Le club chéri de Garoua n’a pas réussi le panache tant espéré. Malgré leur victoire sur l’ASA (Angola), Dikoumé et ses coéquipiers, sortent de la compétition. En effet, il leur fallait marquer trois buts sans en encaisser un seul. Il n’y aura donc pas de sauvetage de la part de la Caf comme celle de l’année précédente. La déception est grande…
Une rencontre dominée de bout en bout par les camerounais
Dès l’entame du match, c’est un Cotonsport tout feu tout flamme qui s’installe dans le camp de Shumu Lukata, le gardien angolais. De cette menace, intervient le coup franc de la troisième minute botté de la droite vers la gauche par Patrice Dimitri Nzekou, transfuge du Racing de Bafoussam. Sur le feu de l’action, le Nigérian Iwuorie Joseph met à profit son gabarie et marque de la tête pour son club. Sûr du fait que la qualification doit se jouer pendant ces premières minutes, Hamadou Soussia s’offre la seconde plus belle action de la partie. Cependant, son titre mal cadré va mourir dans le décor au grand dam des supporters qui s’apprêtaient à jubiler.
Un constat se dessine sur l’air de jeu: Les “verts et Blancs » maîtrisent leurs adversaires. Parti du flan droit, Djérabé Armand l’international tchadien des gars de Garoua, met Bebbe Mbangué sur orbite. Entre précipitation et accélération, il remet le ballon au gardien angolais. Incroyable! Les supporters psalmodient alors : « Lahida ahilala, Mohammadou rassoulilah ». Car le fait était tellement beau que le joueur aurait pu marquer les yeux fermés. Passé le premier quart d’heure, l’Athlético sport Aviaçaõ, prend confiance. Un mauvais amorti de Joseph Iwourie à la 20è minute permet à Sebastiao Cabunguala d’inquiéter Patrick Amour Tignyemb. Abandonnés par leurs supporters, les cotonniers, cherchent en vain le deuxième but égalisateur. Les tentatives se succèdent et c’est dans une ambiance angoissante que s’achève la première manche, car les deux minutes de temps additionnel n’apportent rien, alors qu’en position avantageuse consécutive à un coup franc, Nzékou sollicite le décor.
À la reprise, on prend les mêmes et on recommence. Cependant, les angolais sortent de leur torpeur. Aussitôt, Lofo Bongeli profite d’un coup franc. À seize mètres il oblige Tignyemb de se coucher pour écarter le danger. Le sablier s’égraine et Coton n’arrive toujours pas à résoudre l’équation angolaise. Lamine Ndiaye fait appel à Babanda, Sanda et Tchango. Du sang neuf qui donne du rythme à la partie. Ce n’est pourtant pas là l’essentiel. Lorsque Soussia par un tir de 20 mètres rase le petit filet c’est le nième gâchis que commet l’attaque des cotonculteurs. Conséquence immédiate, certains de leurs supporters se joignent à ceux de Luanda pour chanter : « Coton, éliminé. »
Malgré leur infériorité numérique (expulsion d’un angolais vers la 75éme min), les angolais plient, mais ne rompent pas. Et de temps à autre, ils procèdent par des contre-attaques vite enrayées. Lorsque Mahamat Saleh Adoum met fin à la rencontre, le score reste inchangé et Cotonsport est botté hors de la compétition.
Les leçons d’une élimination
Cette équipe de Cotonsport qui sort de scène n’a sans doute pas démérité. Seulement, cela fait une élimination soit dit en passant prématurée. Une élimination de trop en ligue des champions. Et pourtant dans le cadre de la coupe de la Caf, les gars du président Pierre Kapténé ont manqué de jouer la finale après une rencontre rude et mal négociée chez eux dans la cuvette de Roumdé Adjia et sur les installations du Hearts of Oak du Ghana.
Le club de Garoua était-il prêt à embrasser la compétition africaine cette année ? Là devrait se situer la question. Après la coupe du Cameroun jouée le 28 du mois de décembre, les cotonniers voient certains de leurs coéquipiers appelés à défendre les couleurs de l’équipe A’ des lions indomptables engagée en coupe CEMAC à Libreville. Ajoutez à cela le renouvellement de l’équipe à près de 70%, il appert que le mécanisme de cohésion tarde à prendre, surtout sans aucun match de championnat dans les jambes.
Comme si cela ne suffisait pas, certains de ces joueurs venus pour la compétition africaine ne sont pas suffisamment exploités sinon, pas du tout sollicités. Autant de choses qui coûtent au pays de Roger Milla la sortie désespérée de ses représentants. Comme quoi, les années se suivent et ne se ressemblent pas. La nuit du dimanche dans les ruelles de Yelwa et Roumdé Adjia ne connaissent pas les moments d’effervescence qui suivent toujours les victoires de leur club.
En attendant la prochaine fois, chacun rumine ses responsabilités et regarde vers le succès. Et pour certains il faudra éviter d’être gourmand.
Bilamo Bakary et Joël Mbah à Garoua
NB: Des imprévues techniques nous empêchent malheureusement de vous proposer les images du match. Merci.