Les joueurs Camerounais de retour de cette expédition Guinéenne ont été reçus au ministère des Sports par le ministre des Sports, Dieudonné Philippe Mbarga Mboa. Pour cette médaille d’argent, chaque joueur a reçu quatre-vingt mille francs Cfa. Entre temps à Bata les joueurs Guinéen sont au petit soin. L’équipe a reçu près de deux cent millions.
Obiang Nguema, le fils du président de la République a remis Cinquante millions de FCFA, son papa de président, cent millions et son frère cadet Ruslan Obiang, 40 millions. Dix millions FCFA ont été repris par la Cemac comme prime pour le vainqueur du tournoi.
Le ministre des sports et de l’Éducation physique, Dieudonné Philippe Mbarga Mboa était le grand absent de la coupe de la Cemac, édition 2006. On se souvient que lors de la deuxième édition au Gabon, l’actuel patron des sports était arrivé seulement le jour de la finale. Pour combler ce vide, c’est le ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah qui jouait le rôle de ministre des Sports, le temps de cette compétition. C’est le grand argentier du Cameroun qui a délivré le message du chef de l’état aux joueurs, c’est encore lui qui est venu remettre la prime promise par le président de la République aux joueurs.
Lors de cette finale de la coupe de la Cemac qui a opposé, les lions A’ et le Nzalang Nacional, le digne »fils » du Cameroun qui a manifesté ouvertement son soutien était, dans cet environnement hostile du stade de la Liberté, la première dame du Cameroun, madame Chantal Biya. Après l’égalisation du Cameroun, la première dame s’est d’ailleurs levée pour encourager les jeunes fauves. Elle a été surprise de constater qu’il n’ya pas de drapeau Camerounais au stade et pourtant lors de l’accueil du chef de l’état à l’aéroport International de Bata, le vert rouge jaune flottait dans tous les coins de l’aéroport. Ces proches ont dû lui expliquer que les Camerounais avaient peur des représailles.
Le chef de l’état Camerounais, Paul Biya qui a assisté à la finale de la coupe de la Cemac à Bata, a tenu a encourager les joueurs Camerounais qui se sont battus ce jour contre : la police, les joueurs adversaires, les supporters, les responsables de la Fédération Guinéenne de Football (Feguifut). Comme prime d’encouragement, le chef de l’état a remis à l’équipe la rondelette somme de cinq millions de francs. La cérémonie de remise de ladite somme a eu lieu au Consulat du Cameroun a Bata, en présence du ministre des Finances porteur de l’enveloppe, le Consul du Cameroun à Bata, son Excellence Jean Joël Abessolo, les joueurs, l’encadrement technique, administratif et médical. Cette somme a été partagée entre trente-trois membres de la délégation.
Contrairement à la deuxième édition de la coupe de la Cemac, la finale de cette année a été présidée par les chefs d’État. Dans la tribune officielle du stade de la Liberté de Bata, se trouvait : le chef de l’état Camerounais, le chef d’état Équato-Guinéen, celui du Gabon, le président Congolais. Le président de Sao Tomé-et-Principe était également de la fête. Seuls manquaient à l’appel, le président de la République du Tchad et le président de la Centrafrique. Le président Bongo du Gabon a remis les médailles de deuxième aux joueurs Camerounais, le président Biya à la délégation Gabonaise et le président Hôte a remis les médailles aux joueurs du Nzalang Nacional.
L’équipe nationale de Guinée Équatoriale qui a pris part à cette compétition sous régionale cette année était composée en majorité des joueurs étrangers. Dans la liste des vingt-deux joueurs retenus, on comptait huit Camerounais, donc trois dans le onze entrant, à savoir le portier Yaouza Mohamadou, le milieu de terrain, Lucien Motasie et le défenseur Mpanga. C’est d’ailleurs ce dernier qui a inscrit le but du Nzalang Nacional en finale contre le Cameroun. Outre les Camerounais, on retrouve dans cette équipe Guincheuse, les sénégalais, les Congolais, les Brésiliens et les RD Congolais. En finale, le seul Équato-guinéen « pure souche » était le capitaine Messaka.
Douze arbitres issues tous de la sous région Afrique centrale ont pris part à cette troisième édition de la coupe de la Cemac en Guinée Equatoriale. Lors du premier tour, six arbitres ont officié à Malabo et autant à Bata, C’est à Bata que se trouvaient les deux arbitres Camerounais, a savoir, Patrice Boungani Doda et Martin Omgba Zing, tous deux arbitres internationaux. Durant toute la compétition, les hommes en noirs venus du pays de Roger Milla ont été de loin les meilleurs. Ils ont pris part pratiquement à toutes les rencontres. Malheureusement pour eux, ils ne pouvaient pas officier en finale puisque leur pays était en lice.
Pendant tout le tournoi de la Cemac, les hymnes des pays en compétition n’étaient pas chantés avant les matchs. On se contentait simplement d’entonner l’hymne de la Cemac, au début de chaque match. On se demande si c’était une décision du comité d’organisation de la compétition de surseoir à cette tradition, ou c’était un manque de logistique, parce que nous savons que la seule fanfare qui exerce dans le pays était disponible pour l’accueil des chefs d’État et autres invités de marque de cette Cemac.
C’est un arbitre tchadien qui avait été d’abord pressenti pour diriger la finale de la troisième édition de la coupe de la Cemac. Le compatriote du président Idris Deby a dû décliner l’ordre parce qu’on lui demandait de tout faire pour assurer la victoire au Nzalang. Pour accomplir cette besogne, on lui avait promis dix millions. Le Tchadien n’a pas été séduit par cette montagne d’argent. Alain Poungui, de nationalité Congolaise a sauté sur ‘’l’argent du pétrole » et la suite nous la connaissons.
Pour fêter la victoire du Nzalang Nacional, un grand Concert de musique a été organisé en plein air au lieu dit Plaza à Bata. Cette gigantesque cérémonie portait la griffe du très truculent ministre des Forêts, Nguema Obiang, fils très aimé du président Obiang Nguema Mbasogo. À l’occasion de ce grand concert, les joueurs ont été célébrés pour leur victoire devant le Cameroun. Le ministre en a profité pour remettre aux joueurs l’argent qu’il a promis à savoir cinquante millions. Les joueurs ont donc touché devant une foule en furie, les espèces sonnantes et trébuchantes.
Le rideau s’est donc refermé sur la troisième édition de la coupe de la Cemac. La prochaine édition aura lieu en début d’année prochaine à Ndjamena, la capitale du Tchad. Les participants souhaitent que cette autre édition se passe dans la sportivité et le fair-play, parce que le constat est clair que pour cette compétition, l’enjeu a tué le jeu. Le pays organisateur a usé de tous les moyens pour conserver le trophée. Les différentes fédérations sportives de la sous-région souhaitent s’impliquer dans l’organisation de cette compétition jusque-là très mal organisée.
Par Guy Nsigué envoyé spécial à Bata