En Afrique, ils font partie des mastodontes. La preuve, c’est à bord de leur avion un Boeing 727, la Sona air, que les joueurs de Petro Athletico ont débarqué la nuit d’hier vendredi 17 mars 2006 à Douala. Pour ce match aller de 1/16è de finale, les dirigeants du club angolais n’ont pas hésité à tirer sur la corde de la motivation. 300 000 francs Cfa à glaner par chaque joueur en cas de victoire (alors que dans les clubs les plus nantis au Cameroun, ces primes varient entre 30 et 50 000 Fcfa).
Idem pour le match retour avec en plus un juteux bonus d’un million de francs de prime de qualification. Une généreuse gratification rendue possible grâce au mirifique budget de Petro Athletico de Luanda : 9 millions dollars US (4,5 milliards Fcfa). Conséquence, le club créé depuis 1980 s’est déjà taillé 13 titres de champion d’Angola et 8 trophées nationaux dont le dernier remonte à 2002. Le sourire en coin, le président du club, ‘’Litu », par ailleurs premier capitaine de Petro Athletico affirme être venu à Douala faire le match à l’extérieur avant la rencontre retour : « nous voulons absolument faire un bon score ici à Douala. Nous avons d’ailleurs supervisé les Astres lors du match aller à Bangui des tours préliminaires. Nous avons aussi des cassettes sur les matches des Astres. Donc, on a quand même une idée sur notre adversaire ».
Contrairement à l’apparente grande sérénité qui transpire du club angolais, les Astres font plutôt dans la débrouille : « nous n’avons aucune information sur notre adversaire de dimanche, car on n’avait pas les moyens de déplacer un observateur. De plus, on n’a pas pu non plus organiser un stage bloqué pour préparer nos joueurs à l’échéance de ce dimanche. Quand les joueurs rentrent chez eux, on n’est pas à l’abri des abus. Donc, on a préparé cette rencontre comme un match de championnat». Etienne sockeng, le coach principal des Astres, l’air grave, énumère le chapelet des difficultés des Astres. L’autre difficulté, et non des moindres, reste celle des primes que les joueurs n’ont pas perçues toute la semaine dernière (6 au 10 mars). Si ces gratifications ont recommencé à tomber en début de cette semaine, les arriérés restent toujours impayés. Malgré les promesses fermes en début de semaine du président Joseph Nguekam de le faire avant ce dimanche. Rencontré hier soir vendredi lors de leur avant-dernière séance d’entraînement au stade de la Réunification à Douala, certains joueurs se sont excusés à la sollicitation de faire une interview en lançant cette boutade chargée de sous entendus : « ventre affamé, n’a point d’oreille ».
Les Astres rentrent ‘’zen »
Malgré cette ambiance pas très rassurante, les joueurs sont très conscients de la lourde mission qui les attend ce dimanche. Lukong, le gardien titulaire des ‘’Brésiliens » de Douala est très confiant : « nous avons travaillé dur pour gagner le match de ce dimanche, surtout par un large score de 3 ou 4 buts à 0. Je crois que c’est possible ». Des propos qui sont renforcés par la hargne congénitale du capitaine Mbom qui tient à éblouir les pétrodollars angolais: « nous sommes certes une jeune équipe qui participons à notre première compétition africaine, mais soyez rassurés que mes coéquipiers et moi sommes conscients de la tâche qui nous attend ce dimanche. Après l’élimination de impôts Fc, nous sommes l’unique ambassadeur camerounais en coupe de la Caf. On n’a pas le droit de décevoir notre public et le drapeau national ».
Pour ce match contre Petro Atletico, les Astres bénéficient d’un apport de poids. Après des tests infructueux dans certains clubs européens, Narcisse Ekanga, ex-capitaines des Astres est de retour au bercail depuis une semaine. Même si le coach Sockeng ne clame pas sur les toits que joueur de couloir sera titulaire, il à peu près certains que Ekanga foulera l’aire de jeu ce dimanche : « Nous avons vu quelques réelles dispositions de Narcisse aux entraînements, je crois qu’il sera là. C’est quand même l’ancien capitaine. Nous comptons sur lui pour faire la différence. S’il n’a pas joué le championnat comme ses coéquipiers, il s’entraînait quand même dans les grands clubs. Nous comptons tirer quelque chose de bon de son séjour européen. »
L’ancien capitaine, lui, reste zen et trouve plutôt que coéquipiers ont un plus : « ils sont beaucoup plus physiques que l’année dernière. Mais il manque de percussion au niveau de l’attaque. Si l’encadrement technique me fait confiance, je vais donner le meilleur de moi-même. C’est à moi maintenant de combler les attentes de notre exigeant public».
Cotonsport en Rdc
Les Angolais de Petro Athletico descendent ce samedi après-midi 18 mars dans l’arène du stade du stade de la Réunification pour leur unique séance d’entraînement au Cameroun, pour la reconnaissance de l’aire de jeu. Astres a donc intérêt à rester très vigilants devant ce club qui est quand même le bourreau des clubs camerounais les années antérieures (Fovu, Kumbo Strikers…). Petro Athletico espère cette année faire mieux que leur palmarès de ½ finalistes depuis 2002 où ils furent éliminés par les sud africains de Mamelodies Sundows.
En champion’s league africaine, Cotonsport de Garoua, l’unique ambassadeur camerounais encore en lice s’est déjà envolé pour la République démocratique du Congo, après une escale à Nairobi, où il affronte Saint Eloi Lupopo de Lubumbashi. Pierre Kaptene, le président du de la Benoué est très déterminé: « il est hors de question de sortir au 1/16è de finale comme l’année dernière. Nous avons souvent eu de problèmes sur le la scène continentale à cause du démarrage tardif du championnat camerounais. C’est donc un handicap sérieux qu’il faut surmonter ». La dernière victoire (4 buts à 0) devant Foudre dimanche à Garoua peut augmenter l’esprit de gagne des cotonniers qui courent derrière un titre continental après trois titres consécutifs de champion du Cameroun. Le premier pas vers cette course commence ce dimanche, car d’après les statistiques, les clubs qui vont loin en compétition africaine sont ceux qui se comportent bien à l’extérieur.
Eric Roland Kongou à Douala