Une mission de la délégation provinciale des Travaux publics de l’Ouest est descendue, ce vendredi, 22 juillet, sur le chantier du stade omnisports de Bafoussam. Sous la direction du DPO, l’ingénieur Salomon Roger Dchouen, elle a travaillé d’arrache-pied pour cerner, ne serait-ce que visuellement, l’étendue de ce qui a déjà été fait. La surprise sera totale puisque les vestiaires étaient habités.
Cette descente sur le site intervient au lendemain de l’audience que le ministre des Sports a accordée, la veille, jau délégué provincial des Travaux publics dans son cabinet à Yaoundé. Salomon Roger Dchouem était allé remettre les résultats des travaux de la Commission ad hoc, créee par Philippe Mbarga Mboa à Bafoussam dimanche dernier.
Rien d’édifiant n’a filtré, pour l’instant, de cette première évaluation faite par la troupe à Nana Saleng, l’intérimaire délégué provincial des Sports de l’Ouest. Tout de même, l’on peut dire que le DPO a reçu du Minsep, sa volonté réitérée de relancer le chantier du stade omnisports de Bafoussam. Ce serait donc fort de cet engagement de la hiérarchie que « la Mission Dchouem » est descendue au « Centre omnisports de Bafoussam », tel qu’on peut lire sur l’un de ses plans, réalisée en février 1975 par un groupe d’architectes du Cisa ( Centre d’installation sportive Afrique).
En réalité, le jour s’est vite levé pour Salomon Roger Dchouem. Vers 9 heures de ce matin, il était déjà sur le site, avec ses collaborateurs, notamment Mathias Dekou, le chef de service provincial de la Construction et des délégués départementaux de ce ministère. On y trouvait aussi des techniciens et ingénieurs du Labogénie, des affaires foncières, du développement urbain, et « Toutes celles des personnes qui peuvent nous apporter des informations importantes sur ce stade », a-t-il précisé.
Discussions
Des équipes ont été constituées dans les domaines de l’assainissement, de l’éclairage, de la sécurité, des accès, du drainage d’eau, entre autres. Chacune d’elles, se déployait sur l’infrastructure et prenait la mesure des travaux à réaliser. Régulièrement, on se retrouvait autour du DPO pour mettre en commun, et prendre des instructions.
Les échanges semblaient importants. On confrontait les idées, les observations. « Il doit avoir le toit ici », estime un ingénieur. « Quel toit ? Je ne pense qu’il n’y a rien à construire ici », rétorque l’autre. Et un troisième d’attirer l’attention : « Mais, les colonnes sont déjà montés là ! ». Mais, le DPO a le mot juste pour tout le monde : « Je crois qu’il faut respecter le tracé qui est là ».
Régulièrement, l’on se réfère aux plans pour mieux apprécier. La capacité du parking, le nombre des guérites, l’éventualité des plaques métalliques, la hauteur des murs, etc. Il fallait se renseigner sur les presque 400 plans – chaque discipline ayant les siens – qui ont été montés pour la réalisation de cet ouvrage.
Les plans ont été réalisés en février 1975 par un groupe d’architectes dont Sergio Brusa Pasque (le patron) et J. William Noumbissi, avec des associés comme Emrico Lastiglioni et Mario Miraglia. Le chantier a pour commanditaire la République Unie du Cameroun comme Maître d’ouvrage son ministère de l’Equipement, de l’habitat et des domaines.
Toujours sur ces plans, l’on constate que sont prévus une piscine, des stades annexes de football et de handball, etc. En effet, cette mission a pu constater qu’il s’agissait bien d’un ouvrage grandiose, d’un projet à la dimension d’un grand pays de sport.
Titres fonciers
Lors du tour du propriétaire, les hautes herbes n’ont pas permis aux ingénieurs et techniciens de ratisser large. Les 10 hectares de superficie du stade n’avaient pu être totalement dégagés tel que l’avait recommandé le Minsep. Ils ne se sont frayé un chemin qu’au son des coups de machette.
Ci et là, on pouvait voir les spécialistes admirer, mais aussi critiquer certains travaux menés jusque-là, à l’instar des murs, d’une hauteur facilement accessible aux escalades. L’on regrette aussi des espaces occupés et cultivés par des tiers. Des personnes insoupçonnées ont même eu le culot de s’y construire, en s’octroyant des titres fonciers.
Avant la visite des vestiaires, les spécialistes ont dû solliciter la disponibilité d’un comandant de brigade, à juste titre puisque cette visite a finalement permis de constater qu’ils étaient « habités ». D’un coin à l’autre, on pouvait apercevoir des sacs de haricot, des feux de bois, des vêtements et et sous-vêtements.
Une autre surprise attendait le groupe. Un squelette humain a été découvert dans un coin. Visiblement, la personne décédée était un adulte. Même si l’on s’interroge sur la cause de ce décès, il est clair que ce stade à l’abandon, sert à toute sorte d’activité.
La découverte de ce macchabée a forcé l’équipe de l’assainissement a suspendre la visite des vestiaires. Il était presque 15 heures. « Je crois que chaque équipe a de quoi travailler techniquement », estima alors le DPO. Salomon Roger Dchouem a pris rendez-vous avec sa bande pour ce samedi, 23 juillet à 15 heures, pour une séance de travail « plus technique ».
Il s’agira pour chaque équipe, d’élaborer un devis prévisionnel dans son secteur d’activité. Au final, on arrivera à avoir un avant-projet des travaux à réaliser, avec un budget estimé, à acheminer au Minsep à Yaoundé d’ici jeudi prochain