C’est un secret de polichinelle, le Cameroun manque cruellement d’infrastructures sportives. Le stade omnisports Ahmadou Ahidjo qui abrite l’essentiel des compétitions nationales et internationales semble dépassé. En raison du rythme effréné des rencontres de football, qu’elle accueille, la pelouse refaite il y a un an est à nouveau abîmée.
Quant aux vestiaires, ils ne répondent pas aux normes exigées par la Fédération internationale de football association (FIFA). Résultat, les Lions Indomptables ne peuvent pas disputer à Yaoundé, un match amical avec des équipes nationales d’envergure telles la France, le Brésil ou l’Allemagne. Une lueur d’espoir pourrait venir de ce dernier pays à travers la société OSMO-DRAIN, basée à Emmingen en Allemagne. Il y a quelques temps, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Siegfried Etame Massoma a rencontré à Douala, le directeur général de cette société. Au cours de leur entretien, Peter Behler n’a pas manqué d’exprimer son intérêt pour le sport camerounais qui jouit d’une grande notoriété. » Ce serait un grand honneur pour ma société, a déclaré le DG d’OSMO-DRAIN, de contribuer à la promotion du football camerounais en apportant notre expertise internationale pour la réfection de la pelouse du stade omnisports Ahmadou Ahidjo »
Les techniciens allemands, qui ont fait par la suite un tour au stade Ahmadou Ahidjo, se proposent de mettre sur pied un système très sophistiqué de gestion de l’aire de jeu. Selon ces derniers, la pelouse devrait se régénérer rapidement après les dégradations qu’elle subit pendant une rencontre de football ; elle devrait absorber l’eau après une pluie abondante et devrait rester verte en saison sèche. OSMO-DRAIN possède un système unique, déjà utilisé dans les plus grands stades du monde. Des tuyaux poreux d’un système très particulier sont enfouis à plusieurs kilomètres et permettent une irrigation très économique (jusqu’à 80% d’économie d’eau), la diffusion d’engrais liquide, l’oxygénation du sol, le drainage par aspiration…Alimentées par le bas, les racines de la pelouse se prolongent naturellement jusqu’à quinze à vingt centimètres au lieu de trois à quatre centimètres habituels. La pelouse n’est donc plus arrachée durant la rencontre mais juste coupée, et se régénère en quelques jours. On le voit, si ce partenariat venait à être finalisé, on passerait de l’expertise locale à une expertise internationale qui verrait par la même occasion la reconstruction des vestiaires ré- équipés selon les standings modernes.
Louis MATEA