Après leur élimination devant Akonangui de Guinée Equatoriale (4-5 aux tirs aux buts après 0-0 en temps) ce mardi 7 mars à Yaoundé, Alexandre Belinga, le coach de Impôt Fc est très amer : « depuis que le ministère des sport a cessé de financer le déplacement des clubs camerounais engagés en compétitions africaines, c’est très difficile pour nous de faire une prestation honorable à cause de l’indigence de nos clubs…»
« Trouvez-vous normal qu’on joue un match capital comme celui-ci où il nous est impossible d’organiser un stage interne pour peaufiner nos stratégies avec les joueurs avec seulement un entraînement par jour? C’est un manque de préparation sérieuse qui est à l’origine de notre élimination », ajoute le coach de Impôts.
Après un époustouflant parcours la saison dernière sanctionnée par une ascension en première division du championnat camerounais et une coupe du Cameroun, Impôts Fc, est donc qualifiés pour sa première compétition africaine. Il y a de cela deux semaines, au match aller, le club du président Bagoudou a souffert sous Ponce Pilate pour se déplacer pour la Guinée Equatoriale. Au regard de leurs modestes moyens, les co-équipiers de Yves Bikoï ont utilisé la voie terrestre. Prévu pour se jouer à Bata (ville du club), les Camerounais apprennent à leurs dépens, sur place, que le match se joue plutôt à Malabo, la capitale. Autre surprise, le match se joue samedi après-midi et non dimanche comme initialement prévu. Malgré ces tracasseries, impôts obligent les équato-guinéens au partage de points (0-0). Au-delà de ce déplacement périlleux, le club traverse de sérieuses difficultés financières. « Je n’ai toujours pas obtenu mes primes de signature de contrat. Même mes co-équipiers qui évoluent au club depuis plus d’une saison, n’ont pas reçu leur salaire. Idem pour les entraîneurs. Plus grave, nous n’avons pas de godasses » a confessé un joueur sous l’anonymat au retour de la mésaventure en terre équato-guinéenne. Autant de déboires qui sont la cause de l’élimination du jeune prodige camerounais en coupe de la confédération africaine.
En ligue de champion africaine, l’Aigle de la Menoua a subi une désillusion fracassante. Après un piteux match nul à Douala (1-1), le rapace de la Menoua a eu pratiquement des difficultés similaires que ceux d’Impôts Fc pour se rendre à Kumassi (Ghana). Après les problèmes de délivrance de passeport et de visas, Aigle a frôlé le forfait pour n’avoir pas rassemblé à temps la somme de 5 millions Fcfa, le budget de la réaliste délégation de 16 personnes (14 joueurs, un coach et un dirigeant) qui devait se rendre en terre ghanéenne. Quelques jours avant de partir de leur base de Dschang, les joueurs de l’Aigle n’ont pas fait certaines séances d’entraînements parce qu’ils avaient faim. Incroyable pour le vice champion du Cameroun qui avaient pourtant fait rêver des milliers des supporters sur le triangle national. Dommage pour l’oiseau de la Menoua qui s’est brisé les ailes pour les mêmes raisons que Impôts Fc de Yaoundé. Mille dommages !
L’exemple équato-guinéen
Les Camerounais ont retrouvé le sourire grâce aux qualifications pour les 1/16è de finale des Astres de Douala pour la coupe de la Caf et de Cotonsport pour la champion’s league. Le premier club sus-cité a connu des tracasseries similaires à celles de l’Aigle de la Menoua au match aller. Pour se rendre à Bangui pour affronter Tp Usca, Astres a eu connu les problèmes de délivrance de passeport pour tomber ensuite sur une grève du personnel de la compagnie nationale aérienne, la Camair. Après avoir passés deux jours à l’aéroport international de Douala à même le sol et sans manger, la délégation arrive enfin à Bangui à 45 minutes du début de la rencontre. C’est le ventre creux que les co-équipiers du capitaine Mbom descendent dans l’arène pour réaliser un authentique exploit. Une victoire 3-1. Au match retour, Astres a conservé son avance en s’imposant 2-0.
Le seul club qui est à l’abri de ces intempéries est Cotonsport, le champion du Cameroun qui a le portefeuille le mieux garni des clubs au pays de Roger Milla. Après un déplacement au Tchad voisin où les Camerounais font un score diplomatique (1-1), Cotonsport s’impose au match retour samedi dernier 1-0.
La prestation plutôt médiocre des clubs camerounais en compétitions africaines laisse pantois les amoureux du ballon rond. La preuve de la dégénérescence et non moins embarrassante situation dans laquelle se trouve le football camerounais vient d’être, une fois de plus donnée, par les difficultés que rencontrent nos ambassadeurs engagés en compétitions africaines. Le football est devenu est une affaire de gros sous. La preuve, la Guinée Equatoriale, il car y a de cela trois était un parfait inconnu sur la scène africaine fait une percée fulgurante depuis la découverte des d’immenses gisements de pétrole dans ce pays. Grâce aux pétrodollars, les clubs du pays du président Obiang Nguéma ont alignés deux ambassadeurs qui ont fait note sur note. Akonangui vient de s’imposer devant Impôt Fc de Yaoundé.
Renacimiento de Malabo entraîné par le Camerounais Alain Wabo dit ‘’Cappelo », s’est qualifié pour les 1/16è de finale de la ligue des champions en éliminant … Africa Sport d’Abidjan. Tout un symbole. La hiérarchie du football africain est ainsi bousculée. Une nouvelle carte de la geo-politique du ballon rond se redessine. Le Cameroun, loin de dormir sur lauriers d’antan, devrait faire attention pour éviter d’être à la remorque.
Eric Roland Kongou à Douala