C’est incognito que le Tp Usca a débarqué à l’aéroport international de Douala vendredi 3 mars dernier. « On s’attendait à être accueillis en fanfare par nos frères qui vivent à Douala et même ceux des villes voisines, hélas, on n’a vu personne » s’est exclamé le président du club centrafricain, Grégoire Zowaye.
Un comportement qui a laissé ébahies plusieurs personnes quand on sait que des milliers des Centrafricains habitent la capitale économique du Cameroun. Même le jour du match, c’est juste une poignée de personnes qu’on a aperçues dans les gradins. Des supporters qui se sont illustrés par des comportements bizarres, car certains d’entre eux n’hésitaient pas à applaudir les deux buts inscrits par le rival, Astres.
Le consul Centrafricain en retard
C’est plusieurs minutes après le début du match que le cortège du consul centrafricain à Douala est arrivé au stade de la Réunification dimanche dernier. Installé à la tribune présidentielle, le consul n’a pas eu le temps d’apprécier la rencontre tant ses compatriotes subissaient la pression intense des joueurs des Astres qui voulaient absolument étouffer les velléités offensives de Tp Usca. Ce n’est que vers la fin du match que le lot de consolation est venu. Un confrère, venu avec la délégation centrafricaine et qui retransmettait la rencontre à l’aide d’un téléphone portable a, après le deuxième but des Astres synonyme du break, est venu prendre les réactions du consul et de ses collaborateurs. Les interviewés se sont donnés à cœur à cet exercice en Sango, bien sûr, la seconde langue nationale du pays du président François Bozizé.
Un journaliste sous l’assaut des policiers
Cyril Kemegne n’oubliera pas de sitôt la journée du 5 mars 2006. Et pour cause, arrivé dans la tribune de presse pour la retransmission du match Astres-Tp Usca, notre confrère à eu maille partir avec la police. Très remonté contre un officier de police en civil pour des raisons dont les circonstances n’ont pas été élucidées, notre confrère, est allé s’expliquer, front contre front, face au policier. Une audace que n’a pas appréciée ses collègues qui ont décidé d’embarquer, manu militari, le journaliste de la Crtv, la radio nationale, pour l’emmener au poste de police. Ce faisant, les forces ont porté à bras le corps Cyril Kemegne, comme un vulgaire brigand, déchirant au passage ses vêtements dans la bousculade. Une humiliation que n’a pas tolérée tous les autres journalistes de la tribune de presse qui ont fait un bras de fer d’environ 30 minutes aux policiers. Après plusieurs négociations, tout le monde est tombé d’accord sur le fait que notre confrère se rende lui-même au commissariat central, sans contrainte, pour une enquête judiciaire. Ce n’est pas la première fois qu’un incident éclate entre forces de l’ordre (parfois zélées) et journalistes qui ne demandent qu’à faire leur travail.
Match à huis clos
En Europe, lorsqu’un public est reconnu coupable d’un acte vandale, la fédération sportive concernée, pour sanctionner les supporters indélicats, lui interdit d’assister aux matchs suivants qui se jouent à huis clos. À l’occasion de la rencontre Astres – Tp Usca, on n’était pas très loin d’un match à huis clos. Non pas que le public ait été sanctionné, mais tout simplement parce que dans une indifférence inquiétante, le public boude les matches du championnat camerounais et mêmes des rencontres internationales pour cause de la qualité médiocre du jeu qui est souvent déployée. C’est la raison pour laquelle moins de 2000 personnes se sont déplacées pour assister au match international de dimanche dernier. Les années antérieures, pas moins de 20 à 25 000 personnes venaient, en masses, supporter le club local. Une défection qui témoigne tout simplement de la dégénérescence du football camerounais qui a besoin d’un bon coup de pied dans la fourmilière à problème de la fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Etonde Ebongue
Au Cameroun, on rencontre souvent des situations pour le moins incongrues. Etonde Ebongue est un excellent avant-centre des Astres de Douala. Depuis le début du championnat, c’est la première fois (dimanche dernier) que le public du stade de la Réunification a eu l’occasion d’apprécier les talents de l’attaquant. La cause ? Le joueur sus-nommé est qualifié pour jouer les compétitions africaines avec son nouveau club, Astres, mais pas le championnat camerounais. L’ex-sociétaire d’Avenir Fc (club de deuxième division) est au centre d’une brûlante polémique avec son ancien employeur et son nouveau club. La présidente d’Avenir Fc réclame 2 millions aux Astres pour la libération d’Etonde Ebongue. Les dirigeants des Astres estiment que la somme demandée est très élevée et n’entendent pas non plus ‘’libéré » Etonde qui se plaît déjà dans son nouveau club. Le bras de fer continue entre les deux clubs et pénalise le joueur qui ne peut livrer un match du championnat national. Question : comment un joueur qui n’est pas qualifié pour jouer le championnat camerounais est-il permis de jouer une compétition internationale avec son club ? L’incongruité de cette situation laisse pantois les amoureux du ballon rond.
Rassemblés par Eric Roland Kongou à Douala