« Je suis la voix de Mr Iya Mohammed, donc la voix de la Fédération camerounaise de football. Ce football est malade, ce n’est plus un secret pour personne. C’est pourquoi nous l’admettons aux soins intensifs afin qu’il retrouve sa notoriété d’antan et la place qui est sienne sur l’échiquier continental et mondial… ». Dr Mveng, l’un des vices-présidents de la fédération camerounaise de football (Fécafoot) y est allé droit au but.
La presse nationale et internationale a été conviée à cette communication qui a réunit autour du principal interlocuteur, les sieurs Abdouraman, responsable du département communication de la Fécafoot, et par ailleurs bras séculier du président Iya Mohammed, Martin Etonge, en charge des compétitions et le secrétaire général de l’association des clubs de première division (Acpd). Les quatre responsables n’ont pas manqué, durant 120 minutes, d’apporter des éclairages sur les réformes actuelles et avenir dont le but annoncé à l’assemblée générale du 10 mars 2007 à Yaoundé, est de professionnaliser la gestion du football camerounais en proie à des dysfonctionnements graves.
D’entrée, Francis Mveng a procédé à un inventaire des réalisations de l’équipe Iya, en place depuis une décennie. « La fédération n’avait pas de siège. Elle occupait des locaux exigus au sous-sol du stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Nous nous sommes dotés d’un siège moderne. De nouveaux textes ont été élaborés et adoptés. Les réformes qui vont se poursuivre visent à assainir les milieux de notre football en agonie». Des explications qui n’ont malheureusement pas convaincu la cinquantaine d’hommes de média présents dans la salle. Et pour cause, l’immeuble abritant le siège de la Fécafoot avait été plutôt acquis grâce à une subvention de la Fédération internationale de football association (Fifa) et non pas avec les fonds générés par le président Iya Mohammed et ses thuriféraires.
D1 : des mesures sécuritaires annoncées
A l’issue de la 48ème édition en cours du championnat national, dont le démarrage de la phase retour est fixé au samedi 16 juin prochain sur les stades de la République, cinq clubs, sur les dix-huit en lice, seront relégués en deuxième division. Avec des risques de dérapages et de magouilles de quelques dirigeants véreux, décidés à sauver, par tous les moyens, leurs clubs de la relégation. Dr Francis Mveng se veut rassurant et annonce « des mesures révolutionnaires pour barrer la route aux marchandages et tripatouillages de toutes sortes ».
Ainsi, dès dimanche prochain, à Yaoundé, un séminaire de réévaluation des connaissances des Commissaires de rencontres sera organisé à l’intention de 150 hommes et femmes. A l’issue d’un test d’évaluation, soixante d’entre eux seront retenus pour les rencontres de D1. En outre, des inspecteurs de matches seront désormais désignés. Ils devront produire trois rapports, notamment avant, pendant et après les rencontres. Ce faisceau de renseignements permettrait, en cas de problèmes, de remonter facilement la chaîne et surtout de voir à quel niveau est survenu l’incident, éventuellement.
L’homologation des matches se ferra désormais tous les mercredis. Ceci éviterait des cumuls d’homologation. Un trophée sera décerné au champion 2007 et des médailles individuelles aux joueurs. Mais, dans l’immédiat, la Fécafoot essaye de nouveau de susciter l’engouement du public en mettant sur le marché des cartes d’accès aux stades à 3500 Fcfa par saison, pour les rencontres de coupe et championnat. En plus, l’instance faîtière du football national a décidé d’éponger les arriérés de matches, de transport et d’hébergement des arbitres, d’un montant de 70 millions Fcfa. De quoi doper le moral de ces hommes en noir et étouffer leur velléité de grève à la veille de la décisive phase retour.
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé