La récente et courte victoire (1-0) de l’Unisport de Bafang, face à Fovu de Baham à la 16ème journée, a certes fait sourire plus d’un dans les rues de Bafang mercredi dernier. Mais, les poulains du coach Jules Marie Tchamango sont loin d’être sortis de l’auberge de la relégation. Pis, le président général actuel, Moïse Valence Bikè serait boudé par une sérieuse frange de joueurs…
En effet, ces joueurs lui reprochent de « cacher son argent »; de ne pas s’investir vraiment pour l’équipe dont il est président. A les en croire, il ne ferait rien, du moins pas grand chose, pour subvenir à leurs besoins les plus primaires. Un comportement qui perdurerait et davantage, au fil des journées de championnat.
Mercredi dernier, d’après nos informations, après la courte victoire face à Fovu qui valorisait leur capital de points à 15, le capitaine Chouamo et ses coéquipiers auraient été, une fois de plus, abandonnés aux gentils petits soins d’un certain Serge Alain Pouani, élite du coin et reconnu comme Vice-président de l’équipe.
C’est depuis la 12ème journée quand Unisport enregistrait sa première victoire de la saison (3-0) contre Tonnerre au stade municipal de Bafang, que cet homme d’affaires montre sa mine de générosité pour les poulains de Jules Tchamango. Au quotidien. Leur offrant avant et après les matches des espèces non moins sonnantes et trébuchantes. Une attitude, dans un environnement où l’on tire constamment le diable par la queue, qui favorise au fur et à mesure les amours des joueurs pour lui. Mercredi dernier, ceux-ci ont dit le vouloir à la tête de l’équipe.
Approché par la presse, à l’issue du match gagné (2-1) de haute lutte contre Cintra de Yaoundé à la 14ème journée au stade omnisports Ahmadou Ahidjo, au sujet des conditions dans lesquelles travaillent les joueurs, Moïse Valence Bikè a laissé croire qu’il n’était pas à la hauteur de ses responsabilités à la tête de l’équipe fanion du département du Haut-Nkam.
Impressionné par le comportement courageux des joueurs de Bafang à cette rencontre, le reporter a voulu savoir s’il y a eu des rémunérations financières à l’endroit des joueurs entre temps. Réponse du président Bikè : « Non. Je vous dirais que ce sont le joueurs qui ont pris conscience. Jusqu’à présent, nous avons, les joueurs et moi, les mêmes problèmes (sic) ». Et de poursuivre: « Vraiment, de notre côté, on a rien fait pour subvenir à leurs besoins ». Honnête peut-on dire, mais curieux pour un meneur d’homme, pour un président dont le club se tord de douleur dans les couloirs de la relégation en D2.
Avec 15 points sur les 45 possibles, Unisport de Bafang est condamné à bien négocier, en sa faveur, ses deux prochaines sorties (Contre Sable de Batié et contre Université). Question de quitter, définitivement, le fauteuil de lanterne rouge et d’avoir, ipso facto, une seconde chance pour se libérer, une fois pour toute cette saison, de l’enfer de la relégation. Ce sera alors avec la « Ligue nationale ».
C’est dire que si rien n’est fait entre temps, si les responsables du football à l’Ouest ne se mobilisent pas, si les élites intérieures et extérieures dont les cotisations n’ont été que virtuelles au dernier congrès ne s’alignent pas derrière le « Flambeau de l’Ouest », la province de l’Ouest pourrait enregistrer un club de moins à l’Élite la saison prochaine. L’appel est donc lancé…
Kisito NGALAMOU