Dans une semaine exactement, la Confédération africaine de football procédera au tirage au sort de la phase finale de la 26ème Coupe d’Afrique des nations programmée du 20 janvier au 10 février 2008 au Ghana.
Le Cameroun, l’une des 16 nations qualifiées, sera bien représenté à cette cérémonie qui se déroule à Accra, mais ce ne sera certainement pas par l’entraîneur qui sera assis sur le banc des Lions indomptables pendant cette compétition en début d’année prochaine. C’est que, aussi surprenant que cela puisse paraître, le nouveau sélectionneur que l’on attend depuis huit mois n’est toujours pas nommé par le ministre des Sports et de l’Education physique, à trois mois de la Can 2008. Evidemment, aucun programme de préparation de l’équipe, dont on attend sans nul doute monts et merveilles en terre ghanéenne, n’a encore été mis sur pied…
Pendant ce temps, au pays des Lions indomptables quadruples champions d’Afrique où le championnat national de 1ère division continue à se jouer sur des terrains vagues, c’est la vraie fausse affaire Bamboutos Fc qui tient la vedette de l’actualité sportive. Et ne cesse depuis lors d’agiter la République, comme si la terre devait s’arrêter de tourner parce qu’une équipe fautive a été régulièrement punie. Une affaire de corruption à ciel ouvert dont est rendu coupable ce club de football basé à Mbouda, chef-lieu du département des Bamboutos dans la province de l’Ouest, lequel a été sanctionné (rétrogradation en 3ème division notamment) de manière exemplaire par la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Un peu à contre-coeur, nous revenons aujourd’hui sur ce sujet parce que, des dirigeants de Bamboutos Fc, non contents d’avoir voulu manipuler les autorités gouvernementales dans cette sombre affaire où la sagesse aurait commandé pourtant qu’ils gardent profil bas, non satisfaits d’agiter piteusement des menaces sur l’ordre public et d’inonder les médias de toutes sortes d’insanités verbales, viennent de franchir un pas supplémentaire dans leur course contre l’amalgame et le déni de bon sens : ils s’en prennent désormais, par appels téléphoniques anonymes et autres méthodes de caniveau, aux journalistes et à d’autres personnes ayant pris le contre-pied de la thèse saugrenue qu’il servent à l’opinion depuis le début du scandale. Notre consoeur Madeleine Soppi Kotto, chef de service de sport radio à la Crtv, a notamment reçu des menaces de mort sur son téléphone portable !
Nous dénonçons vivement cette hypertrophie de l’ignominie et demandons que cesse, à ce niveau, l’escalade de la barbarie dans une affaire qui concerne, au départ, le simple jeu de ballon. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler, à l’heure où semble prospérer la surenchère facile, que si certains ont fait le choix hideux de baigner dans la médiocrité, nul n’a en réalité le monopole du mal. Seulement, les forces du mal doivent définitivement comprendre qu’elles rencontreront toujours sur leur chemin de la résistance de la part de ceux qui pensent que l’on n’est pas obligé de tricher, de violer, de voler, de spolier, de polluer pour vivre. Et ça, nous devons le dire et ne cesserons de le dire !
Les dirigeants de Bamboutos Fc, si c’est la passion du football qui les a fait parvenir à ce stade, doivent aller calmement rebâtir leur équipe en 3ème division où leurs turpitudes les ont envoyés. Là-bas, dans une compétition réduite au territoire du département des Bamboutos, qu’ils apprennent à mieux s’organiser, à payer régulièrement leurs primes aux joueurs et encadreurs plutôt que d’attendre la fin de la saison pour sortir les gros billets pour corrompre les joueurs de l’équipe adverse ou pour imprimer des tracts et organiser des marches. Si leur désir est en revanche de faire la lutte armée ou de créer une branche de Al-Qaïda au Cameroun, ils n’ont pas besoin pour cela de passer par le football.
Par Emmanuel Gustave Samnick, Mutations