Samuel Eto’o Fils, goléador camerounais et actuel pichichi de la liga espagnol, est arrivé au Stade Ahmadou Ahidjo mardi dernier pour vivre la finale de la Coupe du Cameroun. Mal lui en a pris. Le vice capitaine des Lions n’a pas échappé au contrôle des éléments de la garde présidentielle. Choqué, El Dandy est sorti de ses gongs, demandant au militaire s’il savait qui était devant lui. Bien qu’ayant reconnu le ballon d’or africain, le bidasse ne s’est pas empêché de fouiller le barcelonais jusqu’à ses parties intimes…Excès de zèle ou envie de palper sous toutes coutures le chouchou de ces dames ?
Positionnement. Lors de cette finale, les deux organes dirigeants de notre football se sont livrés une guéguerre comme on en a l’habitude, cette fois par dossier de presse interposé. Le Minsep en avait un, la Fecafoot un autre. Pourtant, plusieurs réunions se sont tenues au ministère entre les deux parties… Au final lesdits documents sont distribués à tout le monde sauf aux journalistes, principaux concernés.
Pauvres journalistes qui pour avoir un badge presse pour la finale devaient suivre un chemin de croix en cet après noël ! Pour raison, sans le précieux sésame, impossible de vous retrouver sur la main courante.
Premières victimes, les téléspectateurs de la CRTV ont failli ne jamais regarder la finale sur leurs écrans cathodiques. Pour cause, Richard Bessong, unique cameramen détaché pour filmer le match proprement dit, n’avait pas de badge et a été simplement prié de quitter la main courante. Il a fallu l’intervention du Général Ivo Desanzio, le commandant de la DSP (direction de la sécurité présidentielle), pour que les enfants du Ministre-Directeur-Général retransmettent le match. La CRTV n’avait en fait reçu « que » 20 accréditations sur les 100 sollicitées !
Il y en a eu qui ont tout de même trouvé leur compte ce jour, en effet, l’arbitre central, Désiré Bodo Ndzomo, était aux anges lorsqu’il a appris qu’il était l’heureux élu. Il se dit que la veille, l’homme est allé au lit à 17h, question d’être très en forme le lendemain. Il confiait à un ami que même s’il arrêtait avec l’arbitrage après cette finale, cela ne le dérangerait pas. Ce digne fils de la Lekié, né le 15-10-63, exerce en première division depuis 14 ans. Il lui a fallu attendre deux septennats pour officier devant le premier sportif camerounais, quoiqu’il ait obtenu dès 2000 ses galons d’arbitre international.
Que dire de l’ambiance dans les gradins ? Fait curieux, on croyait que les fans clubs étaient le privilège des seuls joueurs professionnels, capables de ‘’casquer » à tout va. Que non. On a aperçu dans les gradins du vieux stade Ahmadou Ahidjo, quelques fans clubs de nos joueurs locaux, notamment ceux du joueur de l’Union de Douala Emmanuel Nouazi, venu du quartier Melen, et de l’avant centre de coton sport, Ahmadou Soussia. Si le premier a fait quelques actions d’éclat dans l’entre jeu des Nassaras, le second était totalement transparent au point d’être remplacé par Haman Sadjo. A contrario, Emmanuel Amungwa, le transfuge de canon de Yaoundé n’a pas eu besoin d,applaudisseurs professionnels pour décrocher le trophée de meilleur joueur de la finale.
Avez-vous entendu parler de Sakwe Helen, membre de la ligue provinciale de football du Sud-Ouest ? C’est cette vaillante dame qui était commissaire de match de la finale de la coupe du Cameroun mardi dernier. Elle a eu l’insigne honneur de serrer la main au chef d’État et surtout de lui présenter les autres officiels. Maintenant la question qu’on est en droit de se poser, est celle de savoir comment cette dame, qui au cours de la saison n’a pas officié le moindre match comme commissaire, se retrouve comme par enchantement commissaire à la finale de la Coupe du Cameroun…le sujet est glissant, comme le ‘’gombo » me direz-vous !
Les poignées de mains présidentielles sont très courues… Claude Etienne Tamo, administrateur à la fédération camerounaise de football et président de la ligue départementale de football de la Menoua du côté de l’Ouest éprouve toujours un immense plaisir à serrer la main au chef de l’état et surtout à immortaliser cet instant par des photos, c’est le moins que l’on puisse dire. L’année dernière déjà il s’en ventait après la finale d’avoir salué le deuxième Chef d’État de l’histoire du Cameroun. Sa joie était si débordante disent les mauvaises langues, qu’il offrait la bière même aux passants. Cette année encore, on l’a vu drapé dans sa belle gandoura… saluer le président Biya ! Oh ces heureux troubadours qui auront le plaisir de le côtoyer ces jours…
Le spectacle a pourtant été beau en levée de rideau à Yaoundé ! Véritable hymne à l’unité nationale, la grande parade qui a précédé le match a permis aux jeunes des lycées et collèges de la capitale de démontrer avec une aisance insoupçonnée leur savoir-faire en matière de chorégraphie. L’une des grandes attractions était aussi la pertinence des messages qu’on pouvait lire sur les banderoles, tous concourant à renforcer l’unité nationale et la lutte contre la pandémie du siècle. Test réussi pour l’ami Philippe, le nouveau ministre des sports qui effectuait là, sa véritable première sortie. Quand on sait que certaines personnes croyaient détenir le monopole de l’organisation…hein Bidoung, elle est ou cette cinquième parade ?
Cette finale a aussi soufflé le chaud et le froid. Cinq minutes c’est le temps qu’il a fallu au corps médical pour remettre sur pied le portier Gauthier Bello de Coton Sport. Le dernier rempart de l’équipe du septentrion est entré en collision avec Nouazi de l’Union. On a ainsi vu à l’œuvre le médecin des Lions Indomptables, Olivier Assamba. Certains esprits persifleurs ont pensé que de ces 5 minutes, il faille déduire la moitié, soit le temps que M. le Docteur, la bedaine dans son survêtement a mis pour parcourir au pas de course la cinquantaine de mètres qui le séparaient du lieu de collision.
Que du beau monde au stade pour cette édition 2004 ! On a ainsi aperçu dans les tribunes, le capitaine Rigobert Song, Samuel Eto’o fils, Patrick Mboma et surtout le tennisman franco-camerounais Yannick Noah. Ce dernier a eu la chance et l’honneur cette fois de ne pas se voir demander comme en 1998 en France, d’aller apporter son soutien à la billetterie et à la vente des tee-shirts!
Guy Bertin NSIGUE à Yaoundé, nsigue@camfoot.com