L’entreprise canadienne Magil a adressé une correspondance au Secrétariat Général du Premier Ministre dans laquelle elle se défend des accusations formulées contre elle par le ministère des Sports et de l’éducation physique ( Minsep).
C’est une bataille épistolaire qui vient de se déclencher entre l’entreprise de construction canadienne Magil et le Minsep. Le 3 janvier dernier, Narcisse Mouelle Kombi notifiait le sécretariat général des services du Premier ministère sur la décision d’abandonner les travaux d’achèvement de la construction du complexe d’Olémbé par la société Magil. Dans sa correspondance, le Minsep dénonçait par des mots à peine voilés la filouterie, le dilatoire et les surfacturations dont se sont rendus coupables Magil. On peut d’ailleurs lire dans cette correspondance cet extrait : « Au moment où cette entreprise a repris le chantier, le stade principal, le centre commercial et les deux stades d’entrainement étaient déjà sortis de terre. Force est de constater qu’après deux ans de travaux et 42 milliards de F CFA consommés dont 38 milliards du prêt-garanti et 4 milliards du prêt-relais gouvernemental, Magil n’a achevé aucune composante du Complexe d’Olembé laissée par Piccini. »
Des propos très mal appréciés par la société canadienne, qui, à son tour, a transmis une correspondance au SGPM. Dans cette dernière, elle accuse la correspondance du Minsep de contenir « des propos calomnieux ». L’entreprise dans son propos liminaire se défend et mentionne que « la décision de demander la résiliation du contrat EPCM s’est imposée à MAGIL uniquement en raison des manquements contractuels du Minsep, ce dernier ayant refusé de remédier aux problèmes depuis bientôt un an, et ce, en dépit de toutes les demandes de médiation proposées par MAGIL et de nombreuses correspondances, envoyées, qui sont pour la plupart restées lettres mortes. »
La société poursuit en accusant les responsables du ministère d’avoir fréquemment brillé par leurs absences aux réunions de revue des décomptes. La raison de ces absences est que « Magil a toujours refusé d’allouer, sur demandes de ses représentants, des indemnités de présence ou tout autres avantages, au rang desquels nous pouvons évoquer les demandes d’acquisition de véhicules.» Par ailleurs, la société Magil a quand même tenu à réitérer qu’elle reste « solidaire et partenaire du Cameroun devant ce marasme médiatique engendré par le maitre d’ouvrage (Minsep, ndlr). »
Cette affaire est loin d’être tirée au clair, surtout lorsqu’on connait le gouffre financier qu’a été la construction de ce complexe. L’on s’achemine donc vers une bataille Magil-Minsep, qui, nous en sommes sûrs, fera encore couler beaucoup d’encre.