C’était des rencontres sous très haute sécurité. La mobilisation des gendarmes, policiers et même des… militaires au stade de la Réunification mercredi dernier montrait à l’envi que les barrages dans le Littoral avaient atteint leur vitesse de croisière.
Au point où, hormis les joueurs, l’encadrement technique, les secouristes, les officiels et les forces de l’ordre, il n’y avait personne à la main courante. Les journalistes et autres photographes étaient devenus, contre toute attente, des persona non grata.
Sur le terrain, la pression était perceptible à tous les niveaux. Bienvenue la superstition ! Lors des salutations d’avant match, les joueurs refusaient de se serrer les mains, se contentant de se cogner les mains,… les poings serrés. Aussi, aucune des deux équipes ne voulait entrer sur l’aire de jeu avant l’autre. Il en de même pour les réservistes qui ne voulaient pas sortir du terrain les premiers après l’échauffements avant le début de la rencontre.
Dans les gradins, l’ambiance était surchauffée. Quelques 15 000 spectateurs, (que dis-je, des hooligans), avaient pris d’assaut le stade de Douala qui a drainé exceptionnellement en ce mercredi après-midi. L’aile droite de la tribune A était occupée par les truculents supporters de Douala Athletic club (Dac). L’aile gauche était envahie par les bouillonnants fans de Douala de Léopard, au rang desquels on pouvait apercevoir quelques membres du groupe Ngando Picket, la mascotte des Lions indomptables.
C’est donc de manière logique que le premier match Douala Athletic club – Léopard commence sous les applaudissements, les ola, les bruits de tam-tams. Lors des demi-finales aller, jouées samedi 14 octobre 2006, les deux équipes s’étaient séparées dos à dos, 1-1. Fort de cet équilibre, les deux clubs en voulaient absolument pour se qualifier pour la finale des barrages.
Durant les 90 minutes, les deux équipes ont continué à se stabiliser. La rencontre proprement dite commence aux prolongations. A la 92ème minute, Mouen, une pièce-poutre de Léopard, après une chevauchée sur le flanc droit exécute un superbe centre-caviar qui atterrit dans la surface de réparation. Le ballon trouve, l’avant-centre Mangolo, qui d’une tête plongeante, envoie le cuir dans les filets de Monthe, qui n’a que ses yeux pour constater les dégâts. Deux minutes plus tard, Douala Atlhetic club réagit. Suite à un coup franc à l’entrée de la surface de réparation, Nermadji exécute un tir à la Juninho qui atterrit dans la lucarne du gardien Happi. 1-1. les tirs aux buts qui suivront vont tourner à l’avantage de Dac qui inscrit 6 buts contre 5 au Léopard. Le club de Deido n’ira donc pas aux interpoules.
La seconde rencontre qui oppose Cetef de Bonabéri à Caïman, un autre club mythique de Douala, est moins engagé que le premier. Grâce à leur avance de 2-1 lors du match aller, Cetef joue sans pression. Ce qui lui permet d’inscrire son premier but dès le début de la seconde mi-temps. Malheureusement pour l’équipe de la rive droite du Wouri, Caïman égalise. Ce n’est que vers la fin de la rencontre que Cetef, inscrit son second but. 2-1. Ce qui fait au total 4 buts pour et 2 contre sur l’ensemble des deux rencontres. Cetef jouera donc la première finale des barrages de son histoire : « c’est le résultat de quatre ans de travail. Nous étions éliminés avant la finale chaque année. Cette saison, nous sommes récompensés » jubile, Marguerite Rym, la présidente de Cetef.
L’équipe de Bonabéri croisera donc en finale ce samedi 21 octobre Douala Athletic club. Le vainqueur de ce choc au couteau représentera le Littoral aux interpoules qui, comme c’est devenu la tradition, est la dernière province à dévoiler son ambassadeur à cause des multiples crises qui la minent.
Eric Roland Kongou, à Douala