lampard et de Ronaldinho, les trois dames nominées pour le titre de meilleur joueuse mondiale s’étaient elles aussi exprimées devant la presse. Il s’agit notament de Marta (Bresil), Shannon Box (USA) et Birgit Prinz (Allemagne).
S’attendait-il un jour à être nominé parmis les meilleurs joueurs du monde? Samuel ETOO, surnommé le « 9 » par ses proches, a été très honnête dans sa réponse:
» C’est le souhait, c’est le rêve de chaque footballeur. depuis que j’ai connu ce beau metier qui est le football,
mon rêve a toujours été d’etre le numéro un. Comme vous le savez, pour être le numéro un, il faut jouer en équipe. L’équipe passe toujours en premier. J’ai eu la chance d’évoluer autour de grands joueurs tels que Ronaldihno, Xavi, Pujol, Deco pour ne citer que ceux là. Ce qu’on a pu faire pendant l’année m’a amené jusqu’ici »
La deuxième question rappellait le sort actuel de l’équipe des Lions Indomptables privée de coupe du monde.
» Je pense que pour devenir un grand homme dans la vie, il faut passer par ce genre d’étape. Il faut savoir être au dessus de tout ça. Nous avons pris un coup dur … mais bon ce sont les choses de la vie. Il faut pouvoir se remettre. Ce n’est pas la déception la plus grande de cette équipe. Pour moi, c’est la disparition de Marc Vivien Foe qui n’a pas de pareil. Le sport c’est comme la vie. Un jour on tombe et un autre jour on se relève. Nous sommes tombés sur le champ de bataille car on a pu battre deux fois l’équipe qualifiée apres avoir remonté un grand retard. Même si la Côte d’Ivoire mérite également d’être là bas en coupe du monde, nous avons montré que nous sommes supérieurs. Nous avons tout donné, la chance n’a pas été de notre côte et il faut continuer.
« Et si vous gagnez ce soir, ça representera quoi pour vous ? »
» Je pense deja qu’être parmi les trois nominés ce jour est un grand parcours pour moi, sachant qu’il y a des millions de footballeurs dans le monde. Que je gagne ce soir ou pas, quand je monterais sur le podium, je penserais à ma maman qui se levait à trois ou quatre heures du matin pour aller acheter du poisson et le revendre pour nous nourrir« .
À la question de la rédaction de Camfoot de savoir si à 24 ans seulement, il vivait dejà la réussite, Samuel est resté assez ouvert pour la suite de sa carriere.
» Le meilleur reste toujours à venir. Je ne suis pas encore à la fin de ma carriere et je ne pense pas en faire aussi tôt le bilan. J’espère que Dieu me protègera de toutes les blessures pour que je puisse jouer le plus longtemps possible. A ce moment, je me tournerai pour regarder mon parcours … et je pourrais dire si oui ou non mon bilan est positif ou negatif.
Aujourd’hui, le seul truc que je trouve positif c’est de me retrouver assis aux côtés des grands joueurs qui font rever des milliers de personnes, des africains et des camerounais. Quand je rentre au Cameroun et je vois des jeunes porter les tricots de Rony et de Lampard, ça me donne une raison d’espérer et d’etre réellement heureux d’être là.
Stephen SUNOU à Zurich