BAMENDA, 22 Avril – Une grave crise s’abat sur PWD de Bamenda. Les joueurs sont entrés en grève depuis lundi dernier. Ils réclament pour l’essentiel le paiement de leurs primes de signature. Les préparatifs pour le match retour des 16èmes de finales de la coupe de la Caf programmé pour dimanche 25 avril 04 prochain à Lubumbashi contre le Tout puissant Mazembe coincent sérieusement…
Programmés ce mercredi à 15 heures au « Mankon municipal stadium » de Bamenda, les entraînements de PWD de Bamenda n’ont pas, une fois de plus, eu lieu. Les joueurs ont choisi de rester chez eux. Seuls les entraîneurs Alain Djeumfa et Jean-Baptiste Toguem y étaient visibles. Les neuf ballons et quelques plots qui constituent tout le matériel d’entraînements aussi. Assis et devisant dans un coin de corner du stade, ils attendent la venue de leurs poulains, qui ne viendront finalement pas, jusqu’à près de 17 heures.
« PWD a des difficultés administratives. Depuis lundi, il n’y a pas d’entraînement, les gars jugent qu’il faut leur donner quelque chose par rapport à leurs primes de signature et certaines primes de matches, avant de voyager pour le Congo. Vraiment c’est difficile de notre côté », expliquent-ils, abattus. « Déjà l’administration s’est battue pour payer la prime de la victoire du match aller de la coupe de la Caf ce matin. Pour le reste, le président actuel a prévu payer ça demain avant qu’on ne se déplace pour Douala », ajoute Alain Djeumfa, entraîneur principal de PWD. Ce dernier est en poste depuis l’année dernière, quelques mois seulement après sa sortie de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) en 2002, nanti d’un diplôme de professeur certifié d’Eps option football.
En principe, selon le programme initialement arrêté, l’équipe devrait se déplacer ce jeudi 22 avril pour Douala, où une séance d’entraînement devrait avoir lieu en après-midi. Avant le départ par voie aérienne ce vendredi à 7 heures pour Lubumbashi, où les attend le Tout puissant Mazembe. « Mais vu la situation actuelle, ce n’est pas évident. Là maintenant, nous avons une certaine stratégie, comment faire pour aborder le match dimanche. Mais vu le manque d’entraînements, est-ce que nous allons arriver à le faire et avoir une bonne performance ? », s’interroge le jeune entraîneur.
Alain Djeumfa anticipe d’ailleurs sur les répercussions immédiates que cette crise peut engendrer, notamment en ce qui concerne le match retour de ce dimanche de la coupe de la Caf. « Vous savez, avant de jouer sur le terrain, il faut que la tête soit prête. Il faut l’aspect psychologique avant l’aspect physique, technique, tactique et autre. C’est dire donc, que pour une bonne performance, il faudrait d’abord mettre les enfants psychologiques au point, c’est-à-dire en leur donnant l’argent afin que nous puissions voyager tranquillement et que le reste puisse suivre ».
Présidence aux Etats-Unis
En réalité, ce que vivent les « Abakwa boys » cette semaine où ils sont appelés à défendre les couleurs du Cameroun n’est que la suite logique d’une situation qui n’a que trop duré. PWD local est, depuis le début de la saison, sans dirigeants fiables. Les injonctions de la fédération camerounaise de football à pourvoir les équipes d’un bureau officiel à l’issue d’une assemblée générale obligatoire n’ont pas atteint les collines de « Up station ». Depuis le lancement de la saison sportive 2004, l’équipe est gérée depuis les Etats-Unis par l’homme d’affaires, Issa Bongam, président général de l’équipe depuis la saison dernière. C’est d’ailleurs lui qui, à en croire le coach Jean Bapstite Toguem, s’occupe du quotidien de l’équipe (primes d’entraînements, de matches, déplacements, etc).
Une sorte de gérance à distance qui met les joueurs, non assurés, dans une insécurité certaine, ne sachant à qui se confier en cas de bobo. « Aujourd’hui, même la Caf ou la Fecafoot veulent donner quelque chose à PWD, on ne sait à qui s’adresser », explique le capitaine Feudjio Jacques.
Actuellement, un comité provisoire a été mis sur pied, présidé par un certain Mboma Alexander. Il s’est réuni mardi dernier, en présence du gouverneur de la province du Nord-Ouest et de certaines élites. L’objectif était de voir comment collecter les fonds pour soutenir l’équipe locale. Le plus urgent cependant est le départ de PWD de Bamenda pour la terre congolaise. Le président du comité provisoire a d’ailleurs rencontré le ministre de la Jeunesse et des sports hier mercredi, pour des modalités pratiques de déplacement.
Pour ce match retour, l’encadrement technique de PWD, soustrait de l’appui de l’entraîneur national Paul Ndanga, nommé sélectionneur national adjoint au côté de W. Schäefer (à la place de Ndtoungou Mpilé), redoute des cas de maladie de certains joueurs. L’effectif des joueurs ayant une licence Caf, donc qualifiés, est très juste et peu recommandé pour une telle compétition. Pour le déplacement, l’équipe n’a que trois attaquants dont Ngwa Ferdinand, Obi Emmanuel et Che Ambé. La ligne défensive est connue, composée de Dada Kevin, Foutoh Frédérick, Moussa Issa et John Funue. Le milieu de terrain a pour joueurs Nkambfu Gilbert, Nformi Eric, Brouwnson Eric (en provenance de Kumbo strickers), Andongcho Mathew, Elad Henry, Keutchaga Jean Bernard et Ashu Martin. Les gardiens de buts sont Musa Abdullahi et kalu Ukah Joseph.
Kisito NGALAMOU, à Bamenda