Les joueurs du Club Sportif de Sfax avaient le sourire aux lèvres au terme du match aller à Garoua il y a une dizaine de jours. Difficilement battu deux buts à un au Stade Roumdé Adjia de Garoua par une formation de Coton Sport balbutiante et moyenne dans le jeu, le Cs Sfaxien laissait entrevoir une chaude explication au match retour à Sfax, ville historique tunisienne.
On pouvait alors comprendre pourquoi, Denis Lavagne et ses poulains avaient le triomphe modeste. Pierre Kapténé et Maïna Jean Pierre respectivement Président et Secrétaire Général du Club fanion de Garoua étaient à ce titre déconcertés au terme de cette rencontre.
Mais la détermination affichée par les dix-huit joueurs qui ont quitté la ville de Garoua en début de semaine, est à nulle autre pareille. Joint au téléphone ce vendredi matin, Amadou Ngomna le capitaine des troupes est serein. « Le moral des gars est au beau fixe. Nous nous sommes préparés pour affronter cette rencontre. Nous nous sommes aussi déjà acclimaté. Ce soir (Vendredi), nous allons faire la reconnaissance du terrain à dix-neuf heures. Il ne restera plus qu’aux Dieux d’écouter nos prières, pour que nous puissions rentrer avec la qualification. » Coton Sports de Garoua a donc le cœur à l’ouvrage.
Mais il reste vrai que le jeu maghrébin a jusqu’ici été le faible des Cotonculteurs. La débâcle en Champions league face à la Jeunesse Sportive de Kabylie en huitièmes de finale en est une illustration. Ce jeu fait d’actes anti-sportif a d’ailleurs été observé au cours du match aller entre Coton Sports et le Cs Sfaxien. Des simulations de blessures, de fautes… des astuces en vue de perdre du temps…ont pignon sur rue dans ce football Sfaxien qui donne les allures d’ouverture. Avec une défense assez hermétique, des joueurs grands de taille et une témérité dans les actions offensives, Coton Sports aura fort à faire.
Surtout quand on sait que l’équipe de Denis Lavagne peine encore et toujours au niveau offensif. La multitude des occasions de buts manquées par une ligne d’attaque en mal de leader l’illustre à suffisance. Francis Letsingui, jadis considéré comme la gâchette du groupe est inoffensif depuis le début de la saison. La baisse de régime de ce joueur congolais a forcément des relents sur le résultat de l’équipe qui cherche encore la formule magique qui pourrait permettre aux Cotonniers de sortir de l’impasse. Heureusement que l’équipe a des milieux de terrains assez offensifs. Kamilou, Ousmaïla Baba, Guy Roger Toïndouba… donnent du répondant. Il faut aussi apprécier les prouesses d’une défense de Coton Sports assez alerte. Le jeu limpide et débarrassé de fioritures pratiqué par Magadji Boukar (Ex sociétaire de Sahel de Maroua) donne bien la preuve de la vitalité d’une équipe qui a juste besoin de buteurs.
Mais au delà du résultat qui pourrait sortir de la confrontation de ce samedi dès 19 heures au Stade de la ville de Sfax, on est encore en droit de se poser les mêmes questions sans réponses. Pourquoi Coton Sports peine en compétitions internationales ? L’équipe a t’elle les moyens de sa politique ? Les dirigeants ont-ils finalement le profil de l’emploi ? Bien d’interrogations qu’il faut élucider.